Le Cercle de Pierres

C'est dans une après-midi brumeuse, lors du couché de soleil, que l'on pu entendre des branches ce faire écraser au sol sous une lourde charge, qui semblait s'approcher du cercle de pierre.  Un pas a la fois un homme d'une grandeur impressionnante aurait apparu au travers des branches, pour finalement arriver tout près du cercle, sans vraiment porter attention a ce qu'il y avait autour de lui.

Il observa les pierres un bon moment, avant de s'installer au sol le dos contre une pierre. Il inspecta son équipement quelque peu, pour ce rendre compte qu'il n'avait plus sa hache a son dos!

De taille haute, s'il était chargé de muscles lourds, il l'était aussi d'une part de graisse, ce qui le rendait un peu moins agile. Il ce leva le plus rapidement que ça taille lui permettait, pour regarder autour de lui cherchant sa hache fou de rage. L'homme semblait a la fois colérique et paniqué, dépourvu de son arme. Il courait dans tout les sens, a la recherche de celle ci, on pouvait l'entendre de très loin au travers la forêt.

[Langue Eodh]

Mais ou est t'elle ! La putain mais ou c'que je peux l'avoir laissé! Quel idiot, elle doit pas être très loin!  Quel moment de merde pour foutre sa ailleurs que dans son dos!

Le vieil homme qui n'en était pas un se dirigea avec ou sans le M. Corbeau vers le cercle. Entendant le brouhaha causé par le mastodonte, il ne pu que se faire une réflexion intérieur.

Mais quel genre d'ours peut bien faire autant de vacarme?

Il se rapprocha ainsi, du lieu, tentant de percevoir la source du bruit. Quel ne fut pas sa surprise d'y voir encore un eodh colérique sur les lieux, mais différent du premier.

Mais voyons... Les eodhs mâle sont-ils tous aussi agressif sur cette île? Dit le dashnir en s'approchant.

Il prit un bon cinq minutes au travers sa crise de colère avant de réaliser qu'on avait parlé près de lui.
C'est alors qu'il s’arrêta brusquement, pour simplement déplacer sa tête de gauche a droite, en émettant un grognement a chaque mouvement, sa longue barbe partant d'un coté a l'autre.

C'est ainsi qu'il arrêta son regard sur l'homme qui était là, à le regarder. Il s'exprima en parlant très fort d'une voix rauque dans sa langue natale.

[Langue Eodh]

Qui est tu le pouilleux! C'est toi qui a voler mon arme? T'est le seul qui est alentour de ce rond de merde! Dit moi ou tu l'a mis ou je vais casser ton crane!

L'eodh commença a avancer a grand pas vers le vieux pas vieux, visiblement le géant semblait dans tout ces états.

Une fois de plus, Aethyr était retournée au cercle de pierres. Les enfants étant sous la supervision de leurs parents, exception faite de Firas qui était tout de même aux bons soins de parents, tout simplement, elle en avait profité pour rejoindre ce lieu qu'elle appréciait particulièrement, même si c'était l'endroit où était décédée la djinn. La promenade n'avait pas été bien longue, la rôdeuse étant capable de voyager beaucoup plus rapidement seule qu'accompagnée.

C'est ainsi qu'elle arriva pour constater la présence de l'inconnu. Quelques secondes passées à le regarder suffirent à constater que l'attention de cet homme était vouée à une pierre en particulier. Curieuse, l'Elfe s'approcha sans tenter de se faire plus furtive qu'à la normale, ce qui put plausiblement faire en sorte que le Dashnïr la remarque avant qu'elle ne parle.

« Bonjour... est-ce que je vous dérange? »

Le vieil homme qui n'en était pas un sursauta malgré tout. Il n'avait visiblement pas entendu l'elfe arrivé. Il se retourna donc pour faire face à son interlocutrice, il la détailla car visiblement perdu dans son propre espace temps.

Puis il haussa un sourcil.

Bien sûr que non femme des forêts. Je nettoyais le grabuge d'un eodh qui vient de décédé ici-même il y a quelques heures.
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Il ne semblait pas outre mesure troublé par ses propres propos. Après tout, n'était-ce pas un malheureux accident?

Je fais un peu d'entretien comme je peux de ce lieu ma foi fort sympathique. Je ne croyais pas revoir qui que ce soit avant un moment, depuis le départ de la femme ours et son compagnon. Ceux-ci semblait avoir fort à préparer hier soir et moi-même, je me devais de m'établir au moins un feu pour survivre à la fraîcheur des nuits.

Il prit une pause, comme essoufflé de son long discours.

Peut-être puis-je vous être d'une aide quelconque?

Aethyr semblait confuse. D'un côté, il y avait le mystère du décès d'un Eodh qui avait apparemment saigné sur un rocher, ce qui, en soit, ne la préoccupait pas outre mesure. De l'autre, un homme mort lui adressait la parole comme si de rien n'était. En y songeant bien, les deux situations étaient peut-être liées.

Observant celui qui semblait être le Corbeau, cet homme répugnant qu'elle avait croisé à quelques reprises sur le continent, elle déclara : « Le Corbeau est mort et enterré. Qui êtes-vous et que faites-vous ici? »

Il restait bien des questions, comme pourquoi voudrait-on remplacer quelqu'un comme lui. Apparemment, elle n'aurait pas les réponses escomptées ce jour-là, alors elle détourna son attention vers l'autre homme.

