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Vierna T'siir, Drow
Messages : 292 Date d'inscription : 23/01/2016
| Sujet: Pour Siv Dim 26 Fév - 0:57 | |
| L'elfe noire était amère, et sa "discussion" ombrageuse avec Laelice et Skolm n'avait pas aidé... Elle se savait monument d’orgueil mais ce départ avait fissuré beaucoup de chose dans le silence de son cœur.
Elle ne connaissait qu'un moyen d'éclairer ses noires pensées... la plume. L'écriture en était incertaine, fiévreuse, et quelques tâches rougeâtres et autres senteurs d'épice trahissaient la boisson qui avait accompagné la rédaction. A n'en pas douter quelque vin chaud dont elle était familière. Cela cachait le goût du mauvais vin. - Citation :
Chère Siv,
Je t'écris ces quelques vers De dépit, préférant encrer mes sentiments Que pis, ancrer mon ressentiment Pour celle qui me fait voir le vide de mon verre.
Je n'ai guère espoir sinon de tourner la page D'une histoire, amère, qui n'aura jamais de suite. C'est un Conte maussade, qui naquit peu avant une fuite. Un récit triste, d'une femme d'un grand âge...
Ainsi, il y aura au moins une âme en ces terres Qui comprendra pourquoi Vierna T'siir N'a jamais vu le coup venir, Et cru si longtemps qu'elle tenait là son héritière.
Il était donc une fois, en un temps bien lointain... Une elfe noire bien seule en une Ecole où on ne voulait d'elle, Impopulaire, secrète, chercher à l'aider aurait semblé irréel. Si je traduisais en Davarion, j'étais une jeune elfe dans un sacré pétrin.
A la violence de mon éducation conservatrice Répondait en un sauvage écho la brutalité matinée de jalousie de mes pairs. Il se murmurait que ma famille souhaitait que je sois Celle que l'on révêre, Et en ombre-terre l'envie est de la souffrance l'ultime tentatrice.
Je faisais rempart de mes contes et légendes, Enfermait mon esprit loin de la douleur, En un imaginaire fertile laissait mon corps à la torpeur, Mon nom, mon être ouverte aux réprimandes...
Quand Elle me tira des brumes carmines... Silhouette floue qui me ramassait loin de leurs serres Pansait mes plaies, me veillait au Dispensaire, Quand mes journées n'étaient sans cela bruine.
Ses motifs, pas plus hier qu'aujourd'hui je n'arrivais à les comprendre. Mon nom seul portait le monument de Vanité que je pouvais être, Et je n'étais guère talentueuse que pour les lettres Alors à quoi bon en cet environnement hostile chercher à me défendre ?
Sa douceur me hantait, et je feignais le sommeil fiévreux des malades Chaque fois qu'assignée aux soins elle s'occupait de mes cicatrices, Que ses grands yeux coulaient sur moi avec l'éclat mutin d'un caprice, M'emmenant dans le secret de mes songes en de bien curieuses balades.
Plus jeune que moi, de moins noble extraction, elle était en d'autres cours Et je n'eut longtemps à épier et écouter aux murs pour découvrir Qu'elle était une petite prodige, dotée de facilités certaines pour acquérir Connaissances alchimiques ou savoir arcanique que je trouvais si lourd.
Elle semblait rayonner d'ambition, quand je n'étais qu'une ombre fuyant mon nom, Une fantôme aux centres d'intérêts si dérisoires. Qui, promise à être Matrone, ne s'intéresserait qu'aux histoires ? Tandis qu'Elle... si elle était née à ma place, en ma Maison...
Je ne voulais qu'elle s'attache, terrorisée qu'elle découvre quelle injure J'étais aux rêves de ma Famille, à ce lieu sacré des Eminences Grises. Elle cherchait à me défendre, et je savais qu'il y avait méprise, Que je n'étais la Matrone dont elle protègerait un jour le Trône des parjures.
J'admirais son impétuosité, et jusqu'à son imprudente et irréfléchie détermination, Jusqu'au jour où elle vint tirer lame et se glisser à mes côtés Quand une fois de plus ils m'avaient attendus embusqués. Elle n'était pas douée, tenait sa lame comme un vulgaire bâton.
A sa manière essayait-elle de m'imiter ? J'avais toujours prise soin de ménager de mineures défaites Plutôt que de trahir ma capacité certaine à manier la baïonnette, Et sa présence me forçait à me révéler...
J'ai fuis Siv, je l'ai laissée à l'abandon Dès le lendemain, disparaissant sans laisser un mot, une trace A leurs éventuelles représailles, à leurs futures menaces. Je n'aurais jamais été une Matrone. Je n'aurais supporté sa déception...
