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| | | Auteur | Message |
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Siv
Messages : 999
Date d'inscription : 15/01/2016
 |  Sujet: Le Clan et l'Oasis.  Mer 3 Fév - 11:53 | |
| Nuit et Jour : Menoch et l'Oasis 
Les terres de leur campement étaient devenues inhospitalières, ce qui avait poussé le clan à migrer plus au sud, à traverser le désert à destination des parages de Menoch. Si certains, comme le sociable Seol, pouvaient prospérer au sein de la populeuse cité, elle doutait que tous les membres du clan puissent passer sans heurts de la vie communale, à la grande ville, aussi impersonnelle qu'elle était vaste. Elle doutait, elle-même, de pouvoir s'adapter à ce nouvel Empire, elle qui se voulait héritière des traditions, des us et d'une foi d'un autre temps. Au mieux, ils seraient une curiosité, au pire, un archaisme dont la cité voudrait se purger.
Les murs de la cité semblaient se refermer sur la frêle shamane. Les hautes murailles semblaient écraser sa silhouette comme un piège sur un animal. Dans la foule, se perdaient et se confondaient les visages. En son crâne, les voix tonnaient et se multipliaient. Celle des vivants, des morts, des forces en présence qui convergeaient dans la Cité, siège de l'Empire de Menoch. Ainsi étaient les centres des civilisations, attirant en leur sein des êtres et forces plus disparates que leurs autorités auraient pu le croire. Il lui devenait difficile de discerner si les Voix étaient de ce monde, ou de l'autre.
Avant même son premier pas dans la ville, elle se sentait perdue. Son regard se promenait autour d'elle, cherchant désespérément à s'accrocher à une image familière. Un visage connu. Une plante ou une bête qui ne lui était pas étrangère.
Elle avait retrouvé quelques uns des siens, et fait quelques rencontres heureuses, avant que les Voix ne deviennent assourdissantes. L'appel de la forêt se faisait plus fort, plus pressant, à chaque moment qui passait. Sous le prétexte de se mettre en quête d'un arbre où graver le bâton traditionnel des guides spirituels du clan, elle répondit à l'appel de la nature.
Guidés par cette nouvelle connaissance pleine de ressources, née sous l'égide du Rat Géant, Heylaine, ils avaient tracé leur chemin à travers le désert et atteint les profondeurs d'un oasis verdoyant, et giboyeux. C'était là une terre promise, au sein d'une lande aride emplie de bruit, d'avidité et de fureur. Un lieu où la présence des esprits de la nature se faisait clairement sentir. Une forêt emplie de vie nichée au sein d'une lande dénudée, une caverne où elle et ses homologues spirites pourraient puiser leur force, et entendre les esprits sans la cacophonie ambiante de ce qui pompeusement était désigné "civilisation". Un lieu, à la fois empli de mysticisme mais aussi riche de tout ce que le clan pouvait désirer pour s'établir.
Un lieu, peut-être, où le clan de Sovenghärd pourrait prospérer.
De la longue nuit que le clan semblait traverser de par son exil sur les terres de Menoch, cet Oasis faisait poindre pour le clan les premières lueurs de l'aurore.  |
|  | | Siv
Messages : 999
Date d'inscription : 15/01/2016
| | Sujet: Re: Le Clan et l'Oasis. Jeu 4 Fév - 20:27 | |
| La Manne et la Malédiction [Animation des Gardiens] 
Elle s'était lancée sur la route à bride abattue, vers la ville, dans l'espoir de croiser un frère de clan. Si son mépris de la ville prévalait... la promesse d'un établissement prochain du clan avaient eu raison de ses réticences.
Le souffle court, pantelante encore, la providence l'avait fait tomber sur Seol le conteur, et Sunniva l'alchimiste. Sur la route, elle les avait interpelés, prenant à peine le temps des explications, les tractant plutôt, vers le lieu de sa trouvaille.
Les esprits avaient certainement le sens de l'ironie, car outre les vieillards se trouvaient là le trio des individus les plus fragiles de tout le clan de Sovenghärd. Si l'idée d'une prouesse physique ne les effrayait pas, ils auraient certainement plus de mal à l'accomplir que d'autres individus du clan plus capables.
