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 Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd

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Siv

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MessageSujet: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeVen 5 Fév - 14:54

Les Gargouilles, ou les Violeurs de Mondes

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Gargou10

Il est des créatures qui existent depuis que la glaise originelle fut façonnée, à la faveur des Astres. De cette même boue dont furent élevées les premières montagnes, ces êtres que l’on nomme Gargouilles prirent vie.

Au ventre, dès leur naissance, leur couvait une faim. Celle de savoir. Peu importe le coût. Peu importe le prix, pour elles, ou pour autrui.

Autour d’elles, à leur plus grand émerveillement, la terre nue et volcanique se couvrit de limon originel, sous le lent travail des Astres qui offraient à ce monde leur bénédiction. Avec fascination, elles observèrent et étudièrent l’éclosion des premières plantes, la sortie des eaux stagnantes de créatures variées, qui s’approprièrent la terre. Ce monde était à la fois leur objet d’étude, leur terrain de jeu.

Intriguées, elles observèrent la vie animale pulluler, se multiplier, habitée par une autre faim, celle de la chair. Elles observèrent cette animalité se muer lentement, les créatures se complexifier, leurs esprits éclore comme les fleurs gigantesques des temps passés. Elles assistèrent à la naissance des elfes, avec qui elles nouèrent quelques liens, durant leurs études, et se reconnurent quelques similitudes, avec cette espèce cadette. Les siècles s’écoulèrent, lentement, sans qu’elles ne les virent passer. Les hommes et les nains s’ajoutèrent, à leurs sujets d’étude. Elles étudièrent de loin en loin la formation de leurs tribus, de leurs royaumes, de leurs empires, l’élévation et la chute de leurs souverains et de leurs institutions.

Ils jugèrent les hommes plus vénaux, plus bêtes et plus manipulables que les autres races anciennes. Ils déterminèrent que la faim dévorante qui habitait le cœur des hommes, pour le pouvoir, la richesse, le corps d’autrui, et l’accomplissement, les rendait ainsi faciles à assujettir aux desseins que les Gargouilles jugeaient nobles, et les investir comme êtres corvéables dans l’infinie quête des savoirs. Ainsi, ils bercèrent ceux qui se laissaient séduire par l’idée de promesse des richesses et dons qui assouviraient leur faim, un temps, en échange de labeur dans les mines profondes, ou sur les grandioses machines destinées à percer la terre en quête des ressources indispensables à la finalité de leur grande Quête de connaissances. La faim des hommes et celles des gargouilles se nourrissaient l’une l’autre.

Tissant ensemble l’immatériel et le matériel, l’or et les arcanes, les Gargouilles parvinrent à forcer l’hymen séparant le monde matériel de l’au-delà. Par la force brutale, accomplissant par la force de l’esprit un acte dont la sauvagerie se compare à ce s’accomplit sur une femme d’un rude coup de rein, ce peuple d'immortels s’approprièrent ce qui ne leur revenait pas. Ils ouvrirent la porte à des forces qui, pour une première fois en leur existence, les dépassaient. Ils pénétrèrent ainsi, par-delà le voile, pour en ressortir non pas plus riches de connaissances, de pouvoir et de secrets ainsi qu’ils l’avaient espéré.

Le ciel s'était obscurci en un sinistre présage, y grondait le tonnerre des éléments que les gargouilles avaient déchainés en s’introduisant au-delà du domaine que les Astres avaient confié à leur garde et à leur esprit en quête d’élévation. Les Astres grondaient et pleuraient la déchéance de leur première création. Les Gargouilles, franchissant le Voile ne serait-ce qu’un instant, avaient oublié. Là où elles espéraient trouver les lueurs de l’Illumination, une obscurité les avait baignés, jetant l’ombre sur le recoin de leur esprit où dormaient les idées qui avaient fait voir le jour à leurs plus glorieuses créations, qu’elles furent édifications complexes des machines qui avaient percé le voile, ou l’art de faire perdurer leur propre filiation. Ne restait plus, dans leurs esprits en partie vidés de souvenirs, que l’insatiable et cruelle faim des savoirs, laissée intacte malgré la malédiction issue de la défaveur des Astres.

Que ce récit soit une leçon. Homme du clan, souviens toi de ne pas abuser des dons Célestes. Modère tes faims en toute chose, avant d'être emporté par elles, ou d'en user pour dévorer ce Monde et l'Autre.
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeVen 5 Fév - 16:53

Les Pixies,  ou le Souffle des Inspirés

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Dechir10

Au sein de l’Ancien Empire, toujours se trouvaient des individus plus ingénieux, plus doués, investis d’un imaginaire florissant, d’une créativité inédite ou d’un talent inimaginable. Ces hommes et femmes, le plus souvent, s’étaient fait artistes et artisans sans égal, shamans bénis par les muses ou étaient devenus Skaldes adulés.

On disait de ces hommes et de ces femmes qu’ils étaient habités du Souffle. Qu’en leur cœur, quelque chose de différent vivait, et leur insufflait l’Inspiration, qui les poussait à façonner le monde selon le gré de leurs fantasmes.

Les individus bénis du Souffle n’étaient pas toujours les plus brillants, les plus agiles, les plus forts. Mais, ils étaient Inspirés.

Mais le jour vint où en un acte suprême de convoitise et de violence, le Voile fut percé par ceux qui voulaient voir au-delà, et s’approprier ce qui s’y trouvait, bien que cela ne leur appartienne pas. Le monde tel qu’on le connut fut dévasté, les certitudes s’écroulèrent, alors que de nouvelles forces surnaturelles déferlaient.

Des lèvres et des cœurs des inspirées s’échappèrent de curieuses formes colorées, qui prirent la forme d’humanoïdes ailés. L’on découvrit plus tard, en un instant terrible, que le Souffle de tous les  Inspirés de l'Ancien Empire s’en était allé. Cette inspiration avait quitté leur cœur, et s’en était allée voletante, toute seule, les laissant coquilles vides et mornes pour le reste de leur triste existence.

À ce jour, les descendants de ceux qui autrefois étaient habités du Souffle tendent à hériter du mal de leurs pères. Ils sont les acariâtres, ceux en mal d’idées neuves. Ils sont toujours coquilles vides, dont l’inspiration s’est évadée, et folâtre seule dans un monde sans pitié. Ils ont l’esprit empli de grisaille, ils sont assommés de quotidien, vides d’idées. Les traits d’humour leurs échappent, les contes et l’art les laissent froids comme la pierre. Il est dit que le Souffle de leur ancêtre erre peut-être encore parmi le monde des vivants, sous sa forme féérique, répandant l’inspiration en lieu et place des hommes qu’il aurait dû habiter. Cela… si l’engourdissement du mal d’âme et la lassitude, meurtrière de l’imagination, n’en a pas déjà eu raison. Ces hommes vides d’imaginaire et de fantaisie sont ces créatures que les Violeurs du Voile ont créées, à leur image.

