La mort ne signifie pas la fin absolue, mais le passage à une autre forme d'existence (L'entrée dans le Voile).
La dépouille ne recélant plus rien du vivant, on la traite comme on traite un objet de grande valeur :
le mort est lavé à l'eau froide, purifiant la chaire sans la blesser.
Il est ensuite oint d'huile parfumé.
Le prêtre le recouvre d'un suaire de coton épais et prononce son oraison funèbre, en présence de ses proches et de témoins au nombre de 6 (comme pour le mariage). Cette oraison funèbre se fait nécessairement au levé du jour.
Selon sa position sociale, il sera soit enseveli, soit brûlé sur un bucher, soit brûlé dans un drakar.
La tombe proprement dite n'est pas un bannissement. Les tombes se trouvent au milieu des domaines familiaux. On ne nie pas leur existence, mais elles ne revêtent pas d'importance particulière. Encore une fois, l'enveloppe charnelle n'est plus porteuse de vie, l'être aimé est dans le Voile. On y dépose simplement des offrandes, comme pour garder le souvenir du disparu et s'assurer du regard bienveillant des dieux.
Le bûcher est plus rituel. On pose le mort sur un tas de bois disposé de façon particulière. Les femmes et filles du disparu le recouvrent de fleurs et disposent autour de lui ses objets préférés (tasse, coupe, épée, bijoux).
Le bûcher doit brûler durant plusieurs heures, mais aucun bois ne sera ajouté.
C'est la volonté des dieux qui s'exprime au travers de ces flammes. S'ils le veulent, les dieux disperseront le réceptacle humain dans le brasier. Sinon, ses restes seront ensevelis dans une tombe proche de la famille.
Le Drakar est le rituel le plus rare car le plus onéreux et le plus symbolique. Seuls les chefs de clans sont brûlés à bord d'un drakar qu'on envoie sur la mer.
A ses cotés brûleront ses animaux préférés ainsi qu'un esclave qui sera chargée de veiller sur son maître par delà le Voile.
Dans les faits, si le jeune homme (ou la jeune femme) monte vivant(e) à bord du Drakar, le prêtre s'arrangera pour lui offrir une mort rapide et indolore afin de lui épargner la douleur du bûcher. Le symbole de son sacrifice volontaire est très important.
Cet esclave se verra octroyer l'abolition à offrir à qui il voudra, ainsi qu'une gabelle offerte à cette même personne, lui assurant ainsi une vie paisible et convenable.
De plus, sa place dans le Voile est assuré par son geste.
Il est extrêmement rare qu'un drakar parte sans sacrifice à son bord. Dans le cas où aucun esclave n'est disponible, un enfant du défunt (de préférence une fille, compte tenu de l'importance de la transmission du sang et de l'épée) peut se sacrifier. Ou on doublera la présence animal à bord de l'embarcation.