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 Ceux qui se souvenait

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Vilasohen, Ansgar

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MessageSujet: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeJeu 6 Oct - 22:44

La forêt qui bordait son camp le fascinait. Là où les autres voyaient une collection d’arbres, lui voyait un labyrinthe recelant une infinité de possibilités. Il se rappelait les montagnes natales de son peuple, la splendeur cachée de l’ancienne capitale qui grimpait contre les paroies acérées pour tenter de rejoindre les nuages et la sérénité que l’on trouvait en se tenant au sommet du monde. Malgré leur intégration à la grande république qui leur apporta prospérité, la vaste majorité des Iinaltar avaient défendu leurs traditions, ainsi que leur culture avec une férocité surprenante.

Pour eux, la conception minutieuse de chaque chose était de la plus haute importance. Beaucoup pouvaient être dit sur une civilisation en observant l’architecture de leurs cités et des objets qui les accompagnaient chaque jour.

La vieille capitale, ainsi surnommée depuis la fondation de la cité-État d’Oratsdomemni, était une série de paliers partiellement artificiels sur lesquels avait été érigé un certain nombre de bâtiments qui tentaient de reproduire des formes naturelles tout en maintenant des qualités typiquement humaines. Les quatre terrasses qui constituaient la ville dans son entièreté étaient arrangées en une sorte d’escalier des géants depuis longtemps disparus, laissant plusieurs centaines de mètres des endroits entre le point le plus bas de l’une des terrasse et le point le plus élevé de celle adjacente.

Nicolae avait une relation duale avec ces images qui remontait périodiquement à la surface de son esprit. Il pouvait presque sentir l’odeur distincte de l’encens qui aurait été prévalente à cette période de l’année, tandis que la multitude de caléistes qui formait la vaste majorité des résidents de sa terre natale marquaient l’anniversaire symbolique de la mort d’Amitskaw Fohritsu-Ishloar Hos Deffiyapreshen.

Même sur cette île perdue, Nicolae avait improvisé le nécessaire afin de commémorer l’occasion. Un doux fumet d’herbes spécialement choisies pour leur arôme singulière brûlait à petit feu dans le creux d’un petit rocher. Son regard se perdit momentanément, malgré l’occasion, vers l’orée du bois, là où sa fumée se dirigeait doucement.

Il ferma les yeux et baissa la tête solennellement.


«Jiksa salaar bhosknivasksu.»

L’homme claqua des mains, puis déposa quelques herbes de plus sur la petite pile fumante avant de refermer les yeux.


Ceux qui se souvenait Sainte10


Dernière édition par Nicolae Ghitsa, Iinaltar le Dim 13 Nov - 10:52, édité 6 fois
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Vilasohen, Ansgar

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MessageSujet: Les marches éternelles   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeVen 7 Oct - 21:41

L’air était frais ce matin-là et un océan vaporeux régnait sur la forêt lorsque Nicolae était parti du camp pour sa marche quotidienne. C’était l’un de ses rituels qui avait toujours plus ou moins fait partie de sa routine depuis son enfance et il n’avait visiblement pas l’intention de laisser quelque chose comme la fin de la civilisation se mettre au-travers du chemin de ses habitudes. Ce genre de moment de solitude lui permettait non seulement de réfléchir sans être dérangé, mais aussi de se vider l’esprit pour quelque temps.

Nicolae avait décidé de laisser Achyl et son ami construire le campement sans trop s’en mêler. Depuis la mort du sanglier géant, il avait eu l’occasion d’observer plus attentivement le développement de la situation au sein de leur groupe, et il était de moins en moins certain de réellement comprendre l’homme qui avait racheté son contrat. En fait, il savait qu’il ne le comprenait pas et c’est pour cette raison qu’il avait choisi de ne plus argumenter avec lui à moins que ce soit une nécessité absolue. Eux deux avaient, depuis leur première rencontre, toujours entretenu une relation tendue, mais récemment la situation s’était significativement détériorée. Partiellement, parce que chacun possédait une philosophie fondamentalement opposée à celle de l’autre, mais principalement parce qu’il n’avait jamais réussi à s’entendre sur la nature de leur collaboration. Toutefois, Nicolae avait de la difficulté à décider s’il détestait l’homme ou non. Il n’avait définitivement aucune amitié réelle pour lui, mais sa foi lui refusait de haïr un individu simplement parce qu’il n’était pas en accord avec lui.

Soudainement, une forme étrange au travers de la brume le sortit de sa réflexion. Une lueur dansait au loin, petite et chaude dans cette matiné fraîche. Un feu? Cela ne faisait aucun sens: il était encore à moins d’une demi-heure de sa tente. Résolu à percer le mystère se cachant derrière ce qui semblait être un campement en plein milieu de la forêt.

En s’approchant de la lumière orangée, il fut surpris de voir les arbres qui l’entouraient se résorber au fil de ses pas jusqu’à ce qu’une plaine se présente à lui. Une plaine et un arbre massif sous lequel un groupe de gens avait pris refuge, peut-être dans l’espoir qu’il serait épargné de la pluie ou parce que leurs pieds exténués ne pouvaient plus les porter plus loin. Quoi qu’il en soit, il resta là un bon moment, silencieux face à cet étrange microcosme gravitant autour des flammes.

Il ne s’approcha pas. Non pas par peur, mais pour une raison plus grande, plus fondamentale que le simple malaise que l’inconnu impose: il voulait observer et comprendre avant tout. Cette sensation lui était familière, mais Nicolae n’arrivait pas à extorquer se souvenir de l’abysse de l’oubli. Puis, alors qu’un rire se leva du campement sous l’arbre distant, le voile fut levé pour juste une seconde.

Un arbre similaire juchait autrefois (et jusqu’à preuve du contraire il y était toujours) sur l’une des crêtes qui menaient vers la vieille ville, fermement enraciné sur le dernier plat précédant les marches éternelles. Sa femme n’avait jamais visité l’endroit avant qu’il ne l’y contraigne via une habile campagne de chantage émotionnel, et lorsqu’elle accepta enfin de faire face à sa peur des hauteurs pour visiter l’une des sections de la cité qu’elle nommait affectueusement «sentier de la terreur», son mari l’avait invité à payer ses hommages l’arbre multicentenaire. Ce qu’elle fit avec joie lorsqu’elle constata qu’il se trouvait sur une plateforme spacieuse qui lui permettait d'oublier (ne serait-ce que pour une minute) le vide qui l’avait entouré tout au long de leur marche.
Que s'était-il passé après? Il était certain de le savoir. Il se souvenait de son nom, de son visage, de sa voix, mais pour une raison cachée, certains évènements lointains tels que celui-ci lui échappaient. Parfois, le notaire avait l’impression que sa mémoire avait gagné son indépendance et qu’elle lui volait son passé dans une vaine tentative de vengeance pour des crimes innommés ou imaginés.

Il se demanda d’où venaient les gens du campement. Combien y avait-il de cité perdue dans la brume comme la sienne? Des dizaines, c’était certain. Cette idée le réconforta, mais le rempli aussi d’une douce mélancolie pour ce qui avait été abandonné au profit de la sécurité de cette île.

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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeLun 10 Oct - 16:15

L'arbre était sis là, miroir d'un autre lieu, et d'un autre temps, pour l'homme dont les pensées dérivaient, entre le présent et le passé.

Celui-là était adorné de runes particulières, tracées à la chaux, qui fort probablement n'avaient jamais été sises dans les livres que le légiste aurait pu parcourir autrefois. Peut-être aurait-il la chance de reconnaitre parmi celles-là les symboles arcaniques les plus connus? Cela prouvait au moins une chose, même s'il n'entendait rien à ces curieux dessins : le campement était plausiblement bien davantage qu'une halte éphémère.

Suspendues à quelques branches basses, par cordelette de liane, réceptacles et poches contenant des provisions étaient maintenues hors de la portée trop aisée de prédateurs. Un feu, quelques fourrures de proies fraichement abattues constituaient l'essence du campement. La ramure feuillue encore de l'arbre colossal faisait office de toit.

À son pied, quatre adultes allaient et venaient. Un colosse, une elfe filiforme, une matronne forte de stature comme de présence, et une petite shamane aux cheveux sombres. Une troupe qui, au premier abord, était fort disparate, mais qui avait une chose qui manquait à nombre des campements variés de la grande plaine, issus d'amalgames d'hommes et de femmes qui ne se connaissaient pas, ou si peu, et se fréquentaient non par envie mais par nécessité : ce quatuor semblait se comporter comme une famille, dans la confiance, la promiscuité et les échanges qui allaient de pair.

La présence de quelques poupons pouvait peut-être justifier cet isolement relatif délibéré, relativement à l'écart de la grande plaine, où trop souvent était ressassée l'idée que l'homme n'avait pas oublié, avant de quitter le quai, d'emporter rouerie et bassesses en ses bagages.

Il pourrait, s'il ouvrait l'oeil et tendait l'oreille, grappiller à son bon gré quelques instants de vie du campement. À un moment peut-être pourrait-il percevoir pratique curieuse, initiée par l'elfe et la shamane. Celles-ci manipulaient, et semblaient s'absorber un instant en la consultation d'orbes minérales, des pierres d'âme, plausiblement. Un vestige, peut-être, de leurs pratiques continentales.

