A la lueur de l'aube.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Un gros air de "euhhhh" indécis se lisait sur son visage pour répondre à la shamane puis elle tourna la tête vers le bruit, tendue et prête à se défendre au besoin. Elle se relaxa en voyant le nomade.

- Bonjour homme. Tu devoir faire attention avec tu cheval, ça dangereux être si fougueux. Ca être triste que tu cheval finir sur feu.

Elle eut un petit rire amusé. Puis elle laissa la parole à Siv pour les questions. Elle en profita pour s'approcher des enfants et s'asseoir proche d'eux les observant avec intérêt, sans doute que le mot descendance avait éveillé sa curiosité.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

La cavalcade du Dashnir terminée, peut-être remarquerait-il où il se trouvait.

L'endroit était plus isolé que le reste des campements, que la majorité des survivants prévilégiaient, ainsi enfoncé dans la forêt.

Devant lui, se dressait un chêne monolithique, gigantesque, dont les vastes branches, encore couvertes de feuilles rougies par l'automne, faisait office de toit au dessus du campement de fortune, si l'on pouvait appeler ainsi le petit feu entouré de pierres, les peaux de fourrures étendues autour, sur le tapis de mousse et de feuille.

Le tronc gigantesque était adorné de glyphes protectrices tracées d'une pâte blanche, qu'il ne reconnaitrait peut-être pas, s'il n'était pas familier avec les runes ou la magie naturelle. Et plus incongru encore, certaines peaux de fourrures semblaient constituer des couffins, où somnolaient cinq bambins en bas âge, une vue peu commune déjà parmi la masse des survivants, et d'autant plus curieuse qu'ils semblaient, ainsi à l'abri des branches, constituer les fruits surnaturels tombés de cet arbre immense, et infusé peut-être de quelque magie.

Au bruit des sabots, elle avait détaché légèrement d'elle la délicate petite Katell, qui avait émis faibles protestations, peut-être pas tout à fait repue, avant de se couvrir de son châle. Lorsque le dashnir poserait le regard sur elle, elle en rabattrait tout juste le pan. Visiblement, le geste révélait que son arrivée impromptue était innattendue, et la prenait par surprise.

Elle se reprit, et inclina de même le chef, doucement, demeurant assise encore. Elle changea de langue, pour s'adresser à lui, privilégiant cette fois le commun.

-J'ai offert un repas autrefois, et l'offre tient toujours. Viens. Il reste du lièvre, et des baies. Par ailleurs, pour tout mobilier, nous avons la mousse et les peaux, ce n'est peut-être pas un tissu, fut-il à carreau ou non, mais... c'est certainement assez pour un pique-nique. J'ai le temps, quant aux réponses, nous verrons par nature des questions, si je peux les trouver.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

Un peu hésitant au départ, il fini par s'approcher d'eux pour prendre place autour du feu. Était t'il resté pour la poitrine de la shamane ou bien pour le lièvre ? Peut importe, il prit part au repas, démontrant tout une politesse en mangeant. Malgré son passe temps de mercenaire, on pouvait remarquer une certaine noblesse dans ces agissements.

Finissant sa première bouché, il commença par s'adresser à la jeune mi-femme mi-bète.

- Jé dois te remerrrcier dé m'avoir guidé jusqu'à Elle ainsi que d'avoir porrrter appuis au campement, heurrreusement ma cousine semble avoirrr un peu de son cousin dans le nez. Je t'avais parrrlé d'un rrrepas, Jé crrroois que tu t'est bien serrrvi dans mes invités surprrrise.

Il inclina la tête souriant vers elle pour la remercier pour ensuite adresser son regard à la shamane.

- Très récemment j'ai pu rencontrer le fils de Sethlim, on aurait dit un vrai batard. D'après la description qu'on m'a donné de Sethlim, j'ai l'impression que la fillette qui ce prrrétend être son fils n'y semblait même pas digne.

Peut imporrrte, il m'a nommé ton nom, car j'ai pas été très délicat avec lui on dirrrais qu'il était prrrêt à pleurrrer. Je voulais en venirrr ou j'ai l'imprrression qué tu ne m'a pas tout dit ce que je devais savoirrr sur le type. Il semblait dire que nounou Siv me botterrrais, si elle saurrrait ce que Jé lui ai dit ... j'ai donc décider de savoirrr par moi même..

