A la lueur de l'aube.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Raviya avait survolé la forêt, repérant le campement de Siv, elle descendit en fendant l'air et reprit forme humaine. Elle se mit en quête de la shamane, tenant entre ses mains un lapin fraîchement tué. Elle portait toujours sa pseudo tenue élimée et ses longues mèches brunes étaient ébouriffées, arborant quelques plumes coincées dans les nœuds. Elle appelait en Eodh.

- Siv?

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

La shamane ne tarda pas à repérer la femme, qui se frayait un chemin jusqu'à l'arbre immense, dont le feuillage et les branches vastes constituaient l'abri. Les feuilles se raccrochaient encore aux branches, malgré la saison automnale, et jusqu'à la fin de la saison certainement, auraient-ils encore un abri.

Pour l'heure, les autres vacquaient. Certains s'étaient lancés en éclaireurs. En cueilleurs. En chasseurs. Ils reviendraient, sous peu, certainement. Siv veillait les enfants, et cet état de fait la laissait alerte. Il suffisait d'un bruissement qui lui signalait la présence d'un prédateur, ou la venue de quelqu'un, pour la mobiliser.

Les braises du feu matinal, brûlaient encore, ravivées il y a peu. Dans la pale lueur du jour naissant, comme dans la lumière laissé par le petit feu, elle la reconnut, puis lui sourit. C'est en sa langue natale qu'elle répliqua.

-Raviya, mes saluts à toi. Tout va bien, dis-moi?

La tendance, naturelle, à s'inquiéter pour ceux qu'elle connaissait lui revenait spontanément. L'ile avait ses penchants hostiles, même pour une créature comme Raviya qui ne se laissait pas impressionner par grand chose. Et même avec six poupons à veiller, elle restait la mère de tout son petit monde, l'oeil ouvert sur ce côté du Voile et sur l'autre.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle eut un sourire pour la jeune femme.

- Oui je vais bien, je t'ai apporté le petit déjeuner!

Elle prit place près d'elle sans demander si elle le pouvait ou nous, brandissant avec joie la dépouille du pauvre lapin sous le nez de la shamane.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

-Excellent, nous partagerons, si tu voulais. Je cuisinerai la viande pour la laisser griller légèrement, et la laisser saignante à l'intérieur. L'entre-deux monde, si tu voulais, pour la manière de l'accomoder. Mais la pitance n'est que meilleure, qu'autour de récits et d'histoire. Voilà longtemps, que je désire te demander. Saurais-tu me parler de ta forêt natale, et des nuées? De ton périple, de la forêt obscure à celle-ci? Des tiens, leurs joies comme leurs tragédies? Ta nuée a-t-elle des légendes, se partageant, de l'un à l'autre?

Elle avait pris le lièvre doucement, inclinant le chef vers celle qui était tantôt femme, tantôt créature. Elle prit le temps de retirer du ventre de ce dernier les entrailles et de l'écorcher, d'accomoder la chair dénudée de quelques herbes, tout en parlant. Puis, elle planta la petite proie sur une branche un peu noircie, qui devait déjà avoir servi de broche.

-Au sein du clan, nous avons attribué la constellation sise dans le ciel le plus longtemps, durant tous les mois d'été, à l'esprit du Corbeau. Plusieurs hommes tendent à craindre telle créature, vois-tu. Mais il n'en a jamais été ainsi, pour nous. Du moins, pas de coutume. Le Corbeau, chez nous, se plait à parler. Lorsque détendu, il sait se faire facétieux, fait montre d'esprit, car on le présente comme étant souvent plus malin que les autres.

Les élans de sa curiosité, trop souvent contenue, débordaient sur la pauvre Corbeau-Garou. Il y a longtemps, que la shamane sans doute voulait poser ces questions. Puis elle croqua à la pauvresse un sourire d'excuse.

-Pardonne moi, voici que je t'accable. Puis-je t'offrir en retour de ta chasse, quelque chose moi-même, outre l'hospitalité?

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle eut un léger rire un peu nerveux devant le flot de paroles, essayant de tout comprendre d'un coup. Elle hocha du minois pour les récits, les souvenirs etc. Puis à la dernière question, elle répondit.

- M'apprendras-tu les règles tacites de ton monde? Des humains? Je crois que je ne comprends pas toujours très bien. Tu vois, je pense en...en corbeau. Ca peut paraître étrange dit comme ça mais je ne sais pas comment l'expliquer... Disons, je ne vois ni bien, ni mal, juste... la faim, la soif, la survie et hm la reproduction... Bien qu'en soit sur ce point, se soit terminé.

Elle se mordilla la lèvre distraitement, son esprit s'égarant un moment sur quelques souvenirs sans doute de mâle corbeau dans les airs.