Tu as connue la Conteuse, l'elfe noire libre, M'a connue aimante, M'a découverte prêchante, Toujours à l'aube du déséquilibre.
Puis elle est réapparue en mon existence, Je craignais qu'elle se venge Et découvrit une ange. Je l'aimais comme on aime un souvenir d'enfance.
L'Eclipse s'est élevée dans la poussière... Et je me suis souvenue de ses ambitions passées, Me suis mise en tête, prétentieuse, d'achever de la former. Elle était souvent capricieuse, et je devais souvent sonner comme sa mère.
Mes contes et légendes la laissait de marbre, et ne me valaient qu'hochements De têtes polis, comme ceux dont on s'affuble quand on ne veut vexer Cette bonne amie qui depuis des heures ne fait que nous barber De ses états d'âmes, d'histoires passées sans plus de fondement.
J'essayais de la conseiller elle qui avait tant de mauvaises fréquentations, Mais ne voyait alors pas la prétention de ma démarche. Je doute, ma trop patiente druidesse, que Laelice sache A quel point je tenais à elle, investissait en silence à sa construction.
J'ai conscience que je suis un monument de vanité et de certitudes, Et qu'à prendre tant et tant de mon temps auprès d'elle Au détriment de tant et tant de choses qui m'étaient essentielles Cela ne pouvait compenser à ses yeux mon manque à son égard de latitude.
Je n'ai jamais su voir en elle autre chose que cette jeune fille d'autrefois, Qui me fit rêver quand ma vie n'était que long cauchemar. Je la prenais pour acquise, et aujourd'hui j'ai le cafard. Nos différences d'il y a près de cents ans, je les pensais vaines. On se trompe parfois.
Elles ont fleuries... Je ne suis pas une Matrone, je ne suis pas une ambitieuse. Nos centres d'intérêts, nos manières, étaient vouées à rendre notre relation tumultueuse. Nous sommes deux opposées, aucun sujet ne nous unit.
Culture, contes et légendes, Je suis une femme de Foi et des petites histoires Quand elle veut inscrire son nom dans la grande Histoire Et n'a que faire de mes sarabandes.
Elle était mon projet, celle que je voulais bâtir Avec l'Eclipse pour écrin. Un fantasme des plus vains, Tant je n'ai su lire la réalité plus concrète de ses désirs.
Naïve, je me pensais sa confidente, Certaine d'à la nuit tombée venir se confier à moi Quand éléments contraires ou petits plaisirs la mettraient en émoi. J'étais si loin du compte, à ses yeux femme des plus condescendante.
Tel un symbole, loin de ses promesses passées, de ses déclarations embrasées, Ce fut de la bouche d'un autre que j'ai apprise son départ, Et vu se fissurer de mon cœur le rempart, Laissant libre cours à une amertume d'affection refoulée.
Laelice ne sera jamais l'elfe noire que j'avais fantasmée, Celle-ci n'a jamais même existée autrement qu'en mes songes. Elle n'était pas la désireuse éponge, Qui voudrait que je prenne le temps de lui enseigner.
Elle veut conquérir les cœurs, les esprits, Quand le mien était plus que souvent chagrin, A ce que je percevais comme ses caprices sanguins. Elle planifiait la mort de Corbeau, par peur de la sienne, j'y voyais barbarie.
J'aurais voulu qu'elle me parle, me confie son amertume Mais peut-être l'as-t-elle faite... Nous n'avons jamais parlées même langage. Personne n'est parfaite... Son départ me blesse. Elle et moi ne pouvions nous comprendre... Me reste la plume...
J'aurais tant désirée qu'elle se confie... Avant qu'il ne soit trop tard... Avant cette trahison, son départ... Désormais tout est fini. Elle m'a trahie.
Vierna T'siir |
| | | Siv
Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016
| Sujet: Re: Pour Siv Dim 26 Fév - 1:30 | |
| Longuement, elle avait lu la poésie soignée en provenance du bâtiment voisin, depuis la terrasse de l'ancienne Davatour qu'elle occupait parfois. Son aimé dormait, exténué du bref séjour en prison peut-être.
Son expression était teintée d'une mélancolie songeuse relativement persistante. Il avait été difficile de s'imaginer, si c'était vraiment elle qui avait changé, ou si elle pouvait imputer ce ressenti engourdi à l'expérience qui avait altéré son coeur, ou au constant barrage de drames et de pertes.
Une note brève conviait Vierna, à une dernière rencontre avec Laelice ce (lundi - 21h30 qc). Siv certainement, donnerait plus de détails dans une réponse plus poétique, si les muses la visitaient assez rapidement. Mais, elle aspirait plutôt à rétablir un semblant de paix, permettant aux deux femmes de continuer de tracer leurs routes, divergentes, sans que leur litige n'avale trop de la Colonie.