Il recommença à manger en attendant de voir ce qu'elles allaient lui repondre.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Elle eut un sourcil haussé, au moment où l'homme évoquait Sethlim. L'incongruité des paroles du cavalier, certainement, avait fait naitre sur son visage cette expression. Il lui apprenait, de fait, sans doute, que "le fils" de Sethlim, ou à priori celui dont il était le seul -les Astres merci- pas connaissance. Nishant avait grandi, subitement, et c'est ainsi qu'elle l'apprendrait.

-Sethlim a bel et bien eu un fils, et une fille, en qui coule le sang des fées, de leur mère. C'est certainement Nishant, dont tu voulais parler? Il y a des âges, que je ne l'ai pas aperçu, il me semble. Au point où je me demande même, quelle allure il peut avoir, à présent. Peut-être lui ai-je fait défaut, en ne le voyant pas grandir. Je l'ai tenu en mes bras au premier jour de son existence, comme je suis celle qui a délivré sa mère. Toute fée fut-elle... elle était femme et il est choses auxquelles une femme ne coupe pas, pour donner la vie.

La parole précédente susciterait peut-être la perplexité du Dashnir. Si la shamane disait vrai, elle qui ne faisait pas si vieille en apparence, elle avait bien dû bercer le jeune fé, et avoir joué les accoucheuses alors qu'elle n'était elle-même qu'une enfant?

-Mais autant savoir, effectivement, ce que tu as dit à ce garçon et ce qu'il t'aurait dit en retour. J'aviserai bien, en sachant, je pense, si derrière je dois botter, ainsi que tu dis? Avant que tu relate, les tenants et aboutissants de votre échange, cependant, il est une chose à retenir. Bien souvent, on récolte ce qu'on sème. La défiance amène la défiance. Le bellicisme attire le bellicisme. Les intrus belliqueux qui se sont aventurés en ton camp ont appris cette leçon, je pense, à leurs dépens... Et avant que tu ne me rapporte tout, il faut que je te demande... Pourquoi tant de persistance, sur le cas d'un homme mort?

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle haussa les épaules quelque peu.

- C'être drôle de faire du rangement comme ça. Je bien m'amuser. Mais je pas manger ça, ils puer trop. Puis je préférer la viande qui se débattre, sinon je pas faim.

Elle caressa distraitement les cheveux d'un nourrisson ou l'autre qui babillait dans son sommeil, essayant de le rassurer.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

Il en était a la fin de son repas, quand il écoutait celle ci songeur. D'un bout de tissus qui traînait a ça ceinture il essuya sa bouche.

- Je n'y songeai plus mais il m'a lui même avoué qu'il était le fils du dashnirrr et pourrrtant, il n'avait pas la tète de l'un des nôtrrres. C'était surrrtout pour confirrrmer ces dirrres que jé suis venu a ta rencontrrre. Je ne m'attendais pas a retrrrouver son fils ici, j'ai un peu été surrrpris par son nom de famille! Il a eu de nombrrreux enfants? et...

- Attend, attend? tu me parrrle d'une fée? le type a fait des enfants avec une fée? Quel idiot... Jé me demande a quoi il a pensé, le gamin rrréssemble a une fillette sans blague, jé ne veux pas t'insulter.

- Au fait, tu est toujourrrs seule avec elle ? vous êtes arrrrivé sur le continent seules?

Tout en continuant de parlé il installait les peaux a s'en faire un dossier et puis fini par être étendu sur le dos, la tète un peu relevé par le tas de peau qu'il avait entassé.

- Jé ne comptais pas lui fairrre du mal au gamin, c'est pas sa faute si son père lui a trrracé un futurrr de merrrde!

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle observa longuement le nomade puis échangea un regard quelque peu consterné vers Siv. Elle ne comprenait pas tout, ni même ce flot de négativité gratuite, elle lâcha alors simplement. Son regard écarlate pensif se tourna ensuite sur le feu.

- Quand je être dans forêt je manger les fées mais, quand je arriver ici, un fé noir m'aider et libérer moi de chasseurs dashnir. Au départ je pas les aimer mais maintenant, je les supporter les fées. Parfois on pouvoir changer d'avis et pas falloir se cantonner à idée fixe. Comme corbeau porter malheur par exemple.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

À sa dernière phrase, elle eut un hochement, approbateur. C'était certainement ce dont elle voulait s'assurer. Ce qu'elle espérait entendre.