Seulement, bien sûr, si la mémoire de l'Homme qui se souvenait laissait, en sa réminescence du passé, un peu de place au présent.
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Vilasohen, Ansgar

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeLun 10 Oct - 20:00

C’est sous l'auspice de quelques étoiles naissantes que Nicolae était passé de nouveau dans les parages à la recherche de la clarté d’esprit que l’arbre et le groupuscule qu’il couvrait de son feuillage. La lumière des flammes éclairait le géant de bois tandis que la chaleur du brasier réconfortait les jeunes vies que les membres de cette famille disparate avaient en leur sein. Deux femmes, une Elfe et ce qui semblait a priori être une Humaine, étaient penchées au-dessus d’orbes que l’architecte barbu crut reconnaître. Les pierres d’âme étaient une denrée rare et donc, par extension, hautement convoitées par la République à laquelle il avait prêté ses services. Il connaissait (ou croyait comprendre) leur usage, mais il dut s’admettre confondu par l’examen scrupuleux auquel ces deux femmes soumettaient les sphères en leur possession.

Après un moment, Ion-Nicolae reprit sa marche, cette fois, vers le campement des quatre inconnus. L’odeur de l’herbe chaude et de la terre fertile de la forêt s’élevait pour l’accompagner, pas après pas, vers sa destination. À fil de son approche, la lueur du feu commença à l’aveugler à tel point qu’il aurait été incapable d’affirmer avec certitude si on avait noté son approche ou non.

Ses habits rappelaient ceux de la bourgeoisie d’une contrée lointaine, mais similaire à la toute grande civilisation, bien qu’une touche quasi-imperceptible trahissait une culture vassalisée qui refusait d’être assimilée. Une barbe négligée et plusieurs égratignures çà et là témoignaient du voyage tumultueux qui l’avait porté, lui tout comme certains autres, vers cette nouvelle terre d'accueil.

Lorsque Nicolae fut assez près pour apercevoir clairement les quelques gens réunis sous les bras de l’arbre, il se surprit à se questionner quant à l’origine du rituel que l’Elfe et l’Humaine (car il avait pu le confirmer en s’approchant) pratiquait à l’aide de quelques pierres d’âmes. Il n’avait jamais rien vu de la sorte. Les pierres d’âme avaient, pour ce qu’il connaissait du monde, jamais été considéré comme sacrés. L’Humaine était définitivement un chamane ou une druidesse, l’une de ses rares créatures qui n’avaient jamais croisé son chemin.

Il sortit les mains de ses poches et les leva doucement de chaque côté de son torse pour montrer qu’il n’était pas armé, tentant ainsi de rassurer les victimes de son arrivée imprévue pendant qu’il alla se planter au-dessus des deux femmes et de leurs orbes cristallins.


«Bonne soirée à vous tous.» Passant ses yeux d’un à l'autre d’entre-eux. «Est-ce que je peux partager votre feu pour quelques minutes?»


Dernière édition par Nicolae Ghitsa, Ansgar le Ven 14 Oct - 1:01, édité 1 fois
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Aethyr

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeLun 10 Oct - 22:40

L'Elfe, grande et blonde, s'était empressée de remettre à sa voisine la pierre d'âme. Il n'avait sûrement pas entendu, mais, avant de remarquer l'approche de l'homme, elle avait dit à la chamane : « C'est la seule pierre d'âme vierge que j'ai apportée du continent. Elle était tout simplement dans ma besace; heureux accident, non? J'ai tenté de choisir une conversation étoffée et pertinente pour t'aider dans tes études, mais... » Elle s'était tordu les lèvres, incertaine, puis avait vu l'Humain. Le prisme avait donc passé d'une main centenaire à une beaucoup plus jeune.

Ses yeux bleu cyan offrirent au nouvel arrivé un regard analytique dont la durée brève semblait tenir davantage de la politesse que de la confiance. Néanmoins, elle lui adressa un sourire et répondit : « Je n'y vois pas d'inconvénient! Après tout, la chaleur d'un feu est une ressource qui se partage facilement. Il suffit de s'en approcher. »
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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMar 11 Oct - 15:20

L’humaine tenait contre elle la pierre d’âme bleutée, émettant une curieuse lueur opalescente, une iridescence ainsi que le légiste n’en avait peut-être jamais vu. Elle luisait légèrement, non pas reflétant la lueur des flammes ou des astres comme n’importe quel joyau, mais plutôt émettant sa propre lueur légère, ainsi qu’une infime aura. La shamane retenait l’orbe, non pas plus comme un objet aussi décoratif que précieux, ni comme un outil ainsi que la majorité de ceux pour qui de tels objets venaient en main semblaient les traiter, mais contre elle, ainsi qu’elle aurait pu maintenir contre son sein avec la même douceur mais fermeté qu’un livre rare et ancien, que l’on ouvrira plus tard pour le parcourir en entier, sans en manquer une page.

Toute son attention était réservée à l’elfe, ainsi qu’à l’orbe qu’elle était prête à consulter, avant que le craquement de quelques brindilles sous les pas de l’Ansgar, et l’éclat de sa voix, ne rapatrient sur lui ses prunelles ambrées. Elle ne paraissait pas bien vieille, au fond, la jeune vingtaine peut-être, mais avait un je-ne-sais quoi en l’attitude, peut-être cette touche de l’assurance sereine, l’absence de la tempétuosité impérieuse souvent propre aux jeunes adultes, ou la marque laissée par le monde et ses expériences, qui la rendait d’une façon sans âge.

Elle salua l’homme du chef, avec douceur, en l’examinant  à son approche, avec plus de curiosité que de défiance. Une attitude plus belliciste, ou cavalière, l’aurait sans doute tendue davantage. Peut-être était-ce du fait de son allure, ou de son attitude, mais elle ne sembla avoir lieu de s’alarmer de sa venue.

Elle n’avait en l’attitude rien de la commisération d’un célébrant interrompu en plein milieu de ses rites, ni l’embarras d’un individu pris en faute, sur le fait. Cela pouvait lui indiquer deux choses : ce qu’elles faisaient-là ne tenait pas en tout du domaine spirituel, et n’était pas pour elles tabou ou illicite.

Suivant les paroles de sa comparse, elle esquissa un sourire, l’invitant d’un geste à prendre place sur les peaux, étendues devant le feu. L’odeur de l’humus forestier, des feuillages et des herbes se mêlait à celui de la viande grillée. Ce n’était certes pas le jambon auquel son propre campement l’avait accoutumé, mais si sa promenade lui avait creusé l’appétit, peut-être la venaison mise à cuire lui paraitrait-elle tentante. Des baies, et des champignons, étaient à portée de main pour grignoter, sises là dans des feuilles larges, ouvertes à la vue.

Elle ajouta, néanmoins, sans perdre en affabilité :


« Tu es bienvenu parmi nous, repose toi, réchauffe toi et rassasie toi, tout ton content. En retour, je ne puis que te demander une chose, la dénomination dont tu es affublé, de par l'héritage ou de par ta propre volonté. »

Elle avait retenu alors une parole de plus, l’homme pourrait le constater. La question, quant à savoir s’il était perdu, lui avait brûlé les lèvres. Elle s’était ravisée, non seulement à cause de sa potentielle grossièreté, mais aussi car, égarés, en terre inconnue, ils étaient tous un peu perdus, chacun à leur façon.

Elle avait finalement conclu, pour initier les présentations :


-Je suis Siv, et voici Aethyr.
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Vilasohen, Ansgar

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMar 11 Oct - 18:42

L’Elfe avait rapidement su désarmer les quelques doutes qu’il entretenait secrètement. Il n’avait rien contre leur peuple ou leur culture en particulier, mais bien des Humains avaient appris à se méfier du jugement souvent défavorable d’une minorité elfique très vocale qui considérait son espèce en entier comme une force nuisible à la nature. On pouvait difficilement les blâmer; l’humanité dans sa généralité portait fameusement peu d’attention à leur influence à long terme sur leur environnement. Si leur courte espérance de vie était principalement responsable, il était difficile de défendre leurs actions seulement à ce reposant sur cette prémisse.

Aethyr avait toutefois, délibérément ou non, fait preuve d’une grande politesse à son égard (pour ce qu’il pouvait en dire au moins). Lorsque la chamane l’invita aussi à prendre place auprès de leur feu, Nicolae fit exactement ça et s’assit sur l’une des peaux.


«Merci à vous, Siv et Aethyr. En Oratsdomemni, je suis connu sous le nom Ion-Nicolae Horat Ghitsa, mais les gens m’appelent simplement Nicolae.»

L’homme s’était arrêté là dans sa présentation. Cette question l’avait pris au dépourvu pour la première fois depuis des années. Il y avait, dans les mots qui composaient l’interrogation, un souci du détail qui méritait d’être pris en compte avant d’oser une réponse. L’Elfe et l’Humaine auraient peut-être remarqué les subtils signes d’une réflexion momentanée avant qu’une réponse leur soit offerte. Par l’héritage ou de par sa propre volonté, avait-elle dit probablement sans se douter qu’il s’agissait d’une nuance importante pour cet individu qui demandait l’hospitalité.