Toujours, hommes maudits sur cent générations, ils errent de par le monde, peut-être sans le savoir, en quête de leur moitié féérique, cette créature que l’on nomme Pixie, qui un jour s’est évadée du torse de leur ancêtre lointain.

Homme du Clan, toujours chérit l'inspiration et les idées qui naissent en ton coeur, partage les avec les tiens. Depuis la Déchirure, sache que le Souffle peut te quitter à jamais, prendre un corps bien à lui et s'en aller pour te laisser ombre de ce que tu étais et spectre de ce que tu aurais pu être.


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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 16 Fév - 12:28

Les Harpies, ou la Promesse d'Éternité

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Harpie11

Après avoir façonné le Monde, les Astres firent naitre les premiers immortels en la forme des gargouilles, d'abord qui furent gardiens du monde et du Voile, puis en devinrent les violenteurs. En eux, ils insufflèrent part de leur essence intemporelle. Et en ce monde transpira la première parcelle d’éternité, dont la vie trouva à s’emparer, se complexifiant, donnant jour aux elfes, noirs comme blancs.

Dans le bourgeonnement de la vie et du monde, vinrent ensuite les hommes, qui édifièrent entre eux les barrières de cultures, de croyances, de traditions. Tribus devinrent clans. Clans s’unifièrent et se divisèrent, avant de se fédérer sous la coupe de l’Ancien Empire. Et par l’action des hommes se façonnait le monde. La traditionnelle division naturelle entre prédateurs et proies, forts et faibles, vaincus et triomphants, se maintenait et diversifiait ses formes tout en demeurant la même. De nouvelles dualités et rapports de force s’élaboraient, mais la nature restait la même.  Et face à l’injustice qui avait façonné le monde, et que les hommes contribuaient à alimenter, un clan de shamanes et pythies se révolta. Ces femmes étaient bénies par la Constellation de l’Aigle, conférant un profond lien avec le Voile, et une vision du monde égale à celle du majestueux volatile, capable de couver d’un regard l’ensemble de la création en la survolant.

Elles avaient lu dans les entrailles l’avenir terrible de l’Empire et du monde même. Les tragédies qui s’essaimeraient tout au long du fil de l’histoire. Le viol du monde et le Voile mis à mal. La fin de l’Empire et de la fédération malhabile des hommes. La chute des Dieux, et celle des idoles qui les suivraient.

Elles rêvèrent d’un monde meilleur, dont les injustices seraient aplanies. Et au fond de leur cœur, couvait une trace d’envie.

Elles demandèrent aux Astres d’offrir aux hommes l’Éternité, car il leur semblait que les Immortels, se pensant extérieurs au monde et leurs affaires, avaient un recul que ne pouvaient s’offrir les éphémères hommes, qui consacraient leur courte vie à marquer l’histoire par le sang et le fer, à accumuler la fortune et à écraser leurs pairs pour savourer les brefs instants de leur existence.

Les Astres répondirent :
« Vous, hommes, vivez par le biais de votre descendance, parcelle de vous-même se perpétuant pour l’Éternité. Cela ne vous suffit-il pas? »

Les pythies nièrent.

Les Astres renchérirent :
« Vous, hommes, avez reçu le cadeau de l’Écriture et de l’Inspiration. Par ce que vous couchez sur le vélin ou le parchemin, engravez dans la pierre, peignez, sculptez et édifiez, vous goutez déjà l’Éternité. Idées, œuvres et histoires sont immortelles. Cela ne vous suffit-il pas? »

Les pythies nièrent encore.

Les Astres objectèrent: « Vous, hommes, êtes des êtres ancrés dans la Temporalité. Nous avons offert à votre clan les Dons pour lire les desseins du futur, que vous puissiez préparer les générations à venir, paver la voie pour les épreuves qui se dessinent. Chercher à transcender les limites des Dons astraux, vous l’aurez vu, en mènera des centaines à leur perte, qu’ils fussent ou non Immortels. Vous savez, et avez vu, ce qui arrive à ceux qui parjurent leur nature profonde. Désirez-vous encore cette promesse d’Éternité? »

Déchirées, mais le cœur toujours battant d’une même volonté, allant toujours vers cet idéal qui, elles estimaient, les dépassait, elles acquiescèrent.

Les Astres répondirent par l’Acte. Du genre humain pourtant, seules les pythies qui l’avaient tant voulu et demandé devinrent immortelles. Mais toute concession de sa propre nature ne se réalise sans renoncement. Au fil des années, leurs corps, leurs âmes et leurs êtres se muèrent. Leur corps se couvrit en partie de plumes, elles devinrent mi femmes, mi aigles. Leurs âmes pétries d’idéalisme s’aigrirent, au passage des décennies, des siècles. Leur époque s’acheva. La mémoire de leur clan, désormais sans descendance, s’évanouit pour beaucoup. Elles n’étaient plus désormais pour les hommes que des monstres à réprouver. Si elles hasardaient un conseil, il n’était plus écouté par le genre humain qui les considérait dès lors comme des monstruosités, des aberrations. L’incompréhension laissa place à la frustration, et la graine de la frustration germa, donnant naissance à la haine qui, les années passant, croissait en envergure. Elles devenaient les créatures cauchemardesques que les hommes avaient présumées qu’elles étaient. À force de les répéter, les croyances devenaient réalité, et s’imposaient.

Occises par les lames, brulées par les flammes, le corps brisé sans cesse, elles renaissent, immortelles et toujours plus amères.

Au fond du cœur des pythies ce jour, ne demeure que deux choses : la mémoire de cette haine née de l’incompréhension et du parjure de la nature humaine, et, l’envie, pour ce qu’elles auraient pu être, pour ce qu’elles ne seront jamais plus.

Homme du clan, satisfait toi de ce que tu possèdes, des dons dont les Astres t’ont fait grâce. Cherche à devenir meilleur, sans pour autant chercher à parjurer ta nature et ce que les Astres t’ont cédé. À passer ta vie à envier, tu te perdras toi-même.



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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMer 17 Fév - 16:48

Le Monastère du Roi Liche, ou le « Vertueux Cardinal»

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Cardin10

Alors que Menoch n’était qu’une jeune cité édifiée sur les ruines d’un poste marchand de l’Ancien Empire, l’un des représentants du culte des vertus s’affaira à poser en Menoch la première pierre de Son Église. De prêtre mendiant, il s’éleva au titre de Cardinal en ce culte qu’il avait dû bâtir. Et ainsi, toute sa vie, le Cardinal de Menoch qui portait le nom de Maaz Ahrin s’était posé en ardent défenseur des vertus.