-Si on a lien à nos ancêtres, on ne peut pas assumer les fautes et manques de jugement qu'ils ont eu en leur temps. On peut seulement essayer de faire mieux qu'eux. De racheter ces dites fautes, en grandissant, vieillissant, pour être des individus meilleurs. Si tous s'en tiennent aux faits, à la responsabilité de tout un chacun pour ses propres actions et non celles d'autrui, son avenir n'est pas nécessairement misérable! L'ile donne la chance à tous, de se reconstruire ou se construire de la manière dont ils l'entendent, les acquis comme les fautes du continent sont laissées bien loin à présent. Nous sommes si peu, ainsi mieux vaut laisser à tous leur chance.

Puis elle croqua un sourire, et fit référence à sa remarque sur l'apparence du fé, les sourcils un peu arqués.

-Les fées sont plus graciles que les hommes. Surtout les fées jeunes, ainsi que l'adolescent n'a pas l'allure de l'homme fait. Nishant ne sera pas un colosse, c'est certain. Mais c'est certainement vexant pour un jeune homme adolescent de se faire qualifier de fillette, fut-il de nature féérique! Ainsi, si tu lui as parlé ainsi de front, la raison pour laquelle il se serait vexé ne serait pas un grand mystère. Je ne sais pas, tout ce que tu lui as dit, mais réfléchis un instant à la manière dont tu aurais pu agir ou répliquer, si tant est qu'un homme t'ait abordé ainsi que tu l'as fait, avant que tu n'aie tout à fait grandi.

Puis elle tapotta un instant son menton du bout des doigts. Elle considéra de loin en loin le lot des enfants que Raviya veillait de près. Parmi eux, un enfant au teint un peu plus foncé. À même pas deux ans, elle entendait bien le laisser loin de ces considérations là. Elle parlerait de ses parents, quand il serait prêt à entendre, à même de comprendre. Quand il serait en âge, se disait-elle, il pourrait bien, décider à son gré, de révéler ou non ses origines. Avant que ne vienne ce moment, il demeurait un enfant à sa charge. Un neveu qui avait perdu ses parents, élevé par Davarion, elle et le clan, point davantage.

Je ne pourrais sûrement pas dénombrer tous les enfants du Nasrin même si je voulais, j'en ai peur. Il y en a sans doute plusieurs, dont je n'ai pas connaissance, ainsi que les hommes aux moeurs légères laissent souvent derrière eux, sans même savoir. Le Nasrin n'était pas tout noir, ni tout blanc, ainsi que je te l'ai déjà conté de toute manière. Mais pour la paternité du duo de fées, c'est chose certaine, ou enfin aussi certaine qu'elle puisse l'être. Il était assez proche de cette femme, qu'il considérait épouser. Quant à ce qui les a poussés, ensemble et l'un avec l'autre, c'était là un des plus grands mystères de Menoch à la vérité, auquel ni elle ni lui n'a eu de réponse bien définitive.

Elle cajolait toujours la figure minuscule de la petite Eodh, gardant le Dashnir en son champ de vision.

-Raviya et moi sommes parvenues ici, guidées par les navires venus depuis Menoch. Cependant, nous ne sommes pas seules. Certains autres, de mon clan, en expédition à cette heure, logent ici de coutume. Tu les rencontreras bien, à un moment.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

Il souri a ça dernière phrase, lentement il aurait enlever son voile bleu, qui lui semblait toujours être très propre. Il passa son regard d'un enfant a l'autre les étudiants.

- Jé ne sais pas cé que vous pensez de moi, mais pourrr le gamin, jé lui ai seulement montrrré comment agirrr sécurrritairement sur une île aussi hostile, on ne joue pas a cache-cache dans un bois, pour taquiner une demoiselle en détresse, ça plaisanterrrie n'a pas durée. J'ai sauté aux conclusion.

Il gratta sa chevelure un instant, son apparence semblait tout de même soignée.

- Vous avez un homme dans votrrre vie vous? Il est currrieux qu'il vous abandonne ici au milieux d'un bois seule. Heurrreusement vous avez cette jolie jeune femme corrrbeaux, qui veille en hauteurrr surrr vous ainsi que vos bambins.

- Il y a t'il d'autrrre guerrier de disponible au sein de votrrre clan? j'aurrrais peut êtrre un peu de trrravail pour eux. Vous avez vu l'initiative de l'homme... Achyl jé crrrois.. ? Je compte ouvrrrir une écurrie et fourrrnir les chevaux pour les guerriers et ceux qui en ai besoin. Probablement que cerrrtains d'entre vous trrrouverons agréable de voyager a cheval pour aller chasser et rrrécolter des ressourrces...