Son attention se porta vers l’orbe bleuté que l’une des femmes étreignait contre elle. La scène lui sembla immédiatement bizarre et familière à la fois, comme s’il pouvait comprendre l’intention sans pour autant percer le pourquoi de la chose.

L’odeur de la viande, des petits fruits et des champignons piqua rapidement son intérêt, même si, par politesse, il tenta de ne rien en laisser paraître. Au campement, il était le meilleur cuisinier sans l’ombre d’un doute. Fait tragique si l’on considérait que les repas étaient pris en charge par l’un de ses collègues. À dire vrai, Nicolae ne s’était jamais plaint: la nourriture de son campement était savoureuse, si ce n’est un peu ennuyante pour la palette.

La chaleur des flammes réconforta le notaire. La soirée avait été fraîche et il avait découvert que son campement était un peu plus loin que son estimation initiale. S’il ne s’était pas perdu, ses songes l’avaient porté autrement plus loin que ce qu’il prévoyait à son départ.

Il se sentit dans l’obligation de relancer la discussion ou, du moins, de poursuivre l’interaction.


«C’est une pierre d’âme, non?» Lança Nicolae en pendant deux doigts vers l’objet que Siv gardait contre elle. «Je les sais précieuses, mais vous semblez leur prêter une importance toute particulière.» Il inspecta les deux femmes doucement sans fixer la sphère. «Je suis curieux, voilà-tout. Vous n’avez pas à répondre si vous ne le voulez pas.»
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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMar 11 Oct - 21:19

Visiblement la formulation de la question de la shamane n’était pas si fortuite qu’il n’y paraissait. Pour elle, druidesse, magicienne, le Verbe avait son importance. Chaque mot avait son pouvoir, qu’il affecte l’éther ou non. Leur adjonction, avait son effet présumé. D’autres lui avaient répondu déjà bien plus simplement, sans plus de souci de la manière peu orthodoxe qu’elle avait, d’aborder les présentations lorsque le nom de l’interlocuteur ne lui tombe sur les genoux avant qu’elle ne le demande. Mais la réponse de l’homme avait ostensiblement piqué son intérêt, cela se voyait. Déjà elle élevait un rien le menton, son regard le vrillait avec une touche de curiosité en plus, et elle se montrait plus vivace. Attentive.  

-Jamais je n’avais entendu parler de ta terre natale –ou serait-ce un clan-, ni de sa langue, Ion-Nicolae Horat Ghitsa. Mais, ainsi que je le présume, chaque élément de cette dénomination porte une parcelle de ce que tu es, pour t’avoir été attribuée par les tiens. L’abréger, si commode soit-il, serait peut-être malvenu malgré la tentation de la simplicité. À moins, bien sûr, que tu insistes. Puis-je te demander, et tu es tout aussi libre de me répondre que je le suis face à tes questions, d’où ce nom puise ces racines?

Lui demandait-elle là, tout de suite, de conter Oratsdomemni, sa cité état? Ou, à tout le moins, les aspects qui viendraient spontanément à sa réminescence les premiers, débutant par son appellation comme un arbre débute à ses racines? C’était bien probable. Et une commande pour le moins de taille.

Elle prit la feuille contenant les champignons des bois, et présenta à l’invité de l’heure, ainsi qu’on offrirait à un convive nouvellement arrivé un petit verre. Peut-être simplement avait-elle entrevu un moment son regard dévier sur la nourriture? Ou bien voulait-elle l’aider à prendre courage, pour formuler sa réponse, à défaut qu’il ait pu effectivement s’envoyer au fond de l’estomac quelque liquide fermenté? À moins qu’elle ne lui offre là excuse pour murir ses idées, puisqu’il est plus difficile de parler la bouche pleine.

De son côté, au fil de ses propos, elle avait mesuré sa réponse. Fallait-il dire, un instant peut-être, elle avait hésité à partager avec un étranger cette connaissance, jusqu’alors réservée au clan, et quelques proches que la catastrophe avait pour la plupart avalés. Mais elle s’était raisonnée de trois choses l’une, tout en se gardant bien sûr de candidement trop révéler : l’ignorance était pour elle fléau, qui ouvrait la porte à des présomptions et des convoitises qui pourraient peut-être leur causer des ennuis. De plus, elle n’avait jamais fermé qui son battant de tente, sa porte, ou sa branche d’arbre à qui voulait, en toute sincérité, apprendre et comprendre. Et finalement, la graine semée était bien vite récoltée, surtout depuis que le monde était si petit, méfiance et demi-vérités se multiplieraient sans doute comme de la mauvaise herbe.


-Pour te répondre, il s’agit bel et bien d’une pierre d’âme. En l’état de nature, elles tendent souvent à renfermer une réminescence. Un souvenir, souvent issu de la créature occise. Par essence, présumons que c’est pour cela que nos Ancêtres élirent pour elles « pierres d’âme » pour appellation. Même si à la vérité, à ce jour, beaucoup ont oublié, tout en cherchant paradoxalement encore leur promiscuité. Plusieurs en feraient usage, même sans la compréhension. Ni l’interrogation. Les visions sont fugaces, vois-tu, mais ne viennent pas à tous. Il faut pour cela les bonnes dispositions d’esprit, puis la volonté. Même si au fond d’eux-mêmes, de la façon la plus primordiale, plusieurs se sont sentis bonifiés, à leur contact. Et par-delà cette simple sensibilité, il est des manières pour infuser ces pierres de souvenirs qui nous sont propres, à nous même comme égarés, par delà le vélin du Voile comme du temps.

Elle marqua une pause. Lui laissant le temps d’assimiler les allégations. Jaugeant sa réaction,, concertant du regard sa voisine.

À savoir, si l'ironie n'échapperait pas au notaire : elles aussi, étaient toutes occupées à se souvenir.
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Vilasohen, Ansgar

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMar 11 Oct - 22:48

La réponse de du chamane lui arracha un rictus. Le truisme de la synchronicité du monde piquait son nez partout, et chaque fois il était surpris d’en trouver la marque. Un homme qui tentait de se souvenir de son passé pour arriver à une conclusion avait croisé deux femmes qui tentaient d’entreposer leur mémoire. La raison de leur acte lui échappait, mais c’était là une question qui ne nécessitait pas une réponse pour porter les fruits de la poétique.

Nicolae accepta quelques champignons, ainsi que le verre remplit d’un liquide qu’il jugea être, par son odeur, une infusion d'herbes qui piqua son intérêt pour de longues secondes. Cela lui permit de mettre de l’ordre dans ses idées. Il avait été, tout comme Siv, confronté à un dilemme. Son interlocutrice avait heureusement interprété ses dires comme quiconque l’aurait fait. Toutefois, le notaire se sentait contraint de ne pas induire en erreur ses hôtes après qu’ils se sont montré si accueillants.


«Oratsdomemni est une cité-État. Une république qui a, il y a très longtemps, intégrée ma terre natale à leur juridiction. Leur langue est le commun et c’est une coutume de mon peuple d’adopter un nom en leur langue. Un compromis pour le maintien de relations saines entre eux et nous. Ion-Nicolae est mon nom d’emprunt, Horat est une simplification de mon prénom reçu et Ghitsa est mon nom de famille. Libre à vous de choisir la forme longue ou simplifiée de mon nom d’emprunt.»

Nicolae préférait ne pas expliquer cette nuance aux étrangers. Plusieurs ne comprenaient pas la raison qui avait poussé les Iinaltars à instituer une tradition aussi étrange. Pour eux, un nom était un concepte vague, changeant et métamorphosable. À la naissance, on vous donnait un nom et vous adoptiez le nom de famille de l’un de vos parents, mais cette proposition se compliquait avec les années. Peut-être est-ce pour cette raison que la république avait toujours été malaisée par leurs noms et, en moindre partie, leur langage. Il n’était pas déraisonnable pour l’homme de se méfier des gens trop curieux quant à sa culture. Nicolae scruta la réaction des deux femmes dans l’espoir de capturer un indice quant à leurs songes concernant sa réponse.
Il continua après avoir mordu dans un des champignons.


«Je suis familier avec le concepte, mais j'ignorais qu’il existait un moyen d’infuser notre mémoire en elles. J’ai peur d’être de ceux qui en ont fait usage sans en connaître toutes les propriétés.»

Sa réponse fut brève et il laissa paraître que c’était là un choix délibéré. Ce n’était pas une tentative d’envoyer un message quelconque autant qu’une déclaration de principes. Nicolae n’était pas un homme à s’éterniser sans raison sur un sujet s’il ne pensait pas qu’une telle chose soit nécessaire. La difficulté à exprimer clairement ses idées de manières spontanées dans la langue commune avait, depuis les années, renforci cette habitude. Une oreille attentive aurait eu tôt fait de remarquer le subtil accent du visiteur assis à leurs côtés.

«Avez-vous réussi à implanter un souvenir dans la pierre, ou aie-je interrompu la tentative? J’aurais peine à en juger à l’aide de mes piètres connaissances de la magie et du mysticisme. C’est un domaine qui, malgré mes plus sincères efforts, continue de m’échapper.»