- Par quoi voudrais-tu que je commence? Il faut que tu sépares en petit bout sinon je risque de me perdre dans ce que je veux te raconter.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Elle avait disposé le lièvre sur le feu, piquant la broche au sol pour faire en sorte que la proie surplombe la flamme sans être trop rapidement calcinée.

Puis elle reporta vers elle son regard. Elle arborait un sourire bienveillant, mais ses traits étaient un peu tirés. Sans doute n'avait-elle pas bien dormi la veille. Ou n'avait-elle pas dormi du tout. Raviya remarquerait non loin les six poupons endormis, à portée de vue mais répartis en certaines peaux de fourrure, à saine distance les uns des autres, afin que les pleurs de l'un n'engendre pas réaction en chaine dont la shamane ne se sortirait pas.

-Bien sûr, que je t'apprendrai... Enfin, je ferai de mon mieux. Les règles des uns ne sont pas toujours les règles des autres. Chaque groupuscule, et cité, avaient, avant la chûte, leurs propres lois, qui différaient bien souvent d'une cité à l'autre. Souvent, vois-tu, les hommes écrivent des règles et fondent des structures pour accomoder les valeurs, les principes, les idées ou même les individus qu'ils veulent mettre de l'avant. Et certains permettent, et valorisent ce que d'autres prohibent. Par ailleurs plusieurs hommes auront tendance à aller à l'encontre ou par dessous des lois car ils y trouvent leur intérêt personnel et leur profit. En les lois arbitraires, j'ai moi-même toujours eu un peu de mal à me retrouver. Mais! Il semble y avoir de grands principes, qui ne semblent pas changer, universels à leur façon, en communautés recluses comme en métropoles comme Menoch ou Valacirca, en sociétés valorisant l'ordre, comme dans les sociétés chaotiques et libertaires comme celle réunie à Baie-Aux-Requins, la ville-pirate.

Elle présenta à la prédatrice un petit sourire d'excuse. L'humanité visiblement était difficile à cerner, même pour les humains.

-La plupart des individus répondent mal, lorsqu'on s'en prend, bafoue, détruit ou s'aproprie ce à quoi ils sont chers. Leurs familles, ceux qu'ils aiment, les possessions auxquels ils se sont attachés, les endroits qu'ils sont venus à habiter, ce qui assure leur subsistance. Le chemin du coeur mène à la compréhension. Dès que tu sais ce qu'un homme ou une communauté chérit, tu peux comprendre sur quoi ses principes, ses lois, sont bâtis, le permis et le tabou. Certains peuvent s'attacher à des choses qui te semblent sans valeur, des idéaux que tous ne partagent pas. Mais souviens-toi aussi que l'homme, malgré les grands mots qu'il y accole, les justifications qu'il y ajoute, est dépositaire de son instinct de survie, et que les attaches ou principes qu'il forme y répondent souvent.

Elle vint retourner le lapin, bien grillé d'un côté, avant de se frotter un peu le menton de la main, et arrêter un instant de réflexion.

-Selon mon clan, personne n'est "bon", ou "mauvais" en tout. Tout "vicieux" ou "vertueux", pour coller à la perspective instillée par ce que certains ont édifié au rang de "dieux". Chacun a des instincts, des penchants. Et en son coeur, un loup clair et un loup sombre se combattant sans jamais n'avoir le dessus l'un sur l'autre. Pour nous, les élans du loup clair, c'est respecter la nature et n'y prendre que ce que nous avons besoin. C'est privilégier les proies capables de se défendre, adultes. Ne pas succomber à des faims qui ne sont pas nécessaire, en bafouant ce que chérissent les autres. Pour le reste, nous sommes assez peu nombreux, et avons assez confiance les uns en les autres pour ne pas avoir besoin de lois, que des principes que nous respectons. J'aurai le temps, de te conter les légendes du clan, un jour. Chacune recèle un de ces principes, pour chercher à être d'une façon, meilleur. Pour ne jamais avoir à courber l'échine devant nos Ancêtres comme nos descendants, sous le poids de la honte. Pour que nous puissions conserver, entre nous, la confiance et l'harmonie nécessaire à toute meute, ou toute nuée.

Puis elle marqua une pause, retirant la viande du feu, et commençant à la diviser entre elle et la prédatrice, en réfléchissant.