Dit t'il regardant ça fidèle monture.

- Au fait, y a t'il d'autrrre femme dans votrrre clan?

Il hésita un petit moment.

- Il est imporrrtant de prrropager son sang et d'enfanter pour agrrrandir ça famille et nos lignées. N'est-ce pas?

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Les enfants disséminés avaient un petit air différent. Le plus gros, le plus haut et le plus basané, dont une toison abondante de cheveux noirs couvrait déjà le crâne, pouvait bien faire un an et demi. Il babillait plus que les autres, se soutenait déjà en partie seul en posant des yeux noisettes curieux sur le Dashnir, lui rendant son regard, et cherchant à former des mots, la syllabe "Da", lui venait spontanément aux lèvres. Il y en avait une autre, plus menue, vieille d'un an de moins, à la chevelure corbeau courte encore, remuant un peu sur une fourrure. Et quatres tout-petits, nés il y avait peu, leurs cheveux rares tous bruns, assoupis pour la plupart, hormis celle que soutenait la shamane, qui semblait sonder le ciel, ne regardant rien en particulier de ses grands yeux verts.

La shamane, de son côté, détaillait le Dashnir qui se départissait de son couvre-chef.

-Je ne juge pas, Jahangir. Ce serait malvenu, sur des choses dont je ne sais pas tout. Sauter aux conclusions rapidement est égal à se précipiter le fondement premier dans un champ de cactus. On ne sait jamais sur quoi, et comment on va atterrir.

La discussion aide à la réflexion, l'information, à l'entendement de la situation. Le reste est entre un homme et sa conscience. Concernant Nishant, ce ne semble qu'une histoire de blessure d'orgueil, dont je le sais capable de guérir sans trop de mal. Votre seconde rencontre ira peut-être mieux que la première?

Au propos du Dashnir la concernant elle-même, elle laissa dévier son regard vers Raviya pour l'en consulter, avec une once d'étonnement, voire de perplexité, les sourcils haussés. Avait-elle l'allure si désoeuvrée, pour qu'on la présume ainsi à la merci des hommes comme des éléments? Que devait-elle lire entre les lignes, de propos pareils? Une femme moins sûre d'elle qu'elle ne l'était elle-même aurait pu commencer à façonner dans son esprit des scénarios peu engageants, en voyant un homme débouler en son campement, pour souligner à quel point elle apparaissait seule et exposée.

-Mon compagnon et les autres avaient mission à accomplir, mais ils devraient être rentrés, d'ici demain. Je t'assure, Jahangir, que je ne suis pas abandonnée, bien que je te remercie de te soucier. Je dois te faire pauvre impression, mais crois bien je ne suis pas complètement sans ressource et sans recours moi-même, dans l'éventualité où quelque menace se risquait de par la forêt, pour déboucher ici. La forêt dense en effraie plus d'un, les farauds compris, et ni les bêtes, ni les créatures du Voile n'ont posé problème pour nous, encore, jusqu'à maintenant. Lors d'expéditions, au moins l'un d'entre nous reste derrière, pour veiller ainsi que je le fais maintenant. Cela dit, j'apprécie tant la compagnie de Raviya que son aide. Malgré leur petite taille, les enfants ont de la ressource et les garder sereins et à leur aise n'est pas toujours de tout repos. Je remercie encore les Astres qu'ils ne se soient pas décidés à pleurer tous en même temps.

Elle fronça un peu les sourcils. Ça, c'était une perspective qui semblait effectivement la hanter. Elle reprit, un peu plus doucement, en réponse à son autre lancée.

