Venir de loin
Étymologiquement, Svetlana, associé au mot ''
sviet'', se rapporte à la clarté lunaire. Lumineuse et blanche, toujours présente dans les nues d'encre. Toujours lointaine. La lune est une marchande de rêves...
Suivant le modèle sous lequel elle était née, Svet eut tôt fait de la nuit son plancher. Un sol bien connu pour être aiguillonné par un climat festif, là où toutes les tentations délétères étaient recrudescentes.
Elle n'était alors qu'au préambule de sa vie adulte ; toutes les promesses du monde lui souriaient. La tête enchevêtrée dans les contes et les histoires épiques narrés avec tant de justesse qu'elle leur vouait toute sa foi, elle n'était en fait qu'une enfant.
Une enfant dont la diaphanéité de la carnation reflétait l'innocence de son esprit, qui en dépit de sa grande fertilité, n'eut jamais été cultivé de sorte qu'aucune pousse intellectuelle n'y germa.
Aussi, Svetlana ne trouva pas sa veine dans les ramures sémantiques mais à l'instar du geai moqueur, répliquait ce qu'elle entendait. Pour elle, il s'agissait d'un jeu auquel elle était passée maître ; le jeu des imitations.
Elle qui voulait irradier de ses multifaisceaux se fit prendre sous un couvre-lumière... À force de jouer au mirabilis, elle se perdit dans ses limbes.