-Les hommes sentent aussi les mêmes besoins que toi. Même si parfois leurs appétits sont plus complexes. Qu'il est question non seulement de faim de viande, mais aussi de faim de pouvoir, de faim de richesse, ou de savoir, tout ce qui définit leur place au sein du groupe, ou dans le monde même. Quant à la reproduction... ce n'est peut-être pas terminé, si? Même si il est possible que l'on ne retrouve pas un mâle de ton espèce... Des hybrides naissent parfois. Prend le Cerbère, fils de la louve et d'une créature du Voile. Ou certains hommes, dont la semence laissée dans le ventre d'elfes, de fées, engendrèrent elfes ou fées à leur tour. Et il me faut te dire... à un moment, alors que je restais seule de mon clan, et qu'un homme eut menacé de mettre fin à mon existence, voyant venir le jour où mon sang se perdrait et avec lui traditions et souvenirs de nos ancêtres que je préservais, je me suis mise à chercher un compagnon, chose que les shamans ne font habituellement pas... Ainsi, il me faut te demander... Que penses-tu, des mâles humains?

La viande découpée, elle céda sa part, encore chaude, l'extérieur grillé mais l'intérieur saignant, à la Corbeau-Garou. Elle laissa la question en suspens, un moment, intriguée, avant de poursuivre.

-Et commence avec ce pour quoi tu es plus à l'aise, ce que tu as le plus envie de conter. Nous aurons tout le temps.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle eut un battement cils rapide. Les informations affluaient et elles essayaient de les diggérer, lui donnant une expression un peu bizarre, concentrée. Puis elle haussa les épaules.

- Je vois. En fait, ma vie est plus simple que la leur.

Elle eut un léger rire rauque. Puis elle prit le temps de contempler le ciel pour réfléchir sur les mâles humains.

- J'aimais bien Aeidan, il m'apprenait des choses mais... il ne me comprenait pas vraiment. Il m'a laissée car il n'acceptait pas l'idée que je puisse avoir envie de rejoindre l'équipage du capitaine. Il disait que je n'étais pas un objet. Puis il y a eu la fois sur le quai où il ma dit que je ne pouvais pas être nue en ville car on me prendrait pour, hm, une femme qui vend son corps ou qui euh enfin une femme qui hmm couche sans but de reproduction je crois. Ce concept m'échappe et puis un prédateur n'a pas peur d'autres prédateurs et dans ma nuée, si tu perds le combat lors de la saison des amours, tu acceptes le partenaire pour le temps que ça durera.

C'est du rapport de force, il n'y a pas des liens comme vous en tissez sur le long terme.

Elle prit une bouchée de viande en mordant dedans à pleines dents, le sang coulant sur son menton sans que ça la gène. Puis elle continua à parler entre chaque morceau.

- La parole n'était pas notre fort. On prenait rarement notre forme humaine dans la forêt obscure. On se fichait pas mal des choses que les humanoïdes faisaient. Les fées, on les mangeait. La cour des ombres et toutes ces choses ne nous regardaient pas. La nuée était tout ce qui importait. Nous n'étions qu'un, nous attaquions en symbiose, nous jouions avec nos proies pour le simple plaisir du jeu. Nous étanchions notre soif de sang et de chair qui parfois, nous brûlait presque de l'intérieur. Je la ressens encore mais elle est moins forte que dans mon monde. J'imagine que prendre ma forme humaine a une incidence là-dessus.

Elle marqua une pause, histoire de laisser la shamane lui poser des questions au besoin.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

En compagnie de Raviya, elle se prenait à manger de bon appétit en l'écoutant parler. Lorsque Davarion, Aethyr et Mordecai étaient présents, elle leur laissait les meilleures parts, car le premier mal nourri avait son caractère, la seconde était devenue famélique lors de la traversée, et la troisième avait quatre enfants à allaiter régulièrement. C'était une occasion rare, pour elle, d'avoir l'opportunité de laisser ses scrupules et inquiétudes de côté, et de manger sans trop y penser.

-La loi naturelle dite du plus fort peut bien s'imposer, par ici. Ce monde est plus simple que l'ancien. On ne sait pas, vraiment, de quoi demain sera fait. Seulement, les humains ont tendance à protéger ceux qu'ils apprécient, qu'ils soient plus faibles ou non. C'est un peu un relief instinctif, cet élan qui nous pousse à protéger, et éduquer les petits, avant de les lancer, matures, de par le monde.

Son regard dévia sur les poupons répartis ça et là, endormis encore.

-Si Aeidan a fait tout ça, je crois, c'est parce qu'il t'appréciait. Et que de fait, il voulait te protéger à sa façon, un peu malgré toi. Que pour lui, pour nous, la liberté a une grande valeur et te présumer esclave, ou objet à la merci d'autre, comme tu l'avais été chez les Massoud, le mettait hors de lui. N'eut été que de lui, je pense, il n'aurait pas hésité vraiment à prouver sa force, et à écarter ceux qui te convoitaient de trop près. Mais Menoch par essence était un lieu compliqué empli de lois monolithiques, et de fait ils ne l'aurait pas laissé faire. Ils l'auraient pris en surnombre et en auraient disposé, ainsi qu'une bête, comme ils l'auraient perçu. La nuée avait-elle ses coutumes? Ses règles, qui ne se transgressaient pas, même non-dites?