Ses prêches impressionnaient ses ouailles, par sa véhémence qu’on disait fervente. On le disait habité, de la volonté des divinités parangons des vertus. Et d’office, il avait toujours été traité avec une extrême révérence, que l’on n’aurait –jamais- osé appeler peur, de crainte d’en subir les conséquences.

Le Vertueux Cardinal n’avait jamais hésité, pour le plus grand bien et pour la défense des vertus elles-mêmes, à écourter les jours de qui semblait le mériter. Le cardinal était un homme vaillant. Il avait pris sur ses épaules d’endosser les rôles d’Huissier et Juge ecclésiastique, il semblait veiller au grain, n’ayant qu’à pointer du doigt pour que les Gardiens des Vertus et les Chiens de Kordaken fondent sur les mécréants comme un seul homme. Pour lui, comme pour ses suivants, la fin semblait justifier les moyens.

Les prudes et les religieux se rengorgeaient. Sous leur action, il semblait, la société de Menoch semblait devenir plus droite et morale que jamais. Le Cardinal Ahrin, toujours, disait vrai. Si il dénonçait un individu pour meurtre, toujours on trouvait sur ou chez lui de quoi le compromettre. S’il en dénonçait un pour acte de luxure, on levait en sa demeure autant de donzelles qu’en une maison de passe. Personne n’aurait osé imaginer, croire, et encore moins dire que les dénonciations du Cardinal auraient été alimentées par autre chose que des visions divines. Mais curieusement, ceux que le Cardinal ne portait en son cœur semblaient être ceux en qui le vice était mis en lumière soudain, du jour au lendemain. Ceux qui faisaient obstacles à ses projets. Ceux qui attiraient son regard et son ire. Ceux qui compromettait les gains de l’Église, et par association, les siens. Ceux qui lui faisaient ombrage, au sein de son institution. Tous ceux-là avaient ceci en commun qu’ils disparaissaient généralement promptement dans les fumées rédemptrices des buchers, ou étaient occis d’un coup de lame d’un Chien.

Le Cardinal s’était approprié en bordure de Menoch la ruine d’un châtelet de l’Ancien Empire, qu’il avait revampé selon ses gouts et reconverti officiellement en Monastère, à grand frais pour la cité Marchande et pour ceux qui achetaient auprès du clergé les Indulgences. Il s’était bien assuré que se trouve là Chapelle et Cimetière, parmi les plans de construction. Comme il se voulait par association lieu de culte en plus de la résidence personnelle du Cardinal, ses murs et ses dallages se couvraient de dorures et de pierreries. Il n’était aucune splendeur qui ne trouvait sa place en ce lieu-là. Et qui aurait pu le contredire, si ce n’était ceux sans religion : rien n’était-il pas trop beau pour les Divinités Vertueuses?

Il s’était entouré d’un lot d’ecclésiastes et de croyants qui adhéraient à ses vues et ses méthodes. Qui croyaient comme eux, à la fois, que toute fin justifiait les moyens. Et qu’Élus des Dieux, dont le Culte était devenu réalité, ils étaient représentants de leur empire sur le Monde.

Ainsi, riches de leur assurance, forts du droit divin, ils se permirent les largesses qu’ils prohibaient autour d’eux. Après tout, eux qui étaient si bons, eux qui pourfendaient le mal… en quoi pourraient-ils être affectés? Jamais, au grand jamais, ils ne seraient dénombrés parmi les vicieux. Suivant leurs instincts, justifiés par la divine inspiration, ils diversifièrent leur assemblée, y ajoutant des vestales et servants, jeunes et beaux pour la plupart.

Le Cardinal et sa Cour se permirent de jouer avec certaines forces. Ils étaient bénis, presque divins, pratiquement dieux eux-mêmes. Ils n’avaient assurément rien à craindre. La crainte n’était que pour les bêlantes brebis, qui leur étaient assujetties. Si l'appel des faims et curiosités était facile, il était toujours justifié et légitime. La fin, après tout, justifiait les moyens.

Ainsi, naturellement, le Monastère se transforma, avec le passage des ans. Le Cardinal décéda, et passa son flambeau et sa mitre, à quelque successeur. Aujourd’hui, le soit-disant Monastère se peuple d’errances et de souffrances. Aujourd’hui, le vice apparait au grand jour, se lit et déchiffre sur les visages tuméfiés des corps mouvant. On dit que parmi eux, le Cardinal Maaz Ahrin se trouve encore, dérobé de son nom par la mort et, devenu Roi Liche, ayant choisi Kozilek pour patronyme. On dit que malgré son trépas daté de siècles, il gouverne encore ses ouailles et ses suivants. De son château sous le nom pompeux de Monastère, il lance les siens en quête d’aventuriers à convertir.

Plusieurs ont oublié, par acquis de conscience ou insouciance. Parmi ceux qui se souviennent, certains parlent d'ironie. D'une transformation terrible liée à une malédiction ayant affecté un lieu et un homme pieux. Mais quelques clairvoyants savent, au plus profond d'eux, que le lieu n'a subi aucune transformation profonde.  

Qu’il soit littéralement en son châtelet, ou abstraitement au sein des Institutions, l’esprit du Cardinal Maaz Ahrin demeure bien vivant.

Homme du clan, souviens toi qu’au-delà de la vision duale et primaire de la vertu ou du vice, demeure l’interprétation des hommes, imposant leurs vues et leurs faims en mettant en la bouche de leurs idoles des paroles. Souviens-toi, que le cycle n’est tout de noir et de blanc. Souviens-toi, de la raison et du discernement, car ceux aveugles par intérêt ou par bêtise sont facilement trompés, abusés et corrompus.


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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMer 2 Mar - 13:26

La Meute éthérée, ou le baiser de la Lune


Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Fenris11

La Lune, autrement connue comme la Louve, est l'astre le plus capricieux. La gigantesque perle qui orne le ciel nocturne prend parfois en son giron, brièvement, les enfants abandonnés ou mal nés, qu'elle les abreuvait de ses mamelles et les protégeait avant de les rendre au clan, à une meute. Mais il arrive, en certains cas, que la Mère Louve rappelle à elle ses enfants. Pour avoir été abreuvés dans le giron de la louve céleste et bénis par elle, il leur faut désormais payer un tribut. Il leur faut s'offrir tout entier aux caprices de l'Astre, les nuits de plénitude lunaire. Parfois la Lune les rappelle à elle, les laissant déchiquetés et devenus part de la Meute Éthérée, pour avoir été ainsi dévorés. Aucun obstacle ne ralentit jamais la meute surnaturelle. Jamais elle n'a besoin de répit, ni ne défaille. Jamais, depuis l'aube des temps, leur proie ne leur a échappé.