-Nous savons tous combattre, à notre façon, et nous défendre. Femmes -car il y a bien deux femmes que tu n'as pas vues- commes hommes, sans distinction. Mordecai, Davarion, Aethyr et moi-même avons chacun nos techniques. Certains d'entre nous puisons en l'éther. D'autres non. En des temps pas si lointains, et relativement plus cléments, nous avons porté à bout de bras les initiatives de l'Arcaneum de Menoch -si tu connais-, donné sang et eau pour réfréner, puis ralentir l'inéluctable, en abordant phénomènes et créatures du Voile. La vocation de Sovenghärd, puisque c'est là le nom de notre clan, n'est cependant pas d'être une troupe de mercenaires. Nous sommes gardiens d'histoires et de savoirs, dépositaires de certaines connaissances sur le Voile qui peuvent être on ne peu plus pertinentes, à cette heure où son déchirement a engendré l'exode massif. Nous ne sommes toutefois pas avares de ces connaissances, et expertises, dans un monde où justement celles-ci peuvent donner l'avantage, sur ce qui peut nous tomber dessus. Avec les autres, nous ne partagerons pas nécessairement les mêmes intérêts, ou idéaux, mais il est certaines choses qu'il serait préférable de partager en matière de savoir, par principe de précaution. Nous sommes relativement peu de survivants, et il serait dommage que plus de vies soient perdues vainement, bien davantage que nécessaire. Seulement, comme éleveur tu le sais... on peut mener un cheval à l'eau, mais on ne peut pas le forcer à boire. Il reviendra à chacun, des groupes aux individus, la décision d'entendre et écouter, ou non.

Peut-être le Dashnir, à ce propos, étudierait-il d'un regard neuf les runes et le cercle tracés à la chaux, qui décoraient l'arbre au tronc massif, et entourait le campement.

-Nous sommes égaux aux autres survivants, ouverts à l'idée de troquer ce que nous avons, spécialement ces connaissances et expertises, contre ce qui nous fait défaut. J'ai écrit à Achyl à cette fin, comme je te fais part de la possibilité, de vive voix. Je me ferai une idée sur l'homme en question lors d'une rencontre. Je trouverais prématuré de proférer quelque engagement que ce soit, sans l'avoir vu face à face, lui, son associé, ou les deux. Je me ferai une idée sur lui, sur ceux qui le suivent, après l'avoir rencontré seulement. Nous avons, tous autant que nous sommes, les lourdeurs bureaucratiques des cités, l'arbitraire choix de ses dirigeants, ses impasses législatives et leurs corruptions tant au sens physique, politique ou spirituel. Nous ne sommes pas pressés, de retrouver une nouvelle Menoch ou toute chose qui en aurait semblance. Pas davantage que nous ne serions avides et pressés de nous jeter sous l'égide ou sous la coupe de quiconque dont les intérêts, bien nobles sur papier, pourraient nous échapper.

-Outre ce harras, ton clan a-t-il une vocation? Des desseins particuliers?

Peut-être se reconnaitrait-il un peu en cette shamane, qui parlait de son clan, de ses proches, avec appréciation et fierté. Son clan n'était, non plus, pas bien énorme, les reliefs peut-être de ce qu'il avait pu autrefois être. Mais dans les propos que la petite femme aux yeux ambrés appuyait, il saurait bien qu'il avait pour elle de l'importance.

À sa dernière phrase, naquit en ses prunelles l'éclat fugace de l'amusement, ainsi qu'un mince sourire sur ses lèvres

-C'est en effet primordial, puisque la pérennité est l'un des rares moyens pour les hommes, outre l'édification d'oeuvres ou l'élaboration d'idées transcendant la temporalité, de toucher l'immortalité, et d'être autre chose que collections de souvenirs effacés. La transmission du sang ouvre la porte à la survie et au passage de savoirs ancestraux, de plus d'une façon. Mais, il n'est pas tout d'avoir des enfants. C'est là l'étape la plus facile du processus. Il importe bien davantage de les éduquer, et de les élever aux rangs d'hommes et de femmes, de façon à ce que leurs ancêtres n'aient à rougir de honte par delà le Voile.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

Il eu a nouveau un moment de silence, son regard était resté sur le feu quelques secondes, avant qu'il ne décide de réponde a la shamane.

- Au déparrrt, mon clan était constitué seulement de membre de notrrre famille, sois pas le sang ou parrr alliance. Nous prrrotégions une parrrtie du désert et entre autre la ville dans la quelle nous rrrestions. Il n'était pas question que personne ne fasse de connerrrries dans la citée. Nous étions a la base une garrrde montée, mais avec quelques années et la mort de mon paternel, certains clans ce sont montré plus nombrrreux ainsi que plus agrrrressif et convaincant. Nous avons donc perdu en efficacité mais aussi en nombrrre, par le manque d’intérrrêt de nos hommes a continuer inutilement.

- J'ai parrr la suite décider de reprrrrendre le clan et de m'en occuper comme si il en était de ma vie, comme si il s'agissait d'un enfant. Mais il ce fait de plus en plus rarrre avec les temps qui court, que de trrrouver des guerriers valeureux muni de respect et prrropreté. '' Il murmura : Et encore plus qui sais monter a cheval''...