Il déposa la besace qu’il avait gardé à l’épaule et la déposa à sa gauche. Le sac, comme son propriétaire, avait vu de meilleur jour, mais on aurait pu dire de même pour la majorité des gens de l’île évidemment. Ses yeux aussi bruns que sa chevelure s'intéressèrent à l’Elfe qui était demeurée obstinément silencieuse. La beauté ne pouvait pas être reniée et Nicolae n’aurait jamais eu l’arrogance de tenter une telle chose malgré ses réserves. Son regard resta un peu trop longtemps sur elle avant que l’homme n'en prennent conscience. Ce n’était pas un regard malicieux ou luxurieux; il n’y avait rien de déplacé, qu’un intérêt similaire à celui d’un enfant apercevant une créature exotique pour la première fois après avoir entendu parler de celle-ci durant des années.

Les Elfes de Valacirca avaient perdu leur attachement à la nature et ceux d’entre eux qui confirmait la règle par l’exception avaient adopté des terres loin de la république. Nul doute qu’un certain nombre avait trouvé leur chemin jusqu’à la capitale républicaine ou le berceau des Iinaltar, mais Nicolae n’avait jamais été au bon endroit au bon moment.

Nicolae pouvait rayer quelque chose de sa liste. Qui avait dit que la fin du monde n’avait rien de positif?
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Aethyr

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMar 11 Oct - 23:43

La rôdeuse, qui était pourtant plus grande de stature, tentait de se faire plus discrète par le maintien, les mouvements et même les mots. Ces derniers, elle les gardait jalousement, ou peut-être sortaient-ils de la bouche de la chamane dont elle restait proche, bien qu'un espace les séparât. On pouvait aussi croire que de les écouter échanger entre eux lui plaisait. Il n'empêche que lorsque l'homme, dont Aethyr n'avait pas réussi, à son grand malheur, à retenir le nom entier, posa cette question, elle décida de sauver Siv de ce nouveau dilemme en répondant elle-même.

« Ne vous en faites pas : le rite est complété. Votre arrivée n'a interrompu qu'un flot confus d'explications qui étaient inutiles et, pour cela, je suppose que je vous suis redevable. » Encore une fois, son ton ne témoignait d'aucun sarcasme et son sourire pouvait laisser croire qu'elle en était incapable, que ce fut vrai ou non. Il ne communiquait simplement que douceur et réserve.

« Avec un peu de chance, l'île me permettra de l'exercer à nouveau. Le cas contraire, il me faudra devenir bien meilleure conteuse. » Elle le regarda un moment avant de reprendre la parole, mais Siv aurait pu en rajouter pendant cette pause si l'envie y était. « Si ma mémoire ne fait pas défaut, vous êtes associé avec cette force coloniale, n'est-ce pas? Vous connaissiez déjà son dirigeant? »
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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMer 12 Oct - 12:23

Peut-être la shamane avait-elle remarqué l'intérêt vivace de l'homme pour l'elfe. Ou peut-être considérait-elle que son amie et elle, en telles circonstances, pouvaient partager une même voix? Elle eut un hochement approbateur, au propos d'Aethyr concernant les pierres d'âme, que sans doute le légiste ne remarquerait pas, tout obnubilé qu'il était par sa comparse.

La question de l'elfe sans doute susciterait un peu de surprise chez le légiste. Le fait que sa signature trône au bas du document qu'il leur avait déjà fait parvenir constituait en soi une relative évidence. Mais il devinerait sans doute que ces questions l'invitaient à parler de ladite force Coloniale, et son (ou ses) dirigeant(s), encore drapés de mystère pour qui ne fréquentait ni l'une, ni l'autre. Quant au concept de "connaissance", à ce point, peut-être s'agissait-il d'une distinction culturelle? Peut-être l'elfe était-elle littérale, en sa question? Avait-il la connaissance profonde, en tous ses aspects et du fond du coeur, de son camarade, celui qui avait racheté son contrat, vraiment? La relation de ses hôtes et leurs tractations semblait édifiée, à priori, sur une confiance assez vaste qui les liait, qui permettait de partager quasiment tout, y compris la correspondance.

Elle avait écouté avec grande attention les nuances apportées, concernant la dénomination qui affublait le notaire. Elle ne semblait pas pour autant confuse, mais gardait son intérêt. Visiblement, elle contenait d'autres questions, concernant Oratsdomemni, mais elle se gardait de les faire affluer avec trop d'empressement, de crainte sans doute de bousculer leur invité, d'attiser sa méfiance, ou de faire vibrer la corde de la nostalgie de la mauvaise façon. Pourtant, à la suite de sa camarade, elle crut bon de rajouter une question. Elle avait mesuré ses paroles, ouvrant la porte à ce qu'il voudrait bien dire, de la Cité-État, et de la République qui la conservait sous sa coupe, tombées avec le reste du monde connu.


-Lorsque tu auras le temps, et si tu en as l'envie, saurais-tu aussi nous parler davantage d'Oratsdomemni?

Devant lui, étaient étalées les options de traiter de l'avenir, par le projet qu'il s'affairait à édifier, ou du passé. Peut-être même les deux, si le coeur lui en disait, puisque passé et avenir étaient en soi inextricablement liés. Il ne lui restait plus qu'à choisir, vers quel point de la temporalité se tourner.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeMer 12 Oct - 20:02

La réponse initiale de l’Elfe l’amusa quelque peu même s’il ne comprenait pas exactement ce à quoi elle faisait référence. Le légiste hocha du chef tout en souriant poliment, puis vint la question qu’il craingnait le plus: celle de son affiliation avec la force coloniale et son commandant. Sans laisser paraître son mécontentement face à l’interrogation de l’Elfe, il formula une réponse:

«Je connaissais effectivement Achyl Ezekiel avant mon arrivée ici. Il avait engagé mes services pour construire et administrer une mine d’or sur son domaine. Je le croyais mort comme tant d'autres lorsque nous nous sommes croisé et nous avons convenu que pour survivre, les survivants devraient faire front commun. Une relation professionnelle et rien d’autre.»

Sa réponse avait été brève. Peut-être qu’Aethyr resterait sur sa faim, mais Nicolae n’avait rien de plus de dire sur le sujet. Il ne connaissait rien de très précis concernant son associé et n’avait jamais cherché à apprendre plus qu’il ne fallait. Leur histoire n’occupait pas plus d’une page ou deux dans le livre qu’était son existence comportant une série de notes de bas de page qui tentait de justifier les quelques mois que le notaire avait passé loin de chez lui.
Il termina de grignoter son champignon et trempa ses lèvres dans la tisane qu’on lui avait offerte un peu plus tôt.


«Nous avons nos différends, mais j’ai sû le convaincre de me laisser en charge des affaires civiles. Ses talents ne sont pas adaptés à la gouvernance et la gestion d’une colonie.» Ajouta-t-il d’un ton rassuré.

Le notaire prit le temps de les détailler une fois de plus, cherchant à apprendre autant sur eux qu’elles tentaient d’en apprendre sur lui. Il fit suite à la question de la chamane, marquant un pause pour mettre de l’ordre dans ses idées avant de commencer à parler.

«Avant tout, je dois préciser qu’Oratsdomemni n’est pas le nom de la cité-État à proprement parler, mais le surnom par lequel les miens se réfèrent à la république de Limanos. Elle occupe un plateau dominant la plaine d'inondation se trouvant entre les deux rivières de la région, ainsi qu’une partie des basses-terres. Oratshen est le nom de la section la plus élevé de la cité-État et l’endroit où la vaste majorités des bâtiments iinaltar se trouve et Domenilupeiros est le quartier qui héberge la banque républicaine. C’est une longue histoire, et personne ne se rappel exactement pourquoi, mais la ville à plusieurs nom dépendant de qui en parle.» Il souria doucement.

Son résumé l’avait laissé insatisfait, mais il était difficile d’expliquer une situation qu’il ne comprennait pas entièrement lui-même. Des historiens avaient consacré leur vie à l’étude du sujet et il était dit que même eux n’était pas arrivé à une conclusion définitive quant à l’origine des dizaines de noms que portait la république. Nicolae espérait avoir au moins sû redressé le malentendu qu’il avait créé.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeJeu 13 Oct - 17:31

Suite au commentaire du notaire sur Achyl, le visage de l'Elfe adopta les cernes typiques de la réflexion. Quels étaient donc les talents que pouvait posséder cet homme qui s'était donné comme mandat la défense de ce qu'il voyait déjà comme une colonie? Sans doute était-il un homme d'armes et, étant données ses propres compétences, Aethyr ne le jugerait pas sur ce seul critère. Elle décida de laisser de côté le sujet de la force coloniale pour le moment, car il lui rappelait la missive et ses doutes sur les compétences de Siv, comme si elle avait soumis une demande pour être leur magicienne personnelle et qu'elle devait passer une audition pour se voir accorder ce privilège, alors qu'elle avait simplement proposé son aide en la matière qu'elle connaissait probablement mieux que quiconque avait survécu le cataclysme. Aethyr prit une longue inspiration et reporta son attention sur l'auteur de ladite missive et sur les origines complexes du nom de sa cité-état, ou était-ce la république? Difficile de croire qu'elle ait été conseillère à Menoch. Les affaires civiles de ce genre ne lui manquaient pas du tout.