Mais, parfois, en une nuit terrible, ils offrent part d'eux-mêmes aux prédateurs, et prennent ces enfants de la Lune pour eux-mêmes, en leur coeur, part de la Meute Éthérée. Par ce terrible tribut, les enfants lunaires deviennent guerriers-loups, prenant les caractéristiques du prédateur en partie ou en tout, oubliant parfois l'entier de leur existence l'histoire d'une nuit, pour n'être plus que prédateur, part du grand tout de la Meute.


Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Louve10


L’origine de la Meute Éthérée n’est pas sûre, mais le clan de Sovenghärd garde en mémoire une histoire. L’on dit qu’il fut autrefois trois frères ambitieux, qui rêvaient de s’élever, devenir Étoiles à leur tour, et peupler le ciel parmi les constellations hivernales. Ils étaient des hommes dégrossis par la guerre mais infusés par les Dons, devenus parangons de leur clan par la force. Fenrir, Hatì et Mánagarmr. Le trio des frères célébra un rite pour avaler tout entier le soleil et la lune, pour gagner leurs pouvoirs, et devenir à leur tour entités célestes, au même titre que les aventuriers ayant traversé le voile pour y trouver leur fortune. Le Soleil et la Lune s’enchâssèrent derrière un voile noir. Le ciel se plongea dans une obscurité indicible. La Lune reparut la première, triomphante sur les jeunes entités célestes qu’étaient devenus les trois frères. Elle fit peser sur eux tout le poids de son pouvoir. Les trois frères se commuèrent en entités surpuissantes, mais mi-hommes, mi loups, monstrueuses. Les trois frères devinrent les pères de la Meute Éthérée, qui sous leur guidance, se multiplie.

La Meute Éthérée guette, sans cesse, satisfaisant les commandements que leur dicte l’Astre lunaire. Il arrive parfois que certains membres de la meute fussent consumés par leurs instincts, avec lesquels ils doivent lutter, pour préserver leur humanité. Si en cette constante bataille ils sont défaits, ils se muent en loup et aboyeurs, garants de la malédiction qui pèse sur eux. Ils deviennent alors menace pour leur clan, pour le Voile, et surtout, pour eux-mêmes.

Enfant de la Lune. Prend garde. Souviens toi de ce que tu es. Demeure avant tout, avant d'être enfant lunaire, fils de Sovenghärd. Si tu oublies tout, souviens toi que les tiens ne te laisseront perdre le Voile, et te perdre toi-même.



Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Meute_10
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeVen 4 Mar - 17:09

Les Rasselbock, ou les Bêtes-qui-n’en-étaient-pas

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Wolper10

De tous temps les chasseurs relatent avoir aperçu, en forêt, et parfois poussant l’audace jusqu’aux campements, des bêtes curieuses. Souvent en apparence, ces dernières ont tout de la taille et de la délicatesse des petites proies, rongeurs ou petit mammifères qui s’ébattent sous la ramée.

Et pourtant, en l’apparence des Rasselbock, quelque chose diffère. Il se trouve toujours quelque chose pour physiquement les dénoncer, quelque anomalie les dissociant de la forme qu’ils avaient adoptée.

Nombre sont les chasseurs qui revinrent chez eux, blêmes et bredouilles, racontant avoir vu un lapin ou un rat d’eau, paré de cornes, de griffes, de crocs, d’ailes ou de diverses protrusions. C’est là ce que l’on nomme les Rasselbock. Leur vue est si courante que même le peuple Dashnir, tout à la matérialité et aux affaires, aura trouvé pour eux un nom : Al-mi’raj.

Même si ces créatures semblent petites, innoffensives, il ne fait pas bon les sous-estimer. Nombre des chasseurs rentrés de leur rencontre infortunée avec un Rasselbock y ont laissé un peu de leur personne. Ces créatures semblent agir avec une férocité et une puissance, nullement en concordance avec leur apparence, et ce qui devrait être leur nature, leurs instincts. Et on dit ces bêtes dotées d'une soif de sang et d'une hargne indiscutable.

S'il ne fait pas bon subir le courroux innattendu d'un Rasselbock, une offrande de breuvage lourdement alcoolisé parvient généralement à les attirer, ou les apaiser.

Toute créature, semblant au fond agir de façon contre-intuitive, contre-nature, peut s’avérer être un potentiel Rasselbock, ces bêtes qui sont plus qu’il n’y parait. Bien plus. Auquel cas il convient de s’en méfier.

Souviens-toi, homme du clan, qu’il n’est au fond qu’un genre de la création, à avoir la lourde tendance à agir à l’encontre de la logique, du bon sens et de ses instincts naturels. Et c’est là le genre humain.


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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeLun 16 Mai - 23:56

Les Minotaures, ou les enfants maudits de la cité sans nom



Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Swamp_10

Dans les premiers jours de la Rupture, l’humanité désœuvrée cherchait abri en anciennes places fortes, de l’Ancien Empire, comme en terrain fécond et exempt de menaces. Alors qu’un groupuscule se décida à établir ses caravanes dans le parage d’un des oasis désertiques, jouxtant la mer, un autre amalgame de survivant préféra le giron de la montagne et les forêts du nord, voisines.

Ces deux groupuscules, miroir l’un de l’autre, enfants du monde égarés, en quête d’une manne, de sécurité. L’un, établi près des eaux courantes, l’autre, reclus dans le giron de la montagne. L’un, s’ouvrant sur le monde pour s’assurer survivance, l’autre, cherchant sécurité derrière la forteresse inexpugnable que semblaient offrir les remparts naturels.

Le temps s’écoulant, les deux communautés grandirent, et cités, jumelles et avoisinantes s’édifièrent, sur des idéaux différents, mais des besoins similaires. Les faims des hommes les habitant pourtant, ne connurent pas de frontières. En rareté des ressources partagées, collaboration difficile laissa place à la méfiance, méfiance laissa place à la défiance. Et défiance sema la graine de l’hostilité, larvée.

Jamais, les cités jumelles, ne connurent de guerre ouverte, comme en temps plus anciens où, avant la fédération des clans, ces derniers se jetaient sans arrière-pensée, en un élan féral, les uns contre les autres.  Groupuscules connurent embuscades, assauts opportuns, et morts orchestrées dans la pénombre, concrétisées plus souvent par le venin distillé que par l’élan violent. Les habitants de la cité du désert, bien que bénéficiant des remparts naturels des falaises, n’avaient su égaler les défenses, de la cité recluse de la montagne du nord, et d’autant, rechignaient à engager un conflit ouvert, pour lequel ils n’auraient pas eu systématique avantage, et encore moins l’assurance d’une victoire.