Le lendemain, il y aurait la Milice. Puis, le surlendemain, peut-être, Milad.
Autrefois, il lui semblait, les émotions auraient bouillonné, en surface, elle aurait lutté pour les réprimer, face à tant de frustration, de chagrins. Elle aurait sans doute lutté, bien davantage, pour rapprocher les amies séparées pour ce que l'une croyait être manque de considération, et l'autre, trahison. Mais, quelque chose semblait en elle depuis l'expérience, de particulier. Il lui semblait plus aisément faire les deuils, des êtres, des choses, des concepts.
La relation séculaire ne faisait pas exception. Sa désagrégation était tragique. Mais, c'était une goutte de tragique se noyant en une mer d'une même essence. Laelice recevrait, en même temps que Vierna, courrier la conviant en lieu de rencontre dit, la Davatour : pour la neutralité comme pour la quiétude du lieu. Demain, elle prévoyait produire, un courrier plus extensif. |
| | | Vierna T'siir, Drow
Messages : 292 Date d'inscription : 23/01/2016
| Sujet: Re: Pour Siv Dim 26 Fév - 15:30 | |
| L'elfe noire aura hésité en lisant la convocation puis, après une nuit de réflexion aura reprise sa plume. - Citation :
- Siv,
Je suis navrée de m'être laissée déborder en votre assiette déjà pleine de soucis. On ne m'y reprendra plus. De grâce, oubliez tout cela, et profitez d'une soirée paisible avec Davarion.
Rien de bon ne saurait sortir d'une conversation entre Laelice et moi, et vous avez déjà passé bien assez de soirées atroces comme cela.
Le recul, pour amer qu'il soit, me contraint à accepter l'évidence. Laelice et moi n'avons jamais eu le moindre intérêt commun outre ce bref instant en nos existences de jeunes filles où nous étions toutes deux en bien sordide école.
Si un quelconque dialogue avait pu lisser nos différents et nos différences, il aurait eu lieu avant que scission se fasse. Ce n'est pas ainsi que cela s'est déroulé, et la plus viable solution sera simplement pour moi de l'éviter définitivement, et de rayer son nom de ma mémoire, de mes lèvres, pour que je ne lui cause plus grief à elle ou à ceux et celles qui la fréquente.
Cela ne devrait être sacrifice trop profond, tant nos fréquentations ont à peu près de tout temps été aussi diamétralement opposées que nos intérêts.
Je ne viendrais pas, je ne vous ferais pas perdre de temps à assister à tempête amère dans un verre de larmes. Deux femmes parlant deux langues différentes ne peuvent avoir conversation, et il est devenu évident que Laelice et moi n'avons jamais parlées le même langage.
Je me ferais invisible à ses yeux, elle n'entendra plus parler de moi, et tout le monde vivra heureux.
Il ne fallait pas me demander de rédiger cette affiche si vous viviez dans l'espoir de la moindre réconciliation entre elle et moi mon amie.
Je ne viendrais pas.
Vierna T'siir
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| | | Siv
Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016
| Sujet: Re: Pour Siv Dim 26 Fév - 18:44 | |
| - Citation :
- Il n’y a au fond de futile, que le regret
Celui d’avoir écrit étant de ceux-là La correspondance, permise enfin, pour une fois En espérant que cela n’en signe l’arrêt
Il est de ces choses qui valent le temps passé S’étirant bien au-delà du « soi » C’est pour cela que je propose, une dernière fois Cette rencontre où pourront être posées
Bases neuves, pour peut-être tisser Une relation toute neuve, entre âmes différentes Qui pensaient avoir parfaite concorde, entente Illusion qui s’est toute récemment dissipée
Et qui de mieux pour tisser, que la conteuse, la tisseuse. Qui pourrait permettre, en cadeau à une amie, un ultime chapitre A cette saga tragique, qui mérite dernier épitre Car elle souhaite, si disparates que vous soyez, vous voir heureuses
Bâti cette fois, non point sur le songe, mais sur le réel L’illusion dissipée, des impressions comme des présomptions Pourrait s’établir nouvelle relation Une autre chance que la haine, ou le pur déni, entre elles.
Car plus futile encore que le regret, demeure le remords
Viens quand même, réfléchis-y.
Siv. |
| | | Vierna T'siir, Drow
Messages : 292 Date d'inscription : 23/01/2016
| Sujet: Re: Pour Siv Lun 27 Fév - 17:36 | |
| - Citation :
- Je ne connais que deux remèdes à une fracture:
La magie, pour le moins évanouie entre elle et moi, Et le temps, pour aussi incertain qu'il puisse être parfois. Laissez une chance à ce dernier, il soigne dit-on les immatures. |
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