Elle savait bien, que les esprits et les Astres n'offraient rien sans éprouver les récipiendaires... et que toute grâce avait son pendant plus obscur.
Ainsi, elle redoubla de prudence, alors que, le coeur empli d'insouciance, se préparait à plonger dans les eaux fraiches, agréables dans la touffeur estivale. Sur ses chairs dénudées, elle traça à la poix des runes protectrices. De la force, de l'agilité en sus, ne serait certainement pas un luxe, pour se risquer à remonter à la surface nombre de coffres perdus. Elle s'offrit également de tracer la rune du Nox, qui répandrait ses miasmes si sa détentrice était mordue, ou blessée.
Une créature reptilienne se manifesta, au fond des eaux, après une brève exploration de la nageuse. Dans le tollé, elle quémanda ses potions explosives laissées sur la berge. Frénétiquement, Seol et Siv fouillèrent les effets laissés là, puis parvinrent à la pourvoir d'une potion explosive. D'un élan, ils la lancèrent vers l'intéressée, qui put la récupérer. Un combat confus s'ensuivit, au fil duquel, la créature fut repoussée à la fois par l'explosion, et la toxicité de sa proie.
Une lame et un coffre, par le cumul des efforts, purent être remontés à grand peine.
Siv avait senti la faim, d'une force transcendant le simple prédateur. Elle savait, qu'ils n'en resteraient pas là. Sommairement, avant que la lame ne disparaisse dans les effets de Seol, elle s'essaya à quelques paroles incantatoires rapides, qui lèveraient toute malédiction rémanente sur l'arme retrouvée.
Au lendemain, Seol vint retrouver le clan, la liesse de la victoire lisible dans le regard. Les inscriptions de la lame étaient sans équivoque, ils avaient retrouvé la lame et le trésor du chef de clan Yskar, dit le Maudit.
-La lame est celle d'Yskar dit le Maudit, dont les triomphes sont innombrables alors que l'Ancien Empire s'étendait des terres du levant aux terres du couchant. Les pensées de Siv se bousculèrent alors. Si la malédiction était sur la lame... -Le trésor que nous avons déniché était celui de Gorix le nain, conseiller du Roi du clan des Makir, qu'Yskar aura écrasé en ses conquêtes.
Si un frère souffrait de ce mal par sa faute, si elle n'avait pu la lever. -Ivre d'avidité, Yskar aura tué tous ses hommes, une fois le clan Makir massacré, pour conserver le trésor pour lui seul. Yskar fut alors maudit par son shaman, et devint alors forcé de devenir gardien du trésor, le condamnant à errer près de l'objet de sa convoitise pour l'éternité. Faisant ainsi de lui l'un de ceux connus aujourd'hui comme les Six Gardiens de Menoch. Seol devina à son air ses pensées sombres, et soutint. -La lame n'est pas maudite, seulement le trésor. En un souffle, Siv ajouta. -Alors, il faudra lever la malédiction sur le trésor. Il leur faudrait apaiser l'âme d'Yskar, s'assurer de sa bonne disposition avant de disposer de la somme acquise. Offrir la paix à une âme depuis trop longtemps torturée. Faire front, comme un clan, à la manne comme aux épreuves que leur présentaient les esprits et la Nature.
Avec l'aide des Astres, ils prévaudraient.
Dernière édition par Siv le Mar 9 Fév - 11:26, édité 1 fois |
| | | | Seol, Eodh
Messages : 16
Date d'inscription : 24/01/2016
| | Sujet: Re: Le Clan et l'Oasis. Jeu 4 Fév - 20:31 | |
| ~Allons, ne me racontez plus d'histoires~ ____________________________________________________________________________________________________________________
Voilà plusieurs jours qu'ils vivaient comme un meute dans une petite caravane. Se reliant dans le sommeil, s'assurant que chacun ait sa dose de repos, qu'il puisse être valide au lendemain de pareil affrontement. La tête du Minotaure avait été placée au-dessus du feu, les flammes léchaient la carcasse et s'échappaient par ses orbites comme s'il payait encore, dans l'eau-delà pour les ravages qu'il avait pu faire par le passé. Seol était là, assis sur son siège, passant savamment une pierre à aiguiser de biais sur la lame d'Ysgar, le regard lointaine, l'air songeur et pour une fois... tellement silencieux.