Deux civilisations s’édifièrent, en marge l’une de l’autre, leurs haines mutuelle se nourrissant l’une l’autre. Le jour vint, où un homme puissant, de l’entourage du Vizir de la cité maritime, auréolé de respectabilité, eut à son compte une idée. Il se décida, de rassembler en son parage, esprits capables et ingénieux. Il ne manquait pas d’hommes de mains, de ressources, et était connu, pour avoir le bras bien long. Mais il usa de son influence, grandie par la promesse, de faire disparaitre le problème que constituait la cité voisine, pour de bon.

Usant de ces ressources, de ces grands esprits mobilisés, fine fleur, de la cité désertique, et de quelques années, opérant les rites les plus noirs, ne posant aucun rempart, pour accomplir ce qu’il estimait juste, il parvint, par la magie et le savoir, à distiller une mixture innommable, destinée à effacer la menace que constituait la cité voisine, pour de bon. Une denrée rare, destinée à acheter la paix, en ce conflit larvé, qui pour trop, n’avait qu’assez duré. Une mixture maudite pour les uns, bénie, pour les autres, selon le côté de l’histoire, duquel ils se seraient trouvés.

Au profit d’une nuit sans lune, porteur de cette confection empoisonné, l’homme de confiance du Vizir envoya son serviteur le plus discret. Ce n’est point dans l’éclat des lames, et les rivières de sang, que la cité de la montagne vint à tomber. Mais, dans le murmure d’un liquide, versé au fond de la seule source, de la cité recluse. Sous l’œil des astres, les corps des habitants de la cité montagneuse se commuèrent. Ils se firent mi-homme mi-bêtes, à l’égal de ce que les grands esprits, fomentateurs de la malédiction, les avaient voulus. Ils se firent errances, et corps brisés.

Coupés à jamais de ce monde, du Voile, de leur humanité. Incapables, au fond, de périr ou de vivre. L’histoire, écrite des vainqueurs, aura effacé le nom, de leur cité, en même temps que les leurs. Ensemble simplement, leurs cités se seront corrompues de concert, mais, de différentes manières.

Désormais, leur errance se perpétue, sans présage de fin aucune. En les murailles de leur cité inexpugnable, peu à peu désagrégées par les âges, ils errent. Perdus, dans leur ancien havre, devenu dédale, cherchant en ses replis parcelle de leur humanité déchue.

Souviens-toi, homme du clan, qu’il est des fins qui ne justifient pas les moyens. Et qu’à sacrifier l’humanité des autres, tu perds à chaque fois, un peu de la tienne.
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Siv

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMer 28 Sep - 22:36

Sethlim, ou la Consécration de l'Essence Duale

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Loup-s10

Une histoire commence bien souvent ainsi qu'elle se termine. En ce cas-ci, celle évoquant ce qui aurait façonné celui que tu recherche, débute à la fois mitigée de tragédie et d'héroïsme. Cette histoire là traite des douleurs et des excès de ce combat éternel, du meilleur et du pire en chaque homme. Sempiternel duel du loup clair, et obscur, habitant le coeur de chacun.

Imagine un clan, de questeur de connaissances, artefacts et savoirs. Un clan comme un autre, vivant ainsi qu'il le pouvait, subsistant de ce que l'irascible désert n'avait pas avalé déjà. Mais ainsi que tu le sais, aussi impitoyable que peut se montrer le désert, jamais nature n'aura cruauté d'une intensité égale à celle pouvant naitre en coeur d'hommes. Ainsi, pour ces hommes qui se veulent prédateurs, et qui se complaisent à désigner ceux d'autres obédiences comme proie, il n'est plus grande jouissance que de traquer humain animal pour l'asservir à leurs fins. Ainsi, ce clan comme les autres bascula, un jour de mauvaise fortune, dans le camp des proies. Et bêtes humaines fondirent, exhudant stupre et soif de sang. Ils cherchèrent à prendre là, ce qui chatouillait leurs appétits. S'agissant là, de tout ce que tout ce qui pouvait flatter même les plus bas des instincts de l'animal humain.

Mais alors que les bêtes humaines s'apprétaient à fondre, sur ce qui restait du clan blessé et exsangue, vint à s'interposer un jeune garçon. Dans l'héroïsme profondément ancré dans les intentions les meilleures, mais sans réflexion sur ce qui est sis au delà, et dans la tragédie, l'histoire de l'Homme que tu recherche débuta.

Ainsi, l'Homme, qui pourtant n'avait pas encore l'âge d'être désigné ainsi, se proposa afin d'être pris, en lieu et place de ceux et celles que son coeur chérissait, et que les bêtes humaines ne lui avaient pas déjà ravi. Par quelque coup de fortune, faste ou sinistre, les bêtes humaines se laissèrent convaincre, et emportèrent avec eux l'Homme pour mieux en dépouiller de son humanité. Pour en faire un objet qu'ils pourraient briser, d'abord. Et de chose, en faire bête humaine, servile aux volontés des chefs de la meute, si tant qu'il eut pu, courbant l'échine, résister au passage des années.

Le coeur, le corps et l'esprit de l'Homme-qui-n'en-était-plus-un furent brisés bien des fois. Mais vibrante, au creux de son ventre, demeurait une faim ardente, celle de la survivance, même lorsqu'il ne semblait rester rien de plus. On le crut alors devenu bête humaine, part de cette meute qui de bon gré avait rejeté son humanité au fossé. Et à son tour, prenant part aux rapts et atrocités, grandi ainsi, il sentait pourtant au fond de son crâne comme de ses tripes les tiraillements et tourments que seule la persistance de la conscience peuvent offrir à qui les perpètre. Malgré lui, malgré la force des instincts que la meute avait cultivée, part d'humanité lui restait. Et vint un jour où, en une convulsion puissante, cette humanité voulut de nouveau se faire manifeste, ainsi qu'une graine germine au printemps. Ce jour, où laissé seul, sa meute décimée par entité plus puissante et impitoyable encore que ne l'était l'animal humain, vint pour lui ce printemps.

Laissé à lui même et connaissant peu de choses hormi l'appel de ses faims qu'on lui avait appris à écouter au dessus de tout, et pourtant hanté par sa conscience, l'Homme-qui-en-était-redevenu-un débuta son errance.

Il se fit mercenaire, puis protecteur d'innocents. On lui avait appris à détruire, traquer, anhiiler, et il prit la décision d'user de ses dons et instincts pour satisfaire les élans de sa conscience. Ses pas lentement le menèrent vers l'idéal de rédemption, vers lequel il désirait de tout coeur tendre. Il était humain paradoxe, cherchant à embrasser sa propre dualité et ses propres contradictions, ce qui en vérité n'est jamais chose aisée. Et pourtant, en cette quête il se faisait parfois son propre némésis, répétant erreurs, folies, élans, guidé par les faims de l'animal humain qu'il était devenu, qu'il parvenait parfois à justifier, par un complexe ballet de l'esprit, en motivations bien plus hautes et plus vastes que les simples appétits de la chair et les commandements de l'ambition.