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle se tapota le menton, presque par mimétisme. Puis elle laissa le flot de ses pensées guider ses mots. L'eodh lui semblait si facile comparé au commun, elle semblait prendre plaisir à parler librement sans les contraintes dues aux mots complexes et à la syntaxe.

- Je comprends ce que Aeidan faisait mais... j'avais promis de revenir et il ne m'a pas crue. Peut-être que ça m'a un peu blessée et déçue.

Elle fit une petite moue, contrariée par cet aveu qui semblait désormais clair dans son esprit après tant de recul. Puis elle enchaîna sur un autre sujet, la vulnérabilité n'était pas son dada.

- Oui, d'une certaine façon la nuée avait des règles. On ne s'entretuait pas. On ne se séparait pas. On chassait en groupe. Les seuls restant en arrière étaient les mères et les pères qui se relayaient pour couver leurs œufs. On venait les nourrir régulièrement pour qu'ils ne s'éloignent jamais des petits. Une fois les petits autonomes, les couples se séparaient. Il n'y avait pas d'affection particulière, nous étions un tout, un ensemble indissociable. Nous aidions même les anciens à partir quand le temps était venu. On le savait rien qu'à l'odeur et ils acceptaient leur sort.

Est-ce que tu as besoin d'aide pour les enfants? Je pourrais t'aider si tu veux.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Elle lui répondit sans hésiter, trop drainée par sa nuit de veille pour dire non, en apportant une petite précision. Simplement car elle se doutait que Davarion deviendrait apoplectique, s'il avait su qu'elle avait confié sa fille, ou même le moindre des enfants du clan sans donner le détail de l'élevage des enfants humains au Corbeau Garou.

-Ce n'est pas de refus. Les cinq plus petits sont encore au lait, mais le plus grand est pratiquement seuvré. J'essaie de seuvrer Eirieth, ma propre fille, avant l'hiver mais elle n'accepte que les fruits écrasés, outre le lait. J'espère faire mieux avant que l'hiver ne tombe tout à fait. Vos petits viennent-ils au monde sous forme de volatile, ou de petits hommes? Boivent-ils du lait, aussi? Ou bien sont-ils nourris comme oisillons dans le nid?

Et elle les présenta, chacun, de par leur nom, du plus grand et ainé, Firas, qui devait bien avoir un an et demi sonné, à la plus petite, Katell, vieille de tout juste quelques mois au mieux. Elle prit sa propre fille sur ses genoux, et confia Firas à l'autre Eodh, humaine pour l'instant. Elle laissa les quatre autres petits à leur sommeil en les couvant du regard. Si elle les réveillait, il faudrait leur donner du lait, et il lui fallait chaque fois traire une chèvre que Mordecai avait ramené, puis laissée dans les parages, car son propre corps, contrairement à celui de la solide guerrière infusée du sang de dragon, ne pouvait fournir aux besoins du quatuor.

-Le clan a des similitudes. Même si la différence, vient au fond de l'affection qui nous unit. Mais nous sommes aussi liés par la confiance, la dépendance les uns aux autres, chacun ayant à apporter quelque chose au clan, et devenons de fait indissociables par nos pratiques et par ce que nous partageons. Nous devons reposer les uns sur les autres. C'est ce qui manque aux grandes villes, et autres communautés anonymes qui font la marque de la "civilisation". Même en notre manière de prendre soin des petits, nous ne différons pas tant que ça, si ce n'est que nous ne couvons pas, mais nous relayons pour l'instant près des poupons.

Elle eut un petit sourire, en coin, en berçant sa fille, attardant son regard sur la Corbeau-Garou.

-C'est un peu part aussi de l'affection, que de se blesser un peu l'un l'autre, en espérant le meilleur pour l'autre et pour soi. La peur de perdre, l'illusion d'avoir déjà perdu, et la déception de l'éloignement.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle observa longuement le petit et le berça simplement contre son buste. Heureusement qu'il était trop petit pour avoir des idées salaces car il avait un nid douillet contre lequel mettre sa tête.

- Nous avions des œufs, nous vivions comme des oiseaux. J'ignore complètement si je peux...enfanter comme les humains sous ma forme humaine et ce qui en sortirait. Ça n'est jamais arrivé dans l'autre monde. Nous naissions corbeau-garou et on donnait la becquée. C'est peut-être pour ça aussi que le corbeau avait plus de place en nous que l'humain.