Les idées se chamboulaient dans sa tête et il n'aurait de répit qu'au jour où il arriverait à faire déplacer ces grosses structures de bois dans une pente relativement douce mais bordée d'arbres. Il risquait ce que certains avaient mis du temps à créer, à façonner de la manière la plus juste entre ce que voulait leur esprit et ce que voyait leur yeux. Seol n'était pas bon pour détruire.. et il n'était pas bon que Seol détruise.
La réponse venait de cette forêt... Après tout Sovenghärd lui-même avait débuté avec la seule fourrure qu'il avait sur le dos et sa hache comme seule monnaie. Il avait bâtit un village, une tribu, avec comme seuls outils sa volonté et ce que lui offrait la nature. C'est dans cette optique, dans ce sens que le jeune Skalde orienta ses pensées. Il s'empara d'une peau de bête tannée et d'un morceau de charbon et il débuta ses plans. « Le stricte Nécessaire Seol, le reste viendra après » n'avait-il de cesse de se répèter. Il observait ses frères et soeurs et leur trouvait à chacun une utilité primaire dans l'élaboration de son plan. Et plus son plan prenait forme, plus Seol sentait l'imagination lui apporter tout un flot de nouvelles idées.
En effet, plusieurs arbres proches avaient déjà été coupés par des bucherons... en faisant descendre les trons larges et solides le lond de la rivière, ils pourraient aisément bâtir quelque chose de très basique mais... un début de quelque chose. Viendra ensuite la taille des autres arbres et leur coupe, que Linaïck devrait probablement abattre de sa fureur légendaire sans trop de problèmes. Kelian offrirait d'excellents tissus pour placer des murs de toiles mais également isoler du sol l'habitat collectif. Oui, collectif, car Sovenghärd avait fait de son clan une meute. Et tant qu'il y a un chef, une meute est probablement l'une des machines à tuer les plus efficace de la création. Pendant ce temps, Aeidan et Glenn pourraient monter l'atelier, offrant de leur talent de forgeron pour équiper l'endroit en braise, métaux et équipement de création. Ensuite, les femmes pourraient placer les barricades entre les troncs afin de renfoncer autant que possible les défenses du Camp. Deux bâtisses, une petite murailles de bois et quelques champs... Le plan était terminé.
Siv tenait à sa grotte, Seol le savait et jamais il n'irait à l'encontre des décisions de celle qui donnait à chacun de leur jour une raison d'être vécue. Elle qui savait lire les signes, elle qui était bénie par les astres, elle voyait probablement quelque chose qu'aucun autre dans la famille ne pouvait voir. Le jeune Corbeau qu'était devenu Seol s'était promis d'être le mortier unifiant le clan. S'il n'avait aucune capacité martiale, au moins avait-il la débrouillardise et l'art de la création. Toute cette installation servirait à couvrir l'entrée de la grotte aux Esprits, protégés par l'esprit d'Ysgar non loin, le clan aurait clairement l'avantage du terrain. Et si leur « colonie » n'était qu'une utopie pour l'heure, la Pie voulait se donner les moyens de réussir.
Il partit deux heures durant, accompagné par Glenn, il marquait les arbres, puis en abattit plusieurs. Liés entre eux, les troncs flottèrent sur le cour d'eau et filèrent droit en aval, au plus grand bonheur des deux frères. Ce n'était qu'un début, certes, mais La Tribu de Sovenghärd se devait de renaître de ses cendres, pareille au Phénix.