« Pardonnez cette indiscrétion, mais... » Elle s'interrompit, tournant la tête vers le reste du clan plus loin. « Puisque vous êtes ici, j'imagine que votre terre natale n'a pu faire mieux qu'Ur'Menoch ou que Valacirca face aux failles. » Puis, elle se leva, suivant ce qui la préoccupait, et elle alla soulever l'un des nombreux petits paquets enrobés, qui s'avéra être un enfant lorsqu'elle revint, aussitôt, un enfant que sa voisine reconnaîtrait d'entre tous. Eirieth n'avait émis aucun son et elle ne parut pas dérangée par ce déplacement. Les yeux bleus de l'Elfe, qui la tenait dans ses bras tout en étant prête à la céder à sa mère si celle-ci le désirait, étaient à nouveau sur l'homme.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeJeu 13 Oct - 20:53

Le commentaire du notaire concernant son associé avait aussi laissé la shamane songeuse, mais pour des raisons bien dissemblables. Si cela avait échauffé l'elfe habituellement si sereine et placide, la missive et son contenu l'avaient laissé relativement indifférente. Elle avait offert son aide, sans pour autant demander de retour. Elle s'était promis d'offrir son aide et ses talents à qui en avait besoin parmi les survivants : ils étaient si peu à cette heure que cela le justifiait pour elle amplement. Cette aide serait ou non acceptée, et cela avait au final pour elle relativement peu d'incidence, puisqu'elle n'avait au fond, pour l'heure, rien à obtenir en retour. Le contenu de la lettre l'avait même rassurée d'une façon : elle savait qu'elle ne pourrait offrir sans compter, ainsi qu'elle avait dû le faire à Menoch au vu de ses obligations. En cette heure fatidique elle devait à présent choisir ses combats et s'investir davantage pour ce qui lui importait. Elle n'avait exhorté les Astres eux-mêmes que pour une chose : que ni elle ni les siens n'aient à payer le prix pour les choix que d'autres feraient, tout spécialement après avoir décliné toute contribution, ou s'être montré sourds à ce qu'elle pourrait bien dire.

Ce fait l'inquiétait d'entre toute chose : les morts avaient parfois le luxe de tancer d'un "je vous l'avais bien dit", pour peu qu'ils aient péri assez violemment pour laisser rémanence dans le monde matériel, mais cela n'avancerait réellement jamais personne. Ainsi, elle comprenait pourquoi le notaire acceptait le curieux compromis, la coexistence et la collaboration avec cet homme qu'il appréciait peu, et connaissait encore moins. C'était plutôt l'empressement à l'établissement d'une structure de gouvernance, d'une hiérarchie, au sommet de laquelle trônait justement un homme "peu apte à la gestion d'une colonie", peut-être simplement du fait qu'il avait déjà régné autre part -puisqu'il possédait des terres, ou du moins une mine-, qui la laissait honnêtement perplexe.

Elle se donnait cependant le droit de se faire la propre idée, en s'exposant en personne au campement de la force coloniale, comme à son chef en question, quand elle jugerait le temps propice. D'autant, elle aspirait éviter pour l'heure toute négociation ou convention, qui non seulement lui semblait prématurée, mais aussi empêcherait l'homme qui avait déboulé des bois de se révéler autrement que de par ses attaches à la structure qu'il s'affairait à édifier autour de lui, qui l'empêcherait peut-être bientôt d'être autre chose que le "Chargé des Affaires Civiles" aux yeux du monde, voire à ses propres yeux. Ainsi, elle avait simplement ajouté, toute sereine :


-La tradition invite généralement la réalisation de rencontres diplomatiques plus formelles, entre clans, ou communautés, sous l'égide de la constellation du Rat Géant, qui domine le ciel à la toute fin de l'automne. Les auspices sont meilleurs, tant du fait céleste, que les récoltes sont habituellement faites, les préparatifs accomplis pour l'hiver. Alors que le temps est à l'attente des rigueurs hivernales, mais non la lutte contre elles. Nous viendrons très certainement visiter votre communauté, à ce moment-là.

Cette explication lui offrait une vue, à sa façon, de la philosophie du clan basée sur le passage des Astres, lui-même dépendant du cycle saisonnier, l'aspect pratique comme spirituel marchant main dans la main.

Elle s'était replongée en ses pensées, lorsque leur invité débuta son explication concernant sa Cité-État, et la République qui l'avait assimilée. Cette explication permit à la shamane d'aborder les propos précédents du notaire sous un autre angle. Elle ignorait d'entre tout, qui étaient les iinaltar, l'histoire de la République de Limanos, et n'avait pour l'instant qu'une image vague, entièrement construite sur ce qu'amenait la petite description du légiste, de la disposition de la ville basse et haute. Pourtant, elle déduisait là qu'il s'agissait d'une cité bien établie, possiblement doté d'un système de caste ou nobiliaire. Le voile était infimement levé sur la cité méconnue et sur la république qui la gouvernait, elle estimait d'autant plus pertinent d'en apprendre davantage. Selon elle, le passé était garant de l'avenir, et ce que fut la république, comme la cité natale du notaire, seraient plausiblement à la fois une inspiration pour ceux qui en originaient, ainsi leur connaissance permettrait de comprendre plus facilement l'émergence de la force coloniale, de ses structures, voire ses projets éventuels. On pouvait déraciner un arbre, et le replanter ailleurs, mais ses racines l'accompagnent toujours, et laissent leur marque dans le sol d'adoption.

Déjà, mentalement elle établissait une liste -on ne peut plus extensive- de questions qu'elle comptait poser à leur convive, au compte-goutte pour ne pas l'effaroucher, à dessein de garder en mémoire ce qui avait été retenu, comme pour comprendre ce qui s'édifierait sous son influence.

Les propos du légiste l'avaient plongé dans une réflexion profonde, où elle s'efforçait de tirer la moindre parcelle d'information de sa poignée de phrase, et de corréler par l'analyse ses deux propos comme on adjoint le futur au passé. Non pas la voix de son amie, mais plutôt son propos, l'en arracha. Elle cilla un instant, comme s'éveillant d'une rêverie, ou peut-être par incrédulité.

Le monde connu, et l'ensemble des civilisation qu'il abritait, était tombé, c'était un fait. Mais le rappel de ce fait, dans son aspect le plus cru, pourrait en atteindre plus d'un au coeur. Elle était persuadée que l'elfe ne voulait pas vexer en tenant ce propos, mais la shamane sentit tout le même le besoin de rajouter :


-Ce qui est arrivé, à la vérité, plausiblement partout sauf ici même demeure une tragédie, en soi. Mais, par delà l'aspect terrible, de ce qui est advenu, nous ne devons pas omettre que toute mort invite à la renaissance. La nature est par essence cyclique, pour peu que ce cycle ne connaisse pas disruption. Le Voile, à sa façon, a une tendance similaire. Cette Rupture n'est pas la première. De fait, la renaissance peut devenir opportunité, pour qu'une bouture plus forte, une humanité riche des leçons tirées des erreurs de son passé, germine sur les cendres.

Elle accompagna l'elfe du regard, alors qu'elle allait cueillir la jeune enfant, aux cheveux noirs et aux prunelles bleutées. Elle ne put retenir pour la petite un geste empreint de tendresse, la touchant légèrement de la main, tout en la laissant au creux des bras de son amie. Peut-être le notaire reconnaitrait-il là un geste universel à sa façon, transcendant la barrière de leurs cultures, pratiques et origines disparates. C'était là, ostensiblement, le geste d'une mère. Le nourrisson sembla y répondre favorablement, émettant sans doute pour les deux humains quelques gazouillis contentés, mais en qui Aethyr reconnaitrait balbutiements de syllabes à consonnance elfique.

Sur les fourrures, non loin, sitôt Eirieth retirée de son voisinage, un bambin un peu plus vieux avait commencé à remuer. Il rampait légèrement articulant avec persistance la même syllabe : "Da", jusqu'à ce que Siv ne se lève à son tour, pour venir le cueillir contre elle, avant de venir se rasseoir avec le bambin sur les genoux. Il était bien jeune encore, mais assez vieux pour être à ses premiers apprentissages, et assez conscient de son entourage pour revendiquer de ne pas être laissé pour compte. Il avait une peau couleur de caramel, différente en ton que la shamane au teint mat, voire, différente de la carnation de quiconque il aurait aperçu au sein du campement. Le jeune garçon, d'à peine deux ans, guettait avec un mélange de curiosité et de circonspection le visage de l'étranger.

Avec le gravitas d'un adulte mesurant ses paroles, comme s'il s'apprétait à faire une révélation grandiose, ou mémorable, après avoir considéré son propos, il laissa aller un interrogateur:

"Da?"

Que la shamane vint bonifier ensuite, avec un petit sourire en coin, contente peut-être de trouver quelque chose d'un peu plus léger à quoi se raccrocher.