J'aimerais bien avoir un clan aussi un jour. Je n'ai jamais vécue seule et ses années ici ont étés assez atroces. Surtout quand le clan Massoud m'a trouvée. Je n'avais jamais été humaine, jamais ressentit si fort le froid, la faim et même... la peur. Être sans défenses est affreux, je ne voudrais plus jamais revivre ça ou infliger ça à quelqu'un.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Firas était un petit garçon tranquille qui passerait sous quelques mois le cap des deux années, qui trouvait position douillette contre la poitrine de la femme pour somnoler. S'il avait hérité de la couleur de peau, des yeux et de la chevelure de son père, ils ne sauraient pas, avant bien des années, s'il avait aussi hérité de ses moeurs tendancieuses.

-Tout peut arriver, Raviya. Tu es un être dual à ta façon, avec une part de Corbeau, et une part d'humanité. Peut-être la forme adoptée par la mère dicte-t-elle de la forme du petit à la naissance? Peut-être même le saurons nous, un jour... Sous la menace, la présomption d'une fin imminente, un mâle tend à se rebiffer, une femme, anticiper et créer. Menacée d'assassinat et de disparition de mon clan, j'ai cherché de quoi le reconstruire. Mordecai, d'un clan disparu en tout a trouvé un homme du mien, pour perpétuer son sang.

Elle récupéra près d'elle une feuille emplie de quelques baies, un reste d'un déjeuner précédent, et l'écrasa entre pouce et index pour porter le petit peu de purée sucrée aux lèvres du nourrisson qu'elle tenait.

-Pour le clan, je sais que tu trouveras, mais la première étape à l'intégration d'un clan est la création d'un lien de confiance. Tu as le temps de penser, et choisir, parmi les groupuscules, ceux que tu aimerais rejoindre. Tous les corbeaux naissaient-ils de la même nuée? Certains, la rejoignaient-ils, parfois? Sovenghärd s'est reconstruit, sur des gens qui pourtant n'y sont pas nés. Chacun y a trouvé sa place par les liens qu'il a tissé avec les autres. Traditionnellement, il faut deux choses, pour le rejoindre. L'accord des membres du clan, et une mise à l'épreuve de celui ou celle qui veut le rejoindre. Car il n'est rien de plus terrible, selon moi, de ne pouvoir faire confiance à ceux que l'on peut considérer comme frères et soeurs, ceux s'éveillant à nos côtés, ceux veillant pour soi la nuit tombée, ceux grillant la viande des chasses pour tout le monde, ceux veillant à leur tour nos enfants. La confiance nous unit, nous ouvre les uns aux autres mais elle se défait, si elle se trahit en temps où l'on repose sur l'un l'autre. Sans la confiance, ainsi que les "civilisés", c'est possible de finir vraiment seuls. Et, en ce sens je suis du même avis. C'est un sort terrible.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle caressa la tête de l'enfant avec douceur, l'observant longuement. Il semblait dormir calmement.

- Je suppose que ça viendra avec le temps, je ne sais pas encore trop vers qui aller mais pour le moment, je me sens bien avec toi. Et je veux être certaine de bien choisir. J'aimerais un clan, une famille, peu importe, qui m'accepte comme je suis, moi dans mon entier. La femme et l'animal.

Pour la nuée, je ne sais pas s'il y en avait d'autres. La forêt était vaste et nous étions déjà nombreux, nous avons choisit un territoire et nous nous y sommes tenu. Personne n'est jamais venu le revendiquer ou essayé de nous le prendre. J'imagine que le nombre a du être dissuasif aux intrus.

Le seul qui est venu nous narguer un peu c'était le fameux roi des rois. Il n'est pas resté longtemps à nous observer, je crois qu'il n'a pas trouvé en nous ce qu'il cherchait. Malgré ce qu'il a cru, nous savions exactement ce qui se passait ailleurs, nous connaissions l'existence de la cour des ombres et même ce qui s'y passait. A l'entrée du château, il y avait des charognards, des vautours, nous n'étions pas des plus amis mais nous échangions parfois des hm repérages, des sortes de rapports. On dit toujours qu'il faut être prêt en tout temps pour affronter l'orage qui vient. Nous l'étions toujours pour nous protéger.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Elle confirma, d'un hochement de tête, en continuant de nourrir sa fille. Avec la force de l'habitude, le bébé réclâmerait peut-être à terme autre chose, voire, serait acclimaté au solide.

-Ce n'est pas un choix qui se fait à la légère. Il faut être sûr. Quoi que tu choisisses, peu importe de quoi l'avenir est fait, je serai toujours heureuse de discuter avec toi, et de passer du temps, ainsi.