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| | | | Anamnèse, Pixie
Messages : 161
Date d'inscription : 31/01/2016
| | Sujet: Re: Le Clan et l'Oasis. Ven 5 Fév - 5:45 | |
| 
Pourtant, c’est bien là, au milieu d’une hécatombe de chênes ancestraux, balayés par une tempête de grêle grisâtres mélangée à la cendre, le corps maculé de fange que Aeidan creusait la terre pour en extraire la glaise. Glaise, qui une fois modelée en une circonvolution de ronde-bosses informes, constituerait le foyer d'une fournaise. Dans quelques révolutions lunaires, c'est dans cette alcôve infernale que viendront être sacrifiés des hectares de foret pour les besoins de la forge. Déjà, tout autour du campement, jour après jour, on voyait déjà les souches remplacer la verdure de la sylve sous les coups de hache du clan Sovenghärd.
D'ici peu, les rythmes saccadés de marteau contre l’enclume, des éclats de voix des banquets et des chuintements de rabots du menuisier se mêlerons aux gazouillis des rouges-gorges et aux glorieux brames des cerfs... |
| | | | Siv
Messages : 999
Date d'inscription : 15/01/2016
| | Sujet: Re: Le Clan et l'Oasis. Sam 13 Fév - 2:54 | |
| Portés par l'Eau et le Vent [Animation des Gardiens] 
Sans qu’elle ne sut pourquoi, la jeune shaman était guidée de la grotte druidique vers les marécages, et le lac qui les alimentait. Elle n’aurait pas su l’expliquer, mais elle savait qu’aux abords des eaux, elle trouverait la réponse.
Au-dessus des eaux calmes, la manifestation de ses pensées et craintes sembla prendre corps. Elle avait d’abord aperçu une lueur, comme un mirage, se reflétant à la surface du lac comme sur un miroir. Puis, de l’ondée et de la brume, la lueur s’était définie, et avait pris forme ursine. Profondément, elle inclina le chef et la ramure qui la parait, la déférence était de mise.
C’était là un esprit naturel. Toujours, ils les entouraient, veillant sur les boisés et clairières, les bêtes et les hommes s’y aventurant. Toujours, ils étaient là… mais rarement, ils s’incarnaient.
Dès lors que l’esprit s’adressa à elle, elle sut que son impression de danger imminent était fondée.
Les mots de l’esprits sonnèrent longuement en son esprit, ce jour là. « Une corruption avalera Menoch toute entière… » Se répétant sans cesse, avec un éclat d’airain, comme un marteau de forgeron frappant en cadence une enclume. « Seuls les esprits Gardiens peuvent l’arrêter… » Marquant et façonnant le fer de son esprit, en une mission claire… mais loin d’être simple. « Retrouve les Gardiens… Empêche la Malédiction de se répandre… car toute entière elle pourrait avaler la Création» À défaut de pouvoir offrir davantage, elle avait cédé à la manifestation spirituelle sa parole. Et s’était lancée dans la grande initiative destinée à retracer les six esprits gardiens de la cité.
[…]
La lame qu’elle soutenait à deux mains était bleuie par une force magique. Et ses lèvres bleuissaient un rien, sous la bourrasque rude de la baie des trolls.
Avec Yskar pour guide, ils avaient cheminé droit vers le nord suivant les indications de l’entité, pour retrouver l’un de ses pairs, la source même de cette malédiction qu’il avait reçu étant homme. Ils s’étaient mis à la recherche d’Irael, ce shaman dont les lèvres avaient fait peser sur Yskar le conquérant milles morts, devenu à son tour esprit Gardien de Menoch. En cette transcendance du genre humain, ils se retrouvaient. Éternels, eux pour qui l’instant ne signifiait rien, ils trouvaient encore le temps de se haïr.
Sous l’emprise et par les yeux d’Yskar, la forêt, les clairières, et les steppes neigeuses semblaient se brouiller et se distordre. Entre le monde matériel et celui des esprits, il lui arrivait de perdre de vue Seol et Aeidan, qui en sa quête, l’épaulaient. Du monde spirituel, sa vision avait soudainement basculé dans le monde réel lorsqu’elle s’était retrouvée seule, parmi les loups, alors qu’Aeidan et Seol s’extasiaient qui sur l’architecture d’un pont, ou la structure décatie d’un châtelet en ruine.