« Vous disiez qu'un homme est mort ici il y a peu? Que s'est-il passé? Des prédateurs ont-ils emporté son corps? » Elle pinça les lèvres, se rendant vraisemblablement compte de son manque de politesse. « Pardonnez ma rudesse. Je m'appelle effectivement Aethyr. Vous êtes? »

La femme des bois regardait le vieil homme qui n'en était pas un, ignorant tout à fait l'Ansgar.

Quant a lui, le corbeau c'était interrompt laissant ceux ci parler, le dos accoté contre une pierre. Il ne sentait pas utile d'en rajouter.

Les circonstances étaient pour le moins étranges, mais cet homme, le Dashnïr, ne lui semblait pas malhonnête. L'histoire concernant cet Eodh était sans doute vraie. Avant de le questionner davantage, l'Elfe décida d'en terminer avec les bienséances.

« Madame n'est vraiment pas nécessaire; Aethyr suffira. Pour ma part, je vous appellerai M ou encore Monsieur M, si vous préférez. Et loin de moi l'idée de ne pas offrir à cet étranger agressif une fin décente; au contraire, j'aimerais lui accorder les derniers rites, comme on le fait dans mon clan, pour le bien de son âme, si vous voulez bien me montrer l'endroit où le corps repose. »

En route, ou une fois rendus sur les lieux, elle entendait demander plus de détails sur l'incident qui avait mené à la mort de l'homme.

L'ansgar craqua un sourire connaissant les rites habituels du clan, il attendait patiemment la suite de l'histoire, semblait t'il y prendre gout.

Bien qu'elle eut quelques fois effectué le rite funéraire, elle n'avait pas vraiment eu à l'expliquer. L'Elfe sembla donc se concentrer lorsqu'elle répondit : « Tout d'abord, je marquerai deux ensembles de runes sur le corps du défunt; le premier servira à empêcher son corps d'être réanimé, tandis que l'autre exhorte l'esprit à partir et rejoindre le Voile. Normalement, on brûle aussi le corps, mais puisqu'il est enterré, je me contenterais de faire brûler du sauge, qui a des propriétés purificatrices. »

Elle hocha pour elle-même, satisfaite de s'être exprimée correctement, même si l'éloquence n'était pas sa qualité première. Puis, adoptant un sourire amusé, elle demanda : « Maintenant, allez-vous me montrer l'endroit, ou devrai-je suivre seule les traces laissées au sol? »

Elle examina le monticule qu'était le corps recouvert de cailloux. « Puisqu'il est déjà hors terre, je pourrais effectivement lui offrir le bûcher. » Cela dit, avant de faire quoi que ce soit, elle rapporta son attention sur le Dashnïr. L'Ansgar et lui-même ne pouvaient pas savoir quel était son clan, qu'elle avait rejoint peu de temps avant leur départ en catastrophe du continent, ou encore quelles étaient leurs coutumes. Du coup, le vieil homme qui n'en était pas un ne pouvait être certain de ses intentions. Après tout, le traitement d'un cadavre était souvent une affaire sensible. Aussi, son ton, lorsqu'elle s'expliqua, ne communiquait qu'une certitude sereine qu'elle s'apprêtait à faire une tâche juste, une tâche qui lui incombait.

« Sachez d'abord, Monsieur M, que les runes n'ont rien à voir avec une croyance quelconque. Comme je vous l'ai dit, elles serviront à empêcher, justement, que le corps ne serve à de sombres desseins ou que l'âme soit manipulée par un nécromancien ou par différentes créatures possédant de tels pouvoirs. J'ignore comment a vécu cet homme, mais son âme, comme toutes les âmes, mérite le repos, et c'est pourquoi les miens et moi-même observons ces rites. Notre préoccupation première est le Voile et, si nous avons comme tous les peuples et regroupements des croyances qui nous sont propres, en cette matière, nous nous en tenons aux faits observables. Si vous n'avez pas tout oublié, les runes vous seront peut-être familières, car elles sont utilisées en magie arcanique. »

Ses explications livrées, elle le considéra un moment. « Ai-je pu calmer un rien vos craintes? Je comprends que vous ne vouliez pas que je souille ce corps, mais comprenez en retour qu'il s'agit de tout le contraire. D'ailleurs, je trouve plus que louable que vous ayez rendu hommage à cet homme, même après qu'il ait tenté de s'en prendre à vous. Si vous voulez bien m'aider, nous pouvons compléter la tâche, ensemble. »

Peut-être y avait-il eu malentendu sur l'incapacité de l'homme à empêcher l'Elfe d'atteindre le corps ou peut-être la rôdeuse était-elle si furtive et sournoise qu'elle avait réussi à les mener jusqu'à la tombe improvisée sans qu'il ne s'en eusse rendu compte. Quoi qu'il en soit, ils y étaient désormais, car elle avait suivi les traces tout en parlant. Elle lui répondit à nouveau, visiblement déçue, un rien de lassitude s'infiltrant dans ses traits.

« Soit, Monsieur M. Je comprends votre opposition naturelle à ce geste, mais pas le refus de comprendre. Cela dit, je ne vous imposerai certainement pas de participer. J'assume l'entière responsabilité de ce geste et, si cela peut vous rendre plus à l'aise, vous pouvez retourner au cercle. »

L'Elfe se pencha alors pour « déterrer » le cadavre, c'est-à-dire retirer les cailloux qui le recouvraient et qui l'auraient sûrement protégé d'individus malveillants et de prédateurs beaucoup mieux que ce qu'elle s'apprêtait à faire, si on en croyait le Dashnïr.