Puis au propos sur la cour des ombres, elle hocha doucement. Il lui arrivait parfois de survoler la grande plaine, préférant pour ce faire la forme de corvidé. Pour appréhender de l'oeil et de l'oreille les groupuscules disséminés. Avoir une petite idée, de comment le vent tournerait. S'il porterait l'odeur du sang, du souffre, ou du jambon. Des chants détendus, des cris de liesse ou des hurlements de douleur. Un peu de couleur lui monta aux joues, comme prise sur le fait, voire, un peu en faute.

-Les tiens ont raison, en effet, d'avoir pris la peine de se renseigner sur le roi des fées. Il faut, en effet, être préparé à toutes les éventualités, même les moins reluisantes. C'est on ne peut plus vrai, d'une façon, à cette heure, pour tout le monde, quand l'étau des menaces méconnues jusqu'alors, ou trop bien connues jusqu'ici, semble se refermer sur les uns et les autres. Ce ne sont pas les remparts les meilleurs boucliers, mais plutôt les savoirs, l'anticipation et la cohésion.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle eut un sourire et lâcha d'une manière maladroite sur un ton d'humour.

- Je vais finir par l'apprécier cette île. C'est une renaissance, haha.

Puis plus sérieusement.

- J'ai croisé un homme qui semble curieux à mon sujet ou plutôt au sujet de ma forme de corbeau. Je l'ai un peu taquiner en lui disant que je lui montrerais de plus près le corbeau s'il me faisait un de ses petits paniers en osier avec un repas dedans et un tissu à carreaux. J'ai vu des eodhs faire ça et j'ai trouvé ça intriguant.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Relativement vivement, elle vint à hocher.

-C'est une occasion de se construire, ou se reconstruire autrement. Les vestiges de l'ancien monde ont été laissés derrière. Tout est à construire, y compris nos propres identités, d'une façon.

Elle s'interrompit, à la seconde phrase de la prédatrice, intriguée.

-En espérant qu'il ne voie pas en ta proposition un double-sens! Les mâles ont cette tendance, à s'imaginer que ce qu'ils désirent avec le plus d'ardeur leur serait aisément offert. Qui est-ce? T'a-t-il déjà offert ce pique nique, puisque c'est le nom de cette pratique? Même si à la vérité, il ne s'agit que de partager ensemble un repas, sur une surface confortable, dans la nature.

Et que penses-tu de lui, aussi? Les hommes n'ont pas toujours une forme animale... mais on ne les cerne pas toujours, du premier regard... J'ai mis, en mon temps, celui qui est devenu mon compagnon à l'épreuve. Car l'on pourrait bien choisir pour porter descendance le premier mâle venu, mais je pense qu'il faut s'assurer qu'il y ait fierté en leurs ancêtres, et qu'il faut choisir précautionneusement.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle arqua un sourcil sur le double-sens, laissant paraître son incompréhension.

- Double-sens? c'est à dire?
Il s'appelle Jah... quelque chose, son nom est compliqué je trouve. Il est dans un campement avec des femmes, deux voyageuses, une petite femme et une vieille femme. Y a eu des intrus et je les ai aidé à les..balancer.

Elle éclata de rire en y repensant.

- T'as déjà vu un homme endormi s'écraser sur des récifs? Ça vole moins bien qu'une feuille sous le vent. Puis ils se sont même pas réveillés quand je les ai lâchés dans le vide, ils avaient le sommeil étrangement lourd.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

La shamane avait marqué une petite moue, non pas choquée, mais qui avait simplement quelque chose de mélancolique. La baie qu'elle s'apprêtait à écraser entre ses doigts était allée choir par terre, résultat de sa distraction.

-Double sens... c'est, admettons, quand tu dis une chose, mais qui peut en vouloir dire une autre. Dans le cas dont on parle, on peut présumer que ce ne serait pas que ta forme de corvidé qu'il voudrait voir, mais qu'il pourrait bien vouloir suivre ses instincts de mâle. Mais un double sens, ça se rapporte à... Un message, ou une intention cachée. Comme... le... heu. Sommeil, étrangement lourd, dont tu parlais. Ça peut se rapporter à trois choses, certainement. On peut le prendre littéralement. Parler des forces naturelles, qui les a emporté par le bas, sur les récifs en question. Ou... de la mort, bien sûr, qui les y aura accueilli.