Elle avait dû décupler sa concentration, puiser en ses ultimes ressources d’énergie, pour rattacher son attention aux deux mondes, pour les retrouver. Puis, pour cheminer en terre hostile, sous le concert des hurlements de la meute affamée, puis les grognements des trolls des terres gelées.
Elle suivait la lame luminescente, et les visions d’Yskar. Ils avancèrent aux abords de la falaise qui dessinait la courbe des fjords nordique. La lame les avait guidés là. Les deux autres veilleurs du clan de Sovenghard cherchaient une voie, quelque alternative, ou idée, afin d’atteindre la terre qui profilait devant, qui se devinait dans les brumes du large.
Mais elle savait. Yskar lui imposait d’avoir la foi, et confiance. C’était une épreuve, forgée par un esprit reposant sur elle, qui déjà leur pourvoyait son soutien. Elle avait risqué un pas. Au-dessus du vide, cette marche dessinée par la falaise escarpée, surplombant les eaux agitées. Un pont arcanique s’était dessiné.
Derrière, Mordecai, du défunt clan Fendragon, pistait et suivait, assurant la sûreté de nouveaux camarades, qui avaient su la convier.
Ils étaient parvenu à cette montagne insulaire, en avaient parcouru le flanc jusqu’à atteindre une caverne. La lueur de la lame d’Yskar devenait presque aveuglante, signalant la promiscuité d’un autre gardien. L’arme illumina une statue de griffon, impressionnante, terrifiante. La shamane eut quelque paroles, se voulant apaisante, espérant être entendue, avant de frôler de la hampe de l’épée la construction, de forcer l’éveil du second gardien.
Les voyants, armés de la protection d’Yskar, Irael, gardien des vents, aussitôt éveillé s’emporta. À force de négociation, le groupe put obtenir de lui le compromis d’une épreuve, qui leur permettrait de se montrer digne, aux yeux d’Irael. L’ancien shaman devenu Gardien leur imposa une épreuve de force : s’ils parvenaient à le vaincre, ils sauraient l’appeler en moment de besoin.
Le quatuor s’arma. L’alliée du clan défunt fit chanter son arc, et pleuvoir des volées sur le Gardien, en son ballet aérien. La shaman appela la foudre et les vents des marécages à son aide, sur le Gardien qui avait pris le chemin des cieux. Ensemble, ils purent le ramener à terre. Le Loup de Sovenghard prit les armes et le pavois et asséna le coup qui put contenir l’envol du gardien. Quant au Corbeau Skalde, il aurait été témoin, perché à saine distance, des faits d’armes du clan qu’il pourrait chanter plus tard.
La silhouette vaincue du griffon s’évanouit, prenant la forme d’un arc d’ivoire, qui sifflerait comme le vent, lorsque celui qui aurait besoin du concours des dons du Gardien ferait appel à lui.
Par la voie des eaux ils passèrent, recouvrant le chemin de la grotte sacrée, passant de la mer à l’étang luisant. Leur chemin s’achevait pour ce jour là. Mais leur quête était loin de s’achever. D’autres gardiens devraient être dénichés. L’urgence de la situation exigeait l’action. Et malgré la mise en garde de l’esprit naturel, nécéssité ferait peut être loi. Il leur faudrait peut-être alors en appeler au concours des citadins. Par le biais d’une de leurs institutions, les forcer à échapper à l’empire de forces plus puissantes que la corruption même : l’inertie.  |
| | | | Siv
Messages : 999
Date d'inscription : 15/01/2016
| | Sujet: Re: Le Clan et l'Oasis. Mer 17 Fév - 15:32 | |
| Les Vertus et les Vices
[Animation du Cardinal] 
C'est là qu'elle avait trouvé le cadavre du Paladin Wilard, la luminescence des champignons et le rayonnement doux de la mare nimbant son pâle masque de mort. Aeidan, Seol et Linaick lui avaient expliqué, en détail, l'importance de cet homme qui n'était plus. Lui avaient raconté, qu'il était pièce pivotale dans l'histoire du fort douteux cardinal. Avant même de l'avoir connu, elle devinait l'odeur de souffre chez l'homme qui se parait du manteau blanc des vertus. Son apropriation de l'Arcaneum, aussi soudaine que douteuse, éveillait les soupçons de la shamane. Fut-elle mystique, les signes bien tangibles que le monde démontraient et les évidences ne lui échappaient pas.