Il endossa un jour mantel de protecteur des vertus, aspirant peut-être à ce que la guidance cléricale le mènerait tôt ou tard vers son salut, tôt ou tard, en cette lutte constante contre ses faims, contre lui-même, contre ses plus funestes penchants. Il passa un jour au doigt l'anneau liant deux existences en une seule, sa passion l'ayant guidé vers une femme elle-même née et façonnée par la pénombre, mais qui au gré du passage des ans s'était transformée elle-même. Il se lia profondément de coeur à des amis, déclara haut et fort ses amitiés. Mais parfois, derrière, comme s'il fut agi d'une autre entité, la bête humaine éprouvait des sursauts, et s'évertuait à endommager ce que l'Homme avait patiemment édifié, en cherchant à se garder de lui-même.

Sethlim Nasrin demeure l'illustration même, du fait qu'en chaque homme existent un loup sombre et un loup immaculé, illustration des élans et penchants, qui demeurent en lutte constante, et s'entre-dévorent. L'un ayant un jour le dessus sur l'autre, pour être parfois battu le lendemain. Celui qui en cette lutte triomphe, homme du clan, demeure celui que l'on nourrit.

Plusieurs fois, dévoré de l'intérieur par cette lutte, plus ardente en lui qu'en bien d'autres, l'Homme a cherché à rencontrer sa fin sous bien des prétextes. Au nom de la noblesse de coeur, du bien de plusieurs, maintes et maintes fois il a caressé l'idée du sacrifice. Et le Survivant, continuellement tenté par sa propre fin, pour peu qu'elle eut écho de l'héroïque noblesse que commandait sa conscience, se trouvait presque stupéfait et marri, de se trouver encore vif après avoir tenté maintes et maintes fois d'accomplir l'impossible, et être couronné de succès. Car en ces actes impensables, excessifs, d'un héroïsme où la raison avait peu de place, l'Homme cherchait une chose au dessus de toute, visiblement, sa propre rédemption.

Peut-être les Astres le préservaient-ils, pour lui offrir au fond cet acte ultime dont, de longue haleine, il avait caressé l'idée. C'est en un acte de sacrifice, cherchant à offrir sa vie pour faciliter l'exode et le salut des survivants de Menoch, qu'à dessein Sethlim Nasrin demeura à quai, la lame levée avec quelques frères d'armes déterminés de finir la lame au poing, contre la déferlante irrépressible des entités.

C'est sur un acte d'héroïsme excessif, que s'acheva sans doute l'existence du Survivant continuellement en lutte contre lui-même, qu'une âme en lutte constante contre les taches qui la maculaient est sans doute retournée au Voile. Et nous pouvons espérer, qu'en trouvant ce qu'il avait si longtemps cherché et caressé, il eut pu se repentir, et soulager son propre coeur et sa propre essence des tourments qui le tenaillaient.

Ainsi l'histoire s'achève, porteuse peut-être de certaines leçons, concernant l'essence duale des élans humains. Pour Sethlim, nous ne pouvons espérer désormais, que sa lutte achevée, sa dernière faim assouvie, son âme lavée en son propre regard, ses tourments seront venus à terme et qu'il aura trouvé sérénité qui trop longtemps lui était élusive.

Souviens toi, homme du clan, qu'il te revient de maintenir en ton propre coeur l'équilibre nécessaire à l'atteinte de toute parcelle de sérénité. Mais qu'en cette lutte sempiternelle, et en cette heure si critique, il est préférable en cette heure de nourrir le loup clair.
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMer 28 Sep - 23:37

Les Marche-Froid et les Éternelles Errances

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd La_mer10

Entre le monde des morts, et celui des vivants, le Voile, fin et immatériel vélin pourtant, fait office de rempart. Il survient parfois que la fibre délicate de ce tissu éthéré soit déchiré, de façon fortuite ou, délibérée au plus souvent.

S’il fut prouvé, par ces pontes de la cité elfique perdue de Valacirca, que la chute et les déboires des idoles connues un temps comme dieux des vices et des vertus était la nature même de ce qui troublait le Voile, et mena à la plus récente des Ruptures, et que l’influence autrefois disruptive de la nécromancie n’affecte désormais plus le Voile que de façon marginale, ainsi que les autres arts occultes… Il n’en reste pas moins que nécromants arpentent un filin fragile, puisant par-delà le Voile pour ramener âmes mortes dans le monde des vivants, usant des reliefs laissés dans le monde matériel et troublant par-delà le Voile l’âme qui lui faisait miroir.

Ainsi, que peut-on penser, des pratiquants des arts nécromants désormais? Autrefois traqués, pour l’affect important de leurs actions sur le Voile, la situation altérée nous pousse à reconsidérer le jugement face à leur art. Ainsi, doit-on le considérer d’une façon à l’égal de la lame de métal, pouvant être usée en desseins aussi nobles qu’innommables.

Les corps et les âmes, séparées par la mort, font leur retour au Cycle. Les premiers retournent à la terre pour la nourrir et renaitre. Les secondes se fondent dans le Voile, se réunissant avec les forces éthérées, s’unissant en un Tout dépassant l’entendement de ceux foulant ce monde. Rejoignant, pour le dire simplement, les Astres et les Esprits à même l’essence du Voile. Le nécromant usant ce jour de son art judicieusement saura, s’il rapatrie dans le monde des vivants une âme, la renvoyer sans douleur en l’outre monde sa mission accomplie, afin qu’elle puisse enfin se fondre en l’essence du Voile. Il saura disposer proprement du corps, afin que son essence puisse à nouveau être avalée par la terre.

Si l’usage irresponsable d’une lame, châtié par les lois d’autrefois, a conséquences bien tangibles sur le monde qui entoure son porteur, ces répercussions ne sont rien en comparaison des remous causés par l'usage d’un art tel que la nécromancie utilisé sans considération ou avec malveillance. Trop souvent, utilisateurs des arts dits sombres manquent de la considération ou du souci nécessaire.

Ceux-là qui omettent de renvoyer à la terre les corps et au Voile les âmes dont ils sollicitent le concours, laissent en leur sillage un lot d’âmes tourmentées, et de corps brisés, destinés à l’Éternelle Errance dans le monde matériel, incapable de revenir à la terre et au Voile ainsi que la nature l’entend.