-Sans doute n'est-ce pas trop tôt pour te présenter Firas, et Eirieth, les ainés de la dernière génération du clan?
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeJeu 13 Oct - 23:00

Quelques semaines plus tôt, une lettre s’était retrouvé entre les mains d’Achyl. Il se rappelait avoir longuement discuter de la marche à suivre avec ce dernier. Le campement n’existait pas encore et tous deux avait été surpris de recevoir une offre d’aide de la part d’une femme complètement inconnue. Elle parlait de protéger une palissade inexistante contre les maux du Voile et l’enthousiasme du commandant n’avait en rien ébranlé la perplexité de son collègue barbu. Nicolae était un pragmatique et c’est avec les nerfs à vif suite aux tourments de la fin du monde qu’il s’était empressé de répondre à la généreuse chamane avec la rigidité que même le commandant avait remarqué.

Pour lui, la survis du plus grand nombre passait par l’entraide et la confiance. Il avait dûement expliqué à Achyl qu’ils auraient très bien pu faire confiance à Siv, mais que si elle s’averrait être une charlatan, ce serait les habitants de l’hypothétique colonie qui en paieraient le prix. La prudence donc, plus qu’une réelle hargne, avait guidé sa plume, même si le notaire se doutait bien qu’on ne le lirait pas ainsi. Pour lui, l’une des failles des anciens systèmes de gouvernance était le concept erroné que la popularité était préférable à la compétence. Si on lui laissait la chance, il construirait une communauté sur des fondations saines, sur le principe que le mérite prime sur la volonté changeante des foules.

La question de l’Elfe lui rappela la source de son idéal et le silence servit de témoin indéniable du malaise qui s’était installé. L’Humain risqua quand même une réponse:


«Je l’ignore, je n’y ai pas posé les pied depuis 4 ans, mais je suspecte qu’il auront su se défendre aussi bien que Valacirca, Ur’Menoch ou Limanos, voir même mieux qu’elles. L’isolement et la difficulté d’accès aura jouer en leur faveur.»

Malgré son ton optimiste, son regard restait fixé sur les flammes et l’éventuelle conclusion n’était pas rendu moins tragique par la possibilité d’une résistance de quelques jours ou semaines de plus. Il avait passé nombre de nuit blanche à penser au sort de sa ville natale. Son arrivé sur l’île lui avait permise de discuter avec quelques survivants qui avaient tous une explication qui les déchargait de tout blâme concernant la rupture du Voile.

«Notre ville n’a jamais rien fait contre le Voile, c’était Valacirca et leur corruption.» Disaient-ils

«Oh, moi j’ai une vie simple et je travaillais activement à protéger la nature et l’équilibre du monde.» Répondait un autre en levant le menton.

«C’est la faute des nécromanciens, des prostitués et des bourgeoies!» Accusait un troisièmes.

La conclusion à en tirer, devinait Nicolae, était que tous étaient innocents et que les coupables pourrissaient ailleur dans le monde. Tous sauf lui il semblait. La nature exacte de ses crimes lui échappait encore, mais il ne reniait pas leur existence.

Le discours de la chaman n’aida pas son humeur. Il ignorait qui elle tentait de rassurer par ses paroles: lui ou elle? Le silence face à l’absurdité de l’incompréhensible rendait certaines personne mal à l’aise et il lui apparaissait que Siv voulait étouffer tout semblant d’émotion. D’un autre côté, il réalisait très bien qu’il était un visiteur et que si l’une avait manqué de tacte, l’autre avait contribué à son inconfort encore plus significativement en tentant de rétablir la situation.

Puis, une syllabe traversa l’air, brisant le mauvais sort qui s’était posé sur eux tous. En accompagnement, un charabia similaire à l’elfique sur certains point. Deux diplomate infantiles avaient fait plus pour désarmer la situation que trois adultes: une leçon que le légiste accepta humblement. On lui présenta les bambins et l’un s'exclama de cette même syllabe multi-usage miraculeuse.

«Vias rekunosc, tahulvias Firas sar Eirieth.» Il s’inclina légèrement tout en lui accordant chacun le même égard que les deux femmes. «Vos prakhul Vilasohen Horatskawhur Ghitsa» Termina-t-il enfin avant de se relever pour offrir un rictus poli aux deux enfants.

Nicolae tourna son attention vers Aethyr et Siv à nouveau. Il avait perdu la nostalgie qui lui collait à la peau depuis quelques minutes et les présentations semblaient avoir piqué son intérêt.

«Quel âge ont-il?»


Dernière édition par Nicolae Ghitsa, Iinaltar le Lun 14 Nov - 19:14, édité 1 fois
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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeVen 14 Oct - 1:44

Dans les malentendus nés de leur échange, et de conceptions disparates, Siv s'était elle-même réjouie de l'intervention des deux enfants, qui s'étaient retrouvé au coeur des attentions.

Les petits êtres étaient pour elle une bénédiction, et lorsqu'elle se comparait à certains des survivants qui eux, avaient perdus leur progéniture dans le cataclysme, elle se rassérénait (spécialement suivant les nuits trop courtes où ils la faisaient veiller) qu'elle ne mesurait pas sa chance que le clan ait gagné, en son fil ou peu avant, six petites âmes. Leur présence était une grâce, spécialement à cette heure.

Les échos de la langue curieuse de Nicolae, sans doute un dialecte de sa cité natale, avaient encore une fois piqué son intérêt, visiblement.

Ainsi, elle s'empressa d'enchainer, en serrant un peu plus le poupon contre elle avec chaleur, comme pour le remercier de lui avoir ainsi sauvé la mise.


-Firas est né non pas au printemps précédent, mais celui de l'année antérieure. Eirieth, quant à elle, nous a choyé de sa venue au monde à la fin de ce printemps. Puis-je te demander s'il te serait possible de traduire, Ion-Nicolae Horatskawhur Ghitsa? Je comprend l'essence, mais la signification précise de certains termes m'échapperait.

Elle laissa dévier son regard vers sa comparse. Aethyr, marraine de trois des tout-petits, jamais avare d'attention pour les jeunes pousses, saurait certainement compléter son propos.

Nicolae, quant à lui, constaterait peut-être l'usage fait de son nom d'emprunt, non pas abrégé mais cette fois, usé en entier. La marque qu'elle se souvenait, un hommage, ou un nouvel impair? Individus aux cultures si disparates ne pouvaient s'apprivoiser sans tisser et défaire, sans doute, autant de malentendus que de justifications.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeVen 14 Oct - 9:30

« Mae govannen », répondit l'Elfe lorsque se présenta à nouveau l'homme, mais elle semblait s'adresser à l'enfant qu'elle tenait contre elle pour lui montrer ce qu'il fallait répondre, bien qu'elle fut trop jeune pour ces choses. « Avec quatre langues, El... elle aura de quoi être confuse. » Était-ce de l'embarras dans son expression après cette hésitation? Il y avait six enfants, après tout, ce qui pouvait expliquer la confusion, si confusion il y avait. « Ou peut-être en ferons-nous la plus savante et douée des chamanes. » Le regard dont elle couva son amie attestait qu'une telle éventualité ne la surprendrait pas le moins du monde, puisqu'elle était sa fille. Il s'agissait aussi d'une distraction habile, à son avis.

Puis, elle se tut, laissant Siv poser sa question alors qu'un sourire tendre ornait ses lèvres. Non seulement elle aimait la curiosité de cette dernière, mais elle s'amusait à songer que la journée était vouée à l'étude des langues, tendance qu'elles avaient lancée avec l'échange de la pierre d'âme. Aethyr capta enfin les iris d'Eirieth tournés vers elle; aussi, elle ouvrit ses propres yeux exagérément grands, feignant la surprise, pour la faire rire.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeVen 14 Oct - 23:02

La prononciation de son en entier, cette fois, en mélangeant les deux dénominations, le fit grincer des dents. Il ne s’en cacha pas non plus, même s’il avait eu le bon sens de ne pas laisser paraître l’étendue de son antipathie pour le concept.

«Vous pouvez m’appeler simplement Nicolae. L’usage de mon nom en entier est très formel et je ne voudrais pas vous imposer la gymnastique linguistique qui y est associée. Aussi, si je peux me permettre, je préfère me limiter à une forme ou l'autre de mon nom si cela ne vous incommode pas trop.» Il prit soin d'afficher un sourire amical, mais son langage corporel communiquait clairement son malaise.

Il n’avait pas été choqué ou insulté par le chaman, mais il avait été déstabilisé par l’apparente insistance de la femme à utiliser son nom en entier. Son clan utilisait peut-être le prénom et le nom de famille chaque fois que ses membres s’interpellaient, mais la notion le perplexait autant, sinon plus, qu’elle ne le rassurait. Au moins, se disait-il, la tentative était née d’une bonne intention et le notaire ne pouvait pas lui en vouloir pour ça.

«Vous voulez que je traduise? Oh, mmh...» Dit l’homme avant de s’arrêter pour penser. «Rien de très complexe, je leur ai dit que j'étais enchanté de les rencontrer, puis je me suis présenté à eux. Pardonner l’usage de ma langue natale, mais c’est un gage de respect que de faire ainsi lorsqu'on nous présente de jeunes enfants pour la première fois.»

Avait-il répondu à sa question? Probablement qu’en partie, mais c’était l’étendu de ce qu’il était prêt à révélé pour le moment. Son peuple était très protectif de leur ancien dialecte. S’il n’était pas question d’une langue secrète, les Iinaltar était réputés pour leur pusillanimité en ce qui concernait ce sujet. Il pouvait en être dit autant pour leur culture et leur religion, et lorsqu’on s’y arrêtait, on réalisait qu’on savait beaucoup et très peu sur eux. Quelques rares individus avaient été initiés, mais il était dit qu’on pouvait peupler un petit village avec ces derniers  et encore avoir des logements vide sous la main.