Elle devinait en ce personnage l'arrivisme et la gloutonnerie du pouvoir. On lui avait conté les détails du trépas du Paladin, raconté la main qui avait porté le coup de grâce, et dès lors, ses suspicions s'étaient affutées.
Elle, comme bien des shamans avant elle, servait pour le clan de pont vers le Voile, de lien entre le monde des morts et des vivants. En plein été, les festivités du Samhain, fête des morts, était bien lointaines. Mais, il lui fallait, l'espace d'un moment, interroger le Paladin qui, autrement, se ferait à jamais silence, et errance qui hanterait le monde.
Elle nimba les yeux de l'eau consacrée, lui commandant d'à nouveau voir. Elle couvrit de cette même eau ses lèvres et son nez, lui commandant de sentir encore le souffle. Puis avec le concours d'Aeidan, le corps meurtri et encore armuré fut plongé dans les eaux. Sous les incantations traditionnelles, elle appelait à lui son âme laissée à l'errance, abruptement coupée de son corps trop tôt.
Le paladin immergea, cherchant son souffle, laissant lire douleur et confusion. Elle parla. Il comprit. Et il partagea visions. Ceux dans la caverne ce jour là, dans le miroir des eaux, purent saisir la teneur des derniers instants du paladin que le Cardinal avait déchu.
La découverte du corps mort de l'Archimage de l'Arcaneum. La vision d'un suivant sombre, se référant à un Maitre. Son propre assasinat, d'une main qui se voulait blanche pour avoir représenté les intérêts du clergé. Les suspicions semblaient maintenant se confirmer.
Ils promirent au spectre la paix. Ils promirent rétribution. Puis l'esprit abandonna le corps, le laissant pousser, une seconde et dernière fois, son dernier souffle. Ils lui offrirent une obsèque traditionnelle, brisant les os des jambes afin que jamais il ne se relève, puis élevant pour lui un bucher funéraire où il saurait se consumer.
Ils en savaient assez, entendaient confronter le Cardinal au plus tôt. Et à juste titre, sous peu sonneraient les cloches de la capitale d'Ur'Menoch. S'annonçait un recrutement qui se promettait intéressant, sous l'égide de ce qui était devenu pour la shamane une préoccupation supplémentaire.
Dans la diatribe qu'elle avait eue, qui avait fait vieillir quelques elfes d'un centenaire, elle avait lu ses prunelles et son être. Deviné son sourire sadique, lors des accusations à peine voilées, qu'elle avait lancées et que nul, sauf lui et ceux de Sovenghard, n'avaient à priori su relever.
Il était parti bras dessus bras dessous, avec une elfe noire qui avouait ouvertement son intérêt pour la manipulation des esprits. Laissant la majorité à l'Arcaneum, coincés à dépêtrer une affaire politique. Peut-être était-ce car Il savait qu'Ils savaient, qu'il avait ainsi laissé l'institution à un apparent abandon?
Le temps leur fournirait des réponses. Et l'acte, de même. Ceux se présentant religieux pompeusement tout en mangeant dans la main et faisant l'oraison pour cet homme qui, ouvertement, respirait le stupre et le vice, qu'ils fussent véritables innocents ou de ceux qui fermaient les yeux par arrivisme, ne lui inspiraient pas la confiance nécessaire pour s'ouvrir... pour le moment.
Elle était confiante, un jour elle savait que le cycle suivrait son cours, que rien au fond n'était éternel et que le Prince, fut-il de l'église et des vices tout à la fois, perdrait contenance. Avec un peu de chance, peut-être y mettrait-elle la main. Elle n'était point défenderesse d'un monde peint en noir et en blanc, dont le prêche des écclésiastes se construisait. Seulement, comme gardienne du voile, elle savait, intrinsèquement, que le Cardinal serait plausiblement la source de substantiels bouleversement, voire, de cette corruption non-dite dont les esprits naturels l'avaient avertie. |
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