Il ajouta quelques bûches au feu avant de continuer.

- J'ai donc décidé de l'emporter avec moi et de mettre mes armes aux services de ceux qui en sont dans le besoin, en échange d'une paie et un choix de contrat. C'est pourquoi j'étais a la traque d'un homme de mon peuple et que je ne connais même pas. Enfin peut importe...

- Je suppose que la violence n'est pas une de vos prrriorités et encorrre moins la guerrre ainsi que les mercenaires. Il va de sois que tout le monde ne peux pas aimer ça.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

-Les guerriers peuvent toujours se trouver et s'entrainer. Nous sommes devenus bien peu nombreux. Le monde connu, réduit à une cinquantaine de têtes. Peut-être même moins, maintenant. Mais il en est plusieurs, pour espérer une cause, l'apprentissage des armes. N'as-tu pas trouvé d'avantage de recrues potentielles, parmi la plaine aux survivants? Quant à nous, nous choisissons nos combats. On récolte toujours ce que l'on sème, après tout. En certaines causes, peut-être nous retrouverons-nous côte à côte. C'est aux côtés d'autrui, dans le combat ou la chasse que l'on découvre, sans voile, une facette de l'autre que le discours n'expose pas. Mais nos motivations sont bien lointaines, que celles de l'appat du gain.

Elle fronça un peu le nez, perdue dans ses pensées. Le songe du clan Massoud, le clan Dashnir récemment disparu aux environs de Menoch, remonta à son esprit. Avec lui venaient d'autres pensées, concernant des conflits plus anciens, desquels son clan avait prévalu, ou à tout le moins survécu. Ces batailles ayant laissés depuis longtemps les armes à rouiller, et les corps des vaincus à pourrir. Ces litiges, initiées souvent pour des broutilles, qui avaient souvent couté bien plus qu'ils n'avaient rapporté. Même pour ceux que l'Histoire désignait comme vainqueur. Elle en avait eu le songe, au fil de certains rites permettant de lire le souvenir de l'un, ou l'autre de ses ancêtres au creux d'une pierre d'âme. De ces méditations, elle était sortie l'échine glacée. Mais, il était après tout de son devoir, de ne pas oublier.

-Si nous préférons la paix, nous ne sommes pas lâches pour autant. Hostilité frapperait à la porte, que nous nous défendrions âprement. La guerre est déjà venue à mon clan, autrefois. Et je sais que l'idée de guerre a son coût en soi, assez pesant, pour tous les partis, qu'il s'agisse des ennemis comme ceux qui vendent leurs bras à l'un ou l'autre des partis. Consciente du prix de la guerre, je préfère l'éviter autant que faire se peut. Et si l'idée d'un conflit, en tel contexte et en une telle heure, est à la fois saugrenue, et une terrible perspective pour le petit nombre que nous sommes, sans doute faut-il anticiper son éventualité, comme bien d'autres choses. Dans l'éventualité où la discorde se mue en un tel conflit, où les nuages d'un tel conflit venaient à planer jusqu'ici, menacer jusqu'aux plus fragiles des miens, nous négocierons ensemble le prix de la paix, ou du moins permettant de nous assurer une paix relative, et la survivance du plus grand nombre des miens.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Au regard que Siv lui avait lancé sur son désœuvrement, elle avait eu un petit rire amusé et le regard furtivement malicieux. Elle avait ensuite fait semblant de rien, s'allongeant sur le ventre, le visage entre ses mains, coudes au sol et jambes battant l'air dans une position un peu enfantine ou proche de celle du chat qui agite la queue préparant un mauvais coup ou prêt à bondir si les caresses ne lui plaisaient plus.

- Moi non plus je ne fais pas la guerre. Pas pour rien que mon peuple n'en avait rien à faire du roi des rois et de sa lutte incessante contre les pixies. Vivre libre et avec les siens.

Elle avait parlé en Eodh vers Siv, laissant Jahangir à sa discussion avec cette dernière. Le dire en commun lui aurait surement arraché la bouche ou elle n'aurait pas été claire. Siv pouvait toujours lui traduire si le cœur lui en disait.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Un petit sourire était né, et pour le bénéfice de leur invité, bien sûr, elle avait traduit.

Elle avait ajouté d'abord, vers la Corbeau-Garou, en sa langue natale, qui semblerait peut-être au Dashnir un peu rauque, ou gutturale. Sur sa propre palabre, elle pouvait le laisser spéculer. Qu'il aille savoir, peut-être parleraient-elles ensemble de mâles, de lui?