Puis, l’Elfe parla à nouveau et Nicolae acquiessa poliment lorsqu’elle affirma que la jeune fillette deviendrait une grande chaman. Ce malgré le fait qu’il ne savait absolument rien concernant le genre de compétences requise pour être reconnu comme digne de mention. Leur religion était différente de la sienne, du moins, il croyait, mais il forma la vague hypothèse que leur croyance était intimement liée aux astres. Après tout, la jeune Humaine avait mentionné la constellation du rat et le fait que la fin de l’automne était particulièrement propice à la négociation. Le légiste ne partageait pas cette croyance, mais il avait eu, lorsqu’elle en fit mention, la bienséance d’hocher la tête en bonne forme et dû forme.


«Chaman. C’est un terme que vous utliser, mais dont la réel signification m’échappe. votre amie, Siv, porte cet honneur, non? Elle est une prêtresse pour vous ou est-ce plus compliqué que cela?» Son regard s’attardait sur la femme qu’il avait négligé sans le vouloir.

L’Humaine était plus bavarde et elle partageait un héritage racial plus prêt du sien, ce qui l’avait inconsciemment rendue une interlocutrice plus approchable. Toutefois, la chaleur de leur feu, le casse-croute, ainsi que leur affabilité avait eu raison d’une partie de sa gêne. Il continua, toujours en s’adressant à l’Eladrine:


«Vous comptez leur apprendre trois langues? Si elle ne devient pas chaman, elle sans l’ombre d’un doute savante.» Il offrit un petit sourire à l’enfant perché au torse de la femme aux oreilles aiguisées.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 0:12

« Elle en apprendra deux : le commun et l'eodh, car il serait dommage, non, impensable qu'elle ne connaisse pas la langue de son peuple. Moi, il arrive que je lui parle elfique, mais... » Elle haussa une épaule incertaine. « Je cesserai probablement lorsqu'elle sera en âge de comprendre ce qu'on lui dit, histoire de ne pas la mélanger plus encore. Pour le moment, c'est un caprice que je me permets avec ma filleule. » Se sentant ridicule, elle cessa de s'expliquer et repensa aux mots de Nicolae pour trouver la corde avec laquelle elle s'échapperait de ce trou. Il désirait savoir ce qu'était une chamane.

« Prêtresse ne convient pas vraiment... entama l'Elfe en scrutant son amie, les sourcils légèrement froncés. Siv est guide spirituelle, oui, et effectue certains rites, mais elle ne prêche pas, ne convertit pas. Elle est surtout gardienne des traditions du clan. Et c'est heureux que ce soit elle, car elle sage, éloquente, astucieuse... » Elle pinça les lèvres, s'arrêtant. « Enfin, je vous épargne tous deux la liste de compliments qui, je sais, t'embêterait, Siv, et vous aussi. » Il n'était pas nécessaire de parler des arcanes ou du Voile, se dit-elle, et ces sujets, bien qu'ils l'intéressaient grandement, ne s'accordaient pas à ses talents et, au demeurant, elle en savait fort peu sur l'un et l'autre.

Les yeux de retour sur la petite, elle ajouta, cette fois sans faire d'erreurs : « Il est trop tôt pour dire ce qu'elle fera, mais Eirieth héritera probablement de ces mêmes devoirs. Même si les enfants sont plus nombreux que nous, j'ai bien peur que l'embarras du choix ne sera pas le leur et que la survie, autant celle du clan lui-même que de son identité, sera la priorité des prochaines générations. » En supposant que ces générations avaient l'occasion de naître et de grandir.
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Davarion Margyas, Eodh

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 11:10

Au fil de la conversation un bruit métallique se fit entendre derriere les interlocuteur et rapidement une grande ombre noire se tint derriere l'elfe et un ton grave se fit bientot entendre.

Eirieth fera bien ce qui lui plaira lorsqu'elle sera en âge. Être shamane ou guerrière ou artisane... Que ce sache ce n'est pas un titre héréditaire celui de shamane.

Après avoir jetter un regard vers Siv et les jeunes enfants, particulièrement la petite fille, il ramena son regard sombre vers l'homme. Il sembla l'étudier un moment en silence, venant croiser ses bras massifs sur sa poitrine.
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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 14:18

Elle s’était fait silence un temps, écoutant, attentive, les paroles du convive, comme de son amie. Celle-là avait tendance à s’effacer, une tendance bien opposée à l’intérêt vif que le républicain semblait lui porter. La shamane était toutefois persuadée que ces élans opposés n’étaient pas irréconciliables.

Alors qu’elle les laissait parler, elle mesurait ses mots, sans doute l’homme avait-il laissé percer à jour un peu de son malaise en son expression, assez pour accroitre d’autant plus sa prudence en chacune de ses paroles. Elle s’était approchée du feu tout en maintenant le jeune Firas contre elle, et, le retenant d’une main elle empoigna une petite lame posée sur une feuille, et entreprit de s’affairer, d’une main, pour découper un peu de la viande grillée, et la disposer dans une autre feuille large. Une fois assez de pièces de viande, grandes chacune comme une bouchée, accumulées dans la feuille, elle retrouverait sa place. Elle laisserait à Firas un petit bout, qu’il tiendrait et mâchonnerait, sans doute cela le soulagerait-il s’il perçait ses dents, et continuerait de l’accoutumer aux nourritures solides. Elle disposerait la feuille près des champignons, offrant au moins à leur invité, par ce service de viande chaude, une pâle compensation pour l’impair langagier précédent. L’odeur de la viande grillée de gibier, possiblement un cerf, demeurait intéressante à fortiori pour celui qui avait des compétences de cuisinier. Il la devinerait accommodée, en son fumet, de certaines herbes, dont la sauge.

Suivant les paroles d’Aethyr, concernant sa fonction, elle crut toutefois bon de préciser.


-La vocation première de notre clan, Sovenghärd, demeure la préservation des mémoires et des savoirs, cruciale à cette heure, pour comprendre le présent, façonner l’avenir. Nous sommes héritiers à notre façon de pratiques nées de la Première Chute. Pardonne moi, Nicolae, pour l’usage de ton nom, peut-être inadéquat, je n’entendais pas te signifier davantage, l’usant en entier, que je me souviendrai, et que dans l’idéal d’autres se souviendront, après moi.

Au moins, en ces palabres, le voile se levait un peu sur la nature inquisitive de la shamane, quant à la culture d’Oratsdomemni. Mais peut-être cela laissait-il place à d’autres questions?

Elle marqua une pause, infime, pour tourner son attention vers l’Elfe installée non loin d’elle.


-Ceux de la génération suivante, qui rendront présentation sitôt qu’ils auront la parole plus leste, sauront certainement mieux que moi éviter les impairs et écueils. C’est pour cela que, comme nous, ils doivent chercher à apprendre, comprendre, le plus possible, autant que leur permet leur capacité. S’il était possible de continuer l’apprentissage de l’elfique pour Eirieth, mon amie, je t’en serais reconnaissante. Tu es du clan, et de fait ta langue natale en est désormais une du clan, qui lui offrira assises et assurance neuves en ce monde, où nous aurons besoin de chaque parcelle de connaissance et de compréhension, pour aider à façonner ce que sera demain.

Elle enchaina, en berçant légèrement le jeune Firas, et rattrapant le bout de viande qu’il laissait parfois tomber inopinément sur ses genoux, idéalement avant qu’il ne les atteigne. Un exercice de dextérité auquel, de toute évidence, le poupon ne la soumettait pas pour la première fois. Expliquer la nature de sa vocation n'était, par essence, pas simple. Mais elle se soumit toutefois à l'exercice, pour clarifier certains points d'ombre à priori, bien qu'elle ignorait si ce serait bien intelligible pour l'homme. Elle ignorait, par le fait même, l'image qui pouvait bien lui venir à l'esprit lorsqu'il parlait de prêtrise. Elle s'estimait être bien loin de ce qui se tramait sous le toit du temple des vices comme des vertus, et c'était bien ainsi que la majorité du monde connu, de par la préséance de la religion aux valeurs noires ou blanches sur le continent, désignait les célébrants et prosélythes de ces temples. Peut-être tout cela lui serait-il méconnu, mais visiblement le terme "prêtresse" suscitait pour elle quelques scrupules, par ce à quoi il semblait encore s'attacher.