Les âmes arrachées au Voile tourmentent ceux et celles croisant leur chemin, spectres divers et variés, riches de rien de plus que de souvenirs, et de la certitude de leur sentiment d’inachevé. Il revient, par la palabre lorsque possible et que par miracles elles se font raisonnables, par les armes décorées des glyphes consacrées lorsqu’elles n’en laissent pas la chance, de les renvoyer au Voile où elles pourront s’apaiser, leur errance éternelle achevée.

Mais le sort est bien pis pour les corps ramenés à la vie sans une âme, désignés comme « Marche Froid ». Oubliées de leurs maitres, coques vides constitués des corps décrépits, en mal d’une âme pour les occuper, retournent à leur lieu d’inhumation le plus souvent, ou leur ancien lieu de résidence pour peu que dans leur crâne évidé, le moindre souvenir en reste. C’est en partie raison pourquoi ils semblent si aisément pulluler dans les cimetières dont les cultes des vices comme des vertus, pour des raisons divergentes, étaient férus. Les Marche Froid cherchent le contact de la vie, la chaleur de sa chair, des cœurs palpitants et des corps animés d’âmes. Ceux-là cherchent à combler le vide inexorable qui semble les occuper. Ils cherchent à s’emplir de cette vie et de cette essence qui leur fait défaut, l’arrachant de leurs mains roides à ceux qui la portent. Ils sont ceux qui nuitamment arrachent enfants à leur mère, fondent sur le promeneur insouciant et déchiquettent l’ingénu qu’ils parviennent à surprendre. Malgré eux, ou à dessein, ils rompent le fil de la vie qu'ils s'efforcent de saisir à pleines mains, enragés d'en être dépossédés.

Défie toi des vivants ayant franchi les portes du monde des morts, que l’on s’est plu un temps à élevé sur le piédestal du divin, défie toi de même des morts rapatriés puis oubliés, en ce monde en lequel ils n’appartiennent plus. Permet à ceux que tu chéris de poursuivre leur route, leur aventure dans le monde des vivants achevés, en dispensant les rites adéquats, adornant les corps des runes adéquates, avant de les laisser se consumer.

Homme du clan, il ne te revient plus de juger sur l’Art, fut-il noir, mais bien sur la manière. Et encore tu peux faire la grâce de rapatrier en cette destination qui leur reviennent, fut-elle le Voile ou la terre, ces oubliés du ciel, de la terre, et de leur ancien maitre.
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeJeu 29 Sep - 15:17

Les Cromlec’h ou les Cercles Consacrés

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Cromle10

Il est des lieux, où le Voile est plus mince. Ceux sensibles à la vision ou au ressenti des fibres éthérées du Voile tendent à réagir à l’influx de ces lieux. Soudains, ils sont appelés à faire halte, se reposer, se ressourcer, en ces lieux que rien ne distingue à l’œil ordinaire.

En temps anciens comme contemporains, ceux désireux de marquer ces lieux à l’œil nu élevèrent en leur pourtour monuments de pierre. Les monolithes dont sont entourés tels emplacements marquent correspondance avec telle constellation ou l’autre de passage dans les cieux, connues de diverses façons par d’autres tribus, et honorées par les nôtres sous les dénominations qui nous sont familières. Les monolithes en appellent également aux forces arcaniques et druidiques.

On reconnait, bien souvent, tracées sur les pierres séculaires, parfois effacées, parfois entretenues, des runes gargish, qui formèrent le langage arcanique tel qu’il nous est familier, et les runes Eodh de l’ancien Empire, qui sont usitées pour représenter à l’œuvre les énergies et forces naturelles, dites druidiques.

De par la minceur du Voile du lieu encerclé de pierres, relèvent sporadiquement ceux qui y méditent des phénomènes hors du commun.  Ceux désireux de puiser à même le Voile énergie pour engendrer manifestation, ou phénomène, de par la réalisation d’un rite, tendent à s’y rassembler.

Ils sont lieux altérant les hommes qui y passent, et que les hommes y passant peuvent altérer, à l’égal d’un vase communiquant. Il demeure, en sa forme circulaire, symbole du cycle liant ce monde et l’autre, de leur perpétuelle communion et cohésion.

Il est là un conte bref, concernant l’un des Cromlec’h du continent. Un jour l’un des apprenti-druide d’un clan voisin avait visité ce Cromlec'h au crépuscule, et avait été visité à son tour par un Esprit naturel, ayant pris la forme du serpent. Il lui parla longuement, et évoqua devant le jeune druide un trésor qui se trouverait là. Le jeune druide sans grande expérience rameuta guerriers capables et autres éclaireurs, vivement. Il était là en liesse, de ramener aux siens un présage, et la promesse de vastes richesses. Ainsi, entre les pierres et les cairn, ils se mirent à creuser. Il n’y eut qu’un éclaireurs, pour protester avec véhémence, les exhorter à ne point parjurer le lieu consacré, mais les autres, ayant en tête les richesses promises par ce qui avait l’allure d’un esprit naturel, demeurèrent sourds à ses appels. Pourtant, après avoir retourné la terre, déraciné les fleurs, toujours ils étaient bredouille. C’est déblatérant sur leur déconvenue, s’interrogeant s’il ne fallait pas creuser plus profondément, qu’ils furent en un éclair foudroyé. Il n’y eut que pour leur survivre que l’éclaireur qui s’était évertué à les contenir, qui était reparu sur l’autre continent, au centre d’un autre Cromlec’h. Ce n’est que grâce à lui, qui aboutit titubant et confus dans le voisinage de la cité elfique de Valacirca, que cette histoire si drôle si elle n’était si triste, est passée de bouches à oreilles. La richesse qu’on leur avait promise était de nature mystique, et ainsi, mis à l’épreuve, ils avaient échoué. Ou encore une entité du Voile, prenant corps et apparence d’un esprit naturel les avait trompé et dans leur candeur ils avaient bafoué leurs croyances et valeurs pour satisfaire ses desseins.

Souviens toi, homme du clan, de veiller sur ces lieux lors de tes périgrines, de laisser aux Astres un tribut en ton passage, et de les entretenir lorsque tu trouves au près d’eux port d’attache. Car ainsi que toute chose en ce monde, ces lieux peuvent être préservés ou corrompus. En ces lieux, fais toi à la fois respectueux et prudent.
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeSam 1 Oct - 22:58

L'esprit protecteur ou le tribut de l'harmonie

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd WUSXCLb

Toutes les forêts ont-elles leur esprit gardien? Ce conte du clan de Crebain'Dor ne prétend pas le savoir, mais il raconte la rencontre d'un tel être.