-Autant qu'il le sache et comprenne, puisque, concernant la guerre, c'est bien lui qui s'enquiert... Si ça se trouve, c'est peut-être là l'essence du conte, porteur de leçons, cette valeur, que tu pourrais vouloir mettre de l'avant.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle hocha doucement vers la shamane. Puis elle lui répondit en commun, les mots n'étaient pas trop compliqués.

- Oui. Liberté, nuée. Je aimer cette leçon.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

- C'est une bonne chose, vous vous exposer à moins de risque de cette façon .

Dit il en souriant, il ce leva lentement et sauta sur ca monture. Il inclina la tête vers celles ci.

- Jé vous quitte maintenant mesdames , merrrci pourrr le repas et pour l'accueil , Jé dois rentrer veiller surrr mon clan.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle arqua un simple sourcil.

- Quoi déjà? On te faire peur?

Hey homme, pas oublier mon piqueniqueuh comme dit que ça s’appeler Siv.

Elle eut un sourire amusé, l'observant longuement.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

Il Lui souri brièvement...

- J'ai des responsabilités , j'aurais bien aimé resté mais il faut que je chasse pour le campement.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Lentement, elle inclina le chef à l'adresse du nomade.

-Nous nous reverrons prochainement, Jahangir. Si ça t'allait, j'irais peut-être te visiter, avec quelques uns des miens? Raviya pourra toujours, au besoin, me montrer le chemin de ton campement. Il faudra bien répondre à ton offre, et dispenser questions de mon cru. Et... possiblement, à ce moment, je pourrai te raconter le conte des Corbeaux-Garous? Nous aurons bien le temps, puisque le devoir t'appelle, et que tu es pressé.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

- Oui je te montrer si besoin Siv, je commencer à bien connaître les chemins entre les campements. Haha.

Elle rit mais pas trop fort, histoire de ne pas réveiller les enfants qui dormaient.

- Quand ils être grands, je pouvoir peut-être faire monture pour les gamins, ça pouvoir être drôle, je accepter une selle sur mon dos et de quoi attacher eux pour pas qu'ils tomber, sait-on jamais.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

L'expression de la shamane se para d'un sourire. Elle inclina doucement la tête, visiblement l'offre l'honorait.

-Je demanderai à Mordecaï si tu voulais, elle pourrait sans doute te pourvoir de ça, comme du nécessaire, pour que tu aies vêtements et accessoires à ton gout, en forme humaine aussi. Quand ils seront un peu plus vieux, à commencer par Firas et Eirieth, je crois qu'il ne te remercieront pas assez pour cette offre. Il n'est pas une grâce faite à tous les enfants, de pouvoir survoler la Forêt, ainsi qu'un esprit naturel. À n'en point douter, les cavaliers de Jahangir en seront verts d'envie.

L'idée l'amusait, ostensiblement. Mais elle reprit sous peu une expression plus sérieuse.

-J'ai réfléchi, pour la légende. Je te la raconte, veux-tu. Tu me diras, si tu veux en modifier certains aspects.

"Nos Ancêtres évoquaient la visite d’une créature, au fil de leurs rêves. Un oiseau vaste, si immense de par son envergure, qu’il était dit qu’il déplaçait les nuages d’un simple battement d’ailes, que le claquement de son bec était égal au son du tonnerre, dont il savait frapper ses proies avec la même vivacité foudroyante, et que l’immense oiseau pouvait soulever sans effort montagnes, entre ses serres. Parfois, un tel oiseau se présentait-il sous la forme d’un aigle, inspiré et mythique, mais le plus souvent paraissait-il, sous le visage d’un immense corbeau.

Sa visite, à travers le songe, était présage favorable, réponse à l’une ou l’autre question qui trottait dans la tête de celui à qui venait l’apparition. L’oiseau, par nature libre et féru de légèreté, ainsi que le sont beaucoup de ceux nés sous la constellation des mois d’été, portait là l’invitation à suivre ses instincts, se détacher. Son cri tonitruant, était un appel à la liberté.

On raconte qu’un soir, au moment de la Première Chûte, le corbeau gigantesque, l’Oiseau-Tonnerre, passa du monde des songes à notre monde, arraché au même moment que les fées des âmes des Inspirés.