-Le devoir d’une shamane, le premier d’entre tous, est de comprendre et de se souvenir, de notions véhiculées au sein du clan et de ce qui est sis au-delà. Mais c’est un devoir que nous partageons tous, au fond, au sein de ce clan-même. Le second, à la vérité, est de mener et initier les rites traditionnels, qu’ils fussent saisonniers, ou circonstanciels. C’est aussi un devoir partagé, car quelle est la valeur du rite s’il n’est partagé? Mais l’un comme l’autre de ces devoirs, dans le cas d’une shamane, sont conditionnels à une compréhension –qui ne pourra toujours qu’être partielle- ou une sensibilité au Voile comme à la voie des Astres, qui donne une perspective que d’autres n’ont pas, dans l’interprétation et la compréhension des événements, signes, ou auspices auxquels nous nous trouvons exposés. À cela, bien sûr, s'apparentent d'autres us et usages propres aux pratiques tant spirituelles que temporelles, liées tant à l'attache relative au Voile, qui impose à sa façon la prise d'un peu de recul face à la temporalité. Notre foi comme nos coutumes ne sont pas basées sur les absolus, le monde divisé de noir et de blanc, et de fait mes fonctions sont en concordance. Si cela s’apparente, ou non, à l’idée d’une prêtrise, dépend de la conception que l’on fait de la prêtrise même, et l’essence de la vocation et des devoirs qui leurs incombe, relatifs à leur religion. Je pourrais, à ma façon, me dire prêtresse de la foi qui est nôtre, mais j’aurais peur que ce serait peut-être simplifier de par trop les choses.

Les compliments de l’elfe l’avaient un peu gênée. De nature modeste, ceux-ci, bien qu’ils la touchaient, l’infusaient aussi d’un petit malaise. Elle ne se sentait jamais réellement à la hauteur du piédestal sur lequel son amie, ou son compagnon, la hissaient tour à tour à leurs heures sans qu’elle ne put complètement appréhender pourquoi. Quand d’autres se seraient rengorgés, elle préféra préciser, en portant sur le visage cette fois un sourire un petit peu gêné. Et elle fit ce qu'elle faisait toujours d'habitude quand l'un ou l'autre l'immergeait sous un flot de compliment : elle renvoyait l'attention sur eux, et leurs mérites.

-Shamans pourtant, pour être ce qu’ils sont, n’ont pas préséance sur autrui, au sein du clan. Chacun apporte, de par nos coutumes, le meilleur de ses dons, héritages, expertises, savoirs et capacités, et c’est de cette symbiose comme de la confiance que nous nous portons l’un l’autre qui permet non seulement de survivre, mais dans l’idéal, aussi, de prospérer. Personne ne connait la forêt et n’entend ses nuances ainsi qu’Aethyr. La magie du sang de dragon s’infuse en Mordecaï comme en nul autre. Et il n’y a pas meilleur protecteur pour le clan que Davarion. En leur domaines propres, comme au sens large, leur contribution à ce que nous somme est indéniable, et d'autant plus louable que la mienne propre.

Quand on parlait du loup, ou en ce cas du lion, c’était ce moment où le colosse avait choisi d’émerger des ombres. Si le notaire aurait pu relever en son geste antérieur celui d’une mère, l’autre était bien là reconnaissable, en sa facette universelle, comme celui, protecteur, d’un père. Elle rajouta un peu aux paroles du géant Eodh, en laissant dévier son attention un peu sur les quatre poupons qui dormaient non loin, sur des fourrures, enveloppés de langes. Aethyr et Davarion avaient tous les deux raison, à leur façon, mais les rôles et leurs choix auraient encore bien des années pour se définir. Peut-être Nicolae y verrait-il une différence, entre la conception du passage du temps qu’avait la doyenne du clan de par sa nature elfique, et l’humain dans la fleur de l’âge. Les années passeraient peut-être diligemment, pour elle qui verrait de première main le passage des générations, leur succession. Ne disait-on pas que certains elfes définissaient cette période entre la naissance et le trépas d'un homme comme un simple "instant"?

-C’est juste. Eirieth, mais aussi les autres se façonneront un avenir à leur mesure. Il est simplement de notre devoir de leur faire découvrir le plus possible du monde et des savoirs que nous préservons, afin qu’ils soient à même d’y dénicher leur passion, s’épanouir à leur plein potentiel, puis, suivant leur rite de passage, établir enfin leur vocation en adéquation avec ces acquis. Ainsi que tu le dis, Aethyr, eux à leur tour, ainsi que nous l’aurons fait, sauront puiser dans le meilleur de leurs facultés, afin non seulement de survivre, mais de vivre.

Elle présenta la feuille emplie de viande vers le colosse, la récupérant, où elle l’avait posée, l’invitant à les rejoindre auprès du feu.

Alors qu’elle allait reprendre la parole, pour faire les présentations, le son d’une petite voix fluette, venue de la gorge du jeunot à la peau couleur de caramel, pourrait rapatrier sur lui les attentions. C’était dans cette marée de paroles, sur autant de choses qui tenaient à cœur l’ensemble des interlocuteurs et les définissaient intimement, que le petit garçon avait choisi de laisser tomber son premier mot, non sans enthousiasme triomphant, ses prunelles couleur saphir tournées vers la grande ombre aux bras croisés.


-Dava’ion.

Fallait-il dire, cela faisait bien depuis quelques mois, depuis la traversée, que sa fixation sur la syllabe « Da », jusque-là sans suite, se devait de déboucher. Dans ce ressac de connaissances de cultures disparates, cette réunion d’interlocuteurs volubiles, c’était désormais chose faite.
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Davarion Margyas, Eodh

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 14:51

Le guerrier s'approcha lentement de sa femme, et voyant la nourriture qu'elle lui présenta y tendit la main pour s'en saisir, mais son geste fut arrêté brusquement par le mot émis par le jeune dashnir. Il le fixa un moment avec surprise, puis il semblait soudain pris d'un certain malaise. Il détourna le regard quelques peu avant de le posé vers le feu. Il demeura un moment a coté de la shamane, toujours debout l'air étrangement pensif..

Un enfant devrais dire le nom de ses parents avant tout autre.. Il devrait dire Sethlim au lieu de Davarion.. Je ne suis pas son père. Je n'ai pas refuser que nous nous en occupions jusqu'au retour de son père. Enfin.. ont peu dire qu'il est assez brillant comme gamin, j'ignore d'ou il tient cela, car c'est un bon premier mot je suppose.. tu as du l'entendre souvent a Menoch et sur le bateau petit Firas.. les gens qui racontaient les exploits du Davarion. Mais tu devras dire Sethlim aussi éventuellement et enfin, bien d'autre mot comme Siv.. et euh.. banane et minotaures..

L'homme laissa échapper un petit soupire avant de se gratter la tête, il vint finalement se laisser choir au position assise dans un fracas métallique, par la suite il accepta finalement la viande présenter par Siv, avant de ramener de nouveau son attention vers l'autre homme présent.

Salut a toi, je suis Davarion.

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 15:07

Rabrouée par le père, Aethyr se tut et se contenta de suivre l'échange avec intérêt, semblait-il. Elle n'avait jamais été à l'aise dans les conversations de groupe, alors ce nouveau silence ne saurait surprendre ceux qui la connaissaient. On aurait pu s'attendre à ce qu'elle ne parte, mais le départ est difficile lorsque l'on tient un enfant dont les parents faisaient partie du groupe. Qui plus est, cet enfant tenait fermement dans son poing une mèche blonde qui s'était trouvée à portée lorsque l'Elfe avait penché la tête. La rôdeuse demeura donc où elle était, la tête inclinée à un angle improbable, ses cheveux prisonniers d'Eirieth.
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Siv

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 15:14

Aux paroles de son compagnon, elle eut un sourire doux, compréhensif. Mais sa grande candeur, concernant les parents du petit, la prenait un peu de court à ce moment-ci. Sarasvati, comme Sethlim, avaient fait des choix qui laissaient pour compte leurs enfants, féériques comme humains. Des choix qu'elle omettait moins que son compagnon, profondément loyal à son ami d'autrefois.

Elle avait eu pour lui quelques paroles plus basses, audibles pour qui tendrait l'oreille, qui lui étaient spécifiquement adressées. Vers le grand colosse, le petit tendait les bras.


-Sethlim, comme Sarasvati, ses géniteurs, se sont trouvés à un carrefour, et ont fait un choix. Firas n'a pas encore large d'épaules, pour que ces choix-là pèsent sur lui de tout leur poids. Plus tard, nous aurons tout lieu de nous attarder sur l'explication de ses origines, prendre le temps de tout lui raconter, qu'il n'oublie pas. Quand il aura pu dire d'autre de nos noms, banane, minotaure, et bien d'autres choses encore. Quand il pourra comprendre. En attendant... Combien de fois Sethlim nous a-t-il dit ne pas être prêt à prendre soin de sa progéniture, mais, pourtant, se sentir l'obligation de la considérer, non par choix mais de crainte de l'indignité? Être père ou mère, c'est bien davantage à la vérité que de concevoir, selon moi. Mais, il n'y a pas lieu de prendre le premier mot du garçon pour plus qu'il ne l'est. La mention, d'un être qui lui est déjà cher. Qui, s'il n'est pas son père, pourra aider à le façonner, lui servir de modèle. Et pour le reste... mieux vaut nous garder ces questions pour le retour du Sethlim en question.
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souvenait   Ceux qui se souvenait Icon_minitimeSam 15 Oct - 15:59

L'homme demeura muet hochant simplement la tête a la réponse de la femme. Il ramena son regard vers l'enfant dont il vint tapoter gentiment la tête, avant de répondre d'un murmure rauque.

Tu as raison Siv.. bien sur. Ils n'ont pas été les meilleurs parents je suppose, c'est bien malheureux. Je tacherai d'être une figure adéquate pour ce petit alors.
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