La prédatrice pourrait voir que la shamane était plus songeuse, à priori elle réfléchissait. La shamane avait une petite idée de ce qui s'était tramé. Les litiges entre les survivants n'étaient pas une rareté, pour des broutilles. À moins que ce ne fut la troupe de pirates, qu'elle avait souvent observé avec défiance, de loin. Et ce "Jah", elle n'en connaissait qu'un, qui pouvait bien être le traqueur de Sethlim avec qui elle avait partagé un conte, un soir? Mais rien n'était absolu, elle ne connaissait bien sûr pas tout le monde. Préférant le retrait et l'abri de la forêt, si elle se permettait quelques vols indiscrets au dessus de l'agglomération des campements, elle conservait encore une distance relative, pour l'instant.

-C'est sûrement Jahangir, si? Et... je peux te demander ce que les endormis avaient fait, pour mériter d'aller rougir les vagues? Selon toi, leur existence méritait-elle de s'achever? Nous ne sommes plus bien nombreux... Je me dis, au fond, que c'est une question, avant chaque instant fatidique, chaque acte létal, que nous avons le devoir de nous poser.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle leva son index libre et s'exclama.

- Ils avaient réellement le sommeil lourd, pas de cris, pas de sursaut, pas de réveil mais le cœur battait toujours. Ça reste quand même un double sens alors?

Oui Jahangir, celui qu'on avait croisé toute les deux la première fois.

Et hmmm, quand ce groupe est arrivé j'ai sentit... la peur, la méfiance... Donc oui, je crois qu'ils étaient pas là en amis. Jahangir et une femme ont sortit des armes quand ils se sont écroulés, j'ai juste aidé à nettoyer la zone. Fallait pas? Je pensais rendre service.

Elle se met à bercer le bébé doucement, l'entendant un peu ronchonner.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Ça peut l'être. Un double sens peut l'être dans l'intention de qui le fait, ou encore dans l'oreille de qui le comprend. C'est pour ça qu'on affirme pouvoir dire une parole à double sens, ou la comprendre ainsi. Parfois il faut faire attention, quand une parole peut être comprise pour plus que ce qu'elle est.

Puis à la mention du nom du nomade, elle hocha doucement, avant de lui répondre. Elle ne paraissait pas choquée, ni surprise, mais simplement plus réfléchie. Elle berçait un peu plus doucement la petite fille dans le creux de ses bras, et celle-ci babillait un rien, en quête d'un peu plus d'attention.

-Tu as peut-être bien fait. Ou pas, je ne sais pas. Je ne sais pas tout, de ce qui s'est passé. Si réellement, ils étaient une menace aux autres survivants, c'est sans doute aussi bien. Mais il aurait sans doute été mieux de comprendre, avant toute chose... Le clan de Jahangir saurait sans doute mieux expliquer la situation. S'ils entreprenaient de tuer les intrus, tu leur aura facilité le travail. Mais c'est difficile, parfois, de comprendre l'intention des uns, ou des autres. Tu n'as pas mal fait en ce sens que les intrus seraient morts, que tu en aie décidé ainsi ou non, avec ou sans ton aide. Peut-être même ce faisant as-tu fait naitre plus d'appréciation, dans le coeur de ton admirateur. Mais avant de tuer, c'est toujours mieux de comprendre le qui, et le pourquoi. Il y a beaucoup d'histoires de mon clan qui portent des leçons, attestant que l'on récolte ce que l'on sème, en mal comme en bien. Il y a des moyens, pour ceux qui agissent mal, de récolter rapidement le fruit de leurs méfaits.

Ce qui tue la majorité des hommes, en fait, c'est de ne pas réfléchir avant d'agir, de ne pas songer bien loin aux conséquences. La sottise est plus meurtrière que les prédateurs. Il y a parfois des moyens, de mettre les malveillants face à la réalité de leur propres choix, à réfléchir, les amener à un carrefour, où ils décideront eux-mêmes de leur sort, la vie ou la mort. Pour les pillards, j'ai bien un petit quelque chose. Il suffit de maudire un objet qu'ils convoitent. Les laisser l'emporter. Ils peuvent ainsi revenir, se repentir, se réformer, pour que la malédiction soit levée. Ou encore, persister, mais après, périr de leur propre obstination. J'essaie de donner cette chance, pivotale. Même si ce n'est pas toujours aisé, ou possible. Bien des hommes sont obstinés, en ce qui a trait à leur destin.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle hocha simplement du minois, essayant de tout saisir, ces concepts nouveaux, le fait de réfléchir alors qu'elle n'avait jamais été plus loin dans ses pensées que le fait de coincer sa proie de telle ou telle façon.

- Me raconteras-tu ces histoires de ton clan? Puis pour les malédiction et tout et tout, tu sais, moi je n'ai pas grande magie en moi je crois. J'utilise ce que je possède, mes serres, mon bec et ma capacité à voler et porter de lourdes charges.