Abouti en ce monde, marri et confus, le plus grand des Corbeaux entreprit de le découvrir. Interloqué, sur ce qui y ferait écho. Loin des anciens royaumes qu’il occupait, il se souvenait de la cour des fées et de ses litiges, tout en y demeurant étranger. Parmi les tribus, puis les civilisations humaines, il demeura tout aussi libre, bien que lui manquait le vol de ses nuées. Malgré leur absence, il suivait ses instincts, dont il était tributaire. Mythique créature, il se fit témoin séculaire et bien souvent silencieux, des naissances et des trépas, des hommes comme de leurs civilisations.

Le Corbeau, désormais connu comme Corbeau-Garou par ceux qui avaient embrassé sa vue sans comprendre, même s’il était seul, trouvait satisfaction en sa liberté. D’une aile, il pouvait protéger, aider. D’une serre, il pouvait au contraire anéantir. En tout, il suivait les commandements de ses instincts, et de son cœur. Du haut du ciel, le Corbeau veillait et réprouvait, chassait et s’abritait, libre et de ce fait, content, malgré tout.

Le jour vint, pourtant, où un clan d’hommes éleva ses yeux vers le ciel, et apercevant l’Oiseau-Tonnerre, décida de s’approprier son pouvoir. Le clan Massoud avait coutume de convoiter les créatures exceptionnelles. Lorsqu’il entendit le fracas de la marche des armurés et les tambours annonçant le conflit qui à ses oreilles avaient si souvent sonné depuis des âges, le Corbeau-Garou ne se douta pas, cette fois, que l’on venait pour lui.

De par leurs armes, et leur magie, ils dérobèrent les ailes et la force de l’Oiseau-Tonnerre. Du corbeau gigantesque, vivant en ce monde mais demeurant toujours un peu au-delà, ne resta plus que l’âme coincé en corps de femme. Années durant, l’Oiseau-sans-ailes subit leurs avanies et les disgrâces. Il apprit la faim, la peur, le poids de la solitude, la fragilité des hommes qu’il avait survolé si longtemps.

Une ancienne proie vint un jour pourtant à lui. Celui qui n’aurait en un autre temps été rien de plus qu’un repas, vint pourtant briser ses chaines. Titubante et confuse, femme encore, l’Oiseau-qui-n’en-était-plus-un aboutit en cité des hommes, qu’autrefois elle aurait jaugée de haut. Au sein des murailles qu’elle n’aurait pas de coutume fréquentées, elle retrouva ses ailes, et put de nouveau s’envoler.

Désormais l’Oiseau-Tonnerre plane encore. Commandée toujours, par ses instincts et la primordiale liberté de sa race, consciente pourtant des luttes et épreuves qu’endure l’humanité.

Homme du clan, prend exemple sur l’Oiseau mythique si tu pouvais, capable de chérir sa liberté maintenant qu’il en connait toute la mesure. Si tu suis son exemple, il te portera sur ses ailes. "

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle se tapota le menton puis hocha.

Ca une jolie histoire, je approuver! ca Khejri le briseur de chaîne hein? Tu parler d'un repas haha

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Elle hocha la tête, et ne put retenir un soupir, qui d'aise ou de soulagement.

-C'est ainsi que ton histoire sera contée, Raviya, parmi les nôtres. Même si, à la vérité, l'histoire ne fait que débuter. Et pour te parler sans trop t'en cacher, Khejri a été de ceux qui remuent beaucoup de passions, pas toujours dans le bon sens, sur le continent. Un repas pour toi, un emmerdeur pour d'autres. Ce serait bête, d'oublier ce qu'il a pu faire de bien. Ou de garder nos vieux à-priori. Parce qu'au fond, nous n'avons pas bien le choix, ici et maintenant, de chercher à voir les autres autrement. Tout le monde peut prendre un nouveau départ, ici, maintenant que de l'Ancien monde, il ne reste plus rien, ou si peu.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle eut un sourire. Elle reprit en Eodh, gênée par la rugosité de son commun.

- Dans le fond de son être, je suis certaine qu'il n'est pas mauvais. Oui autant retenir le bon et repartir du bon pied. J'espère que ce monde libre sera plus intéressant que le gros village de pierres.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Du regard, elle sondait l'horizon, réfléchissant.

-C'est définitivement à souhaiter. Mais il n'en tient qu'à nous de saisir les opportunités qui nous sont offertes, pour édifier un monde plus libre. Puis-je te demander, à la vérité, si tu te souviens d'un conte des tiens, une légende, ou une histoire, que vous vous partagiez?