Libérer le campement me semblait nécessaire et le fait aussi de ne pas laisser trace de ces hommes qui n'étaient pas des plus attentionnés. La petite a parlé d'or réclamé... Elle était la proie, eux, les prédateurs et moi le prédateur des prédateurs. Je trouve que c'est un cercle qui se referme et qui est comme...logique dans mon univers. Mais il est vrai que si je prends en compte les nouveaux facteurs que tu viens de me donner, alors je dois méditer sur toutes ces choses et sur mes façons de faire et d'agir.

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

Katell, la plus frêle des nourrissons de la portée, eut un vagissement léger. Siv s'en fut recoucher délicatement sa fille, sur les peaux, pour aller recueillir l'autre enfant avec empressement, avant qu'elle n'éveille ses frères et soeurs. De ses propres ressources, sans avoir à solliciter la chèvre, elle viendrait commencer à la nourrir, une fois assise. C'était pour elle une chose naturelle, qu'elle faisait sans pudeur, sans avoir à envisager de se cacher, ici et maintenant. Peut-être en Menoch, ou en un autre camp, aurait-elle eu plus de scrupules.

Elle reprit la parole, la délicate petite fille calée contre elle.

-Bien entendu, je te raconterai. Mais, il y en a beaucoup, à la vérité. À tous les soirs, autour du feu, nous en narrons au moins une, ou deux. J'aimerais, si tu acceptais, ajouter une histoire concernant les Corbeaux-Garous si tu consentais. Nous racontons des choses, pour voir comment appréhender le monde, mais aussi nous souvenir, des choses peu communes, qui risquent de s'évanouir à jamais des mémoires si nous les oublions nous même.

Elle éleva un peu le regard, vers la cime du grand arbre couvert de runes tracées à la chaux, qui les abritait.

-Puis, quant au campement de Jah et de ses compagnes... Je ne peux pas dire, si c'était judicieux, si tu as fait le meilleur choix. Je ne peux pas me permettre le jugement, tout spécialement qu'il est trop tard, à présent, pour se demander s'il est, ou était, possible de faire autrement. Tu as agi selon ce que tu croyais légitime, contre ce qui pouvait être une menace, comme une part du Cycle. Les leçons et les réflexions que l'on en tire sont toujours bonnes, pour les prochaines fois.

Messages : 122 Date d'inscription : 28/05/2016

Elle suivit son exemple, allant recoucher le petit basané délicatement. Puis elle reprit place, ayant un regard curieux sur l'allaitement, brièvement toutefois.

- Penses-tu qu'il y aurait beaucoup à dire sur mon peuple? Quelle leçon pourrait-on tirer de ce que nous étions et de ce qu'il reste de nous désormais?

Messages : 999 Date d'inscription : 15/01/2016

La remarque de la prédatrice avait fait naitre un sourire amusé sur les traits de la shamane. Elle retint un rire silencieux, le poupon minuscule mais avide s'aggripant un peu mieux pour se repaitre. Pour elle, la remarque avait une certaine drôlerie. Les histoires se trouvaient aisément, non seulement en l'Histoire, mais en moult petites choses, pour peu que l'on sut s'intéresser et prêter attention.

-Si chaque individu est une histoire qui mérite d'être contée à sa façon, et qui porte des leçons pour les générations présentes et à venir, imagine tout un peuple, Raviya. Quant à la leçon, et la tournure du conte... Je pense qu'il serait plus légitime que ce soit toi qui me dise, à la vérité, quelle leçon tu aimerais transmettre à ta descendance, qu'elle porte toujours en son coeur? S'il était une chose, entre toute, que tu voulais qui ne soit jamais oubliée.

Messages : 218 Date d'inscription : 26/10/2015 Age : 34

C'est dans un puissant galop écrasant feuille, herbe et branche que les deux femmes auraient pu entendre un bruit provenant du bois près d'elles. Une forêt très feuillu au point qu'elles ne pourraient pas reconnaître le cavalier avant qu'il ne soit assez près. Avant d'arriver à courte distance il ralenti sa course pour s'immobiliser près d'eux. Il glissa volontairement en bas de Crache-sable habilement pour finalement ce positionner près de la bride du cheval qui semblait énorme à coter de lui.

Il inclina la tête humblement face au deux femmes, au moins il semblait connaître quelques politesses.

- Bonjourrr mesdames, parrrdonnez mon arrrrivé inattendu. Jé me suis dit que je trrrouverrai la shamane en suivant le vol du corbeau. J'avais plusieurs questions pourrr vous. Je me demandais si tu avais le temps d'y repondrrrre.

Dit il en examinant les deux femmes curieusement, il avait la main poser contre la mâchoire de ca monture , il le flattait attendant une reponse de ceux ci.