Lors du pillage du village d'Orphée, les Elfes quittèrent ses ruines fumantes pour trouver un nouvel endroit où s'installer. Pacifistes de nature, ils s'éloignèrent des régions habitées pour éviter de futurs conflits et finirent par s'aventurer profondément dans un marécage. Plus ils s'avançaient, plus les arbres se faisaient nombreux et gagnaient en taille, si bien que leur cime vint à ressembler au plafond d'une énorme caverne, tant elle bloquait le soleil. Les créatures qu'ils y découvrirent leur étaient inconnues et souvent hostiles. Même leur viande n'était pas toujours bonne à la consommation. Pire, l'eau si abondante pouvait rarement être qualifiée de potable.

Pourtant, les plus sensibles du groupe sentaient l'appel de cet endroit inhospitalier et leurs frères et soeurs y voyaient au moins l'avantage de l'isolement. Ils installèrent leur campement permanent au pied d'un monolithe impressionnant. Les premiers temps furent difficiles; les Elfes apprenaient quels animaux, quelles plantes éviter, mais parfois au coût de leur vie. Leur environnement, si différent de celui qu'ils avaient connu, semblait vouloir les repousser. Même les corbeaux leur donnaient le mauvais oeil; du moins, c'est l'impression qu'avaient les colons.

Seuls membres du clan à savoir manier les armes pour se défendre plutôt que pour chasser, les rôdeurs adoptèrent un rôle plus important auprès des leurs, dont la survie dépendait d'eux. Leur nouvelle chef, une jeune femme pas même centenaire, car l'ancien avait péri lors de l'assaut sur Orphée, se concerta avec un aîné qu'elle respectait pour sa sagesse. Ensemble, ils conclurent qu'ils devaient montrer à la forêt que leurs intentions n'étaient pas malveillantes. C'est seule et sans arme qu'elle s'éloigna du campement, ayant choisi une direction au hasard.

Plusieurs heures passèrent sans histoire. Puis, un loup au pelage sombre apparut sur son chemin. Deux autres se dévoilèrent derrière la rôdeuse. Ils marchèrent en rond autour d'elle, prêts à bondir, et l'Elfe nerveuse crut comprendre l'épreuve : elle ne devait pas se défendre ou se sauver. Elle n'était pas l'ennemie. L'un des loups se projeta alors sur elle et la plaqua au sol. Les mâchoires de la bête se refermèrent sur son avant-bras et la morsure était bien réelle. Contre ses yeux fermés, elle sentit le souffle d'un autre membre de la meute et c'est alors qu'elle saisit le vrai message. Les Elfes n'étaient que des résidants de la forêt comme les autres, comme ces loups. Ils ne leur étaient pas supérieurs et ils n'étaient pas privilégiés. Un jour, ils pouvaient chasser un gibier, puis se retrouver proies eux-mêmes le lendemain. Leur place était la même que celle qu'occupaient toutes les créatures de la forêt. Elle mourrait pour prouver sa reconnaissance de ce fait tout simple et pour laisser son clan trouver sa place dans ce cycle naturel.

Des croassements retinrent les loups avant qu'ils ne puissent la blesser plus avant, ou pire encore. Ébranlée et sanglante, la jeune femme se releva et aperçut d'abord les nombreux corbeaux occupant les branches basses environnantes, puis la créature qui approchait. On aurait dit un arbre, car des branches formaient son corps squelettique, mais un crâne d'oiseau de grande taille lui servait de visage. L'Elfe resta sur place, effrayée mais stoïque, et l'avatar de l'esprit protecteur appliqua deux racines en forme de doigts, ou l'inverse, sur la plaie pour absorber une petite quantité de sang.

Crebain'Dor, car c'est ainsi qu'ils nommèrent bientôt leur village et leur clan, put alors entrer en harmonie avec la forêt et ses autres habitants grâce au tribut symbolique qu'effectuaient chaque mois les rôdeurs.

Souvenez-vous de respecter la nature et de vivre en paix avec celle-ci, car vous n'êtes que l'une des nombreuses créatures comptant sur elle pour subvenir à leurs besoins. Nous appartenons à son cycle tout autant que les petites bestioles qui l'habitent.
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeLun 3 Oct - 13:26

Le Cerbère, ou Croc d’Argent


Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Cerber10

On raconte que les Cerbères viennent au monde, enfants hybrides de créatures du Voile méconnues et de louves accouchant, en lieu et place d’une portée conventionnelle, d’une seule entité tricéphale. Mais nul ne peut se vanter d’avoir pu voir venir au monde le Cerbère. On raconte aussi que leurs trois têtes se tournent respectivement vers le passé, le présent et l’avenir, et qu’ils constituent à eux seuls le symbole de la continuité, mais aussi de l’unité du temps passé et à venir. Ces idées, et référents, à défaut d’avoir vu le monde de par les yeux de la créature même, demeurent du domaine du symbole.

Toutefois, l’existence des Cerbères ne peut être niée. Maints d’entre eux ont déjà été aperçus, entrevus, et ont été acquis tantôt à titre de curiosité, bête de foire, ou gardien d’artefacts ou de lieux. Ce fut le cas pour le Cerbère qui fut connu d’abord comme Croc, puis Croc-d’Argent, qui selon son pelage, ou son appétit pour les métaux qu’il aimait ronger. Bête peu commune, et de fait convoitée, il eut sa cage, chiot encore, dans la maison de nantis de la plus opulente cité du continent. Il s’attacha pourtant à eux, ainsi que l’esclave pris garçonnet peut éprouver pour celui qui le gouverne loyauté, et même tendresse.

Pourtant ses richissimes maitres de la cité elfique perdue de Valacirca ne conservèrent empire sur lui bien longtemps. Car la richesse attire la convoitise. Et malgré sa puissance et son influence, l’opulente famille n’était pas à l’abri des éclats les plus violents que provoque la vénalité. Troupe de truands eurent à un moment l’opportunité de laisser le Cerbère orphelin de maitres. Et, baptisé du sang de ceux qu’il s’était pris à chérir, l’immense canidé se mit en tête d’occire hommes et femmes qu’il croiserait. Il en fut convaincu par le groupe de brigands, qui avait étayé son raisonnement, qu’il s’agissait là de sanguinaires créatures. De monstres.  

Ainsi, le Cerbère s’en prit à tous ceux qui croisaient son chemin, revoyant en eux la silhouette des truands qui lui avaient ravi ce qu’il estimait être les siens. Pourtant un jour, il rencontra troupe plus rusée, à défaut d’être en soi plus forte, destinée à le traquer. Troupe, contre bon pécule, délivra le Cerbère aux commanditaires d’une telle chasse, qui, ayant appris son existence, décida d’ajouter la créature à leur ménagerie peu commune, de créatures de ce monde et du Voile. Après tout, il était dit que le clan Massoud, fort de son nombre, s’était doté d’un cheptel particulier, qu’il exploitait à son gré et entendait massacrer en l’arène pour son bon plaisir. Ses hommes usant en attendant tantôt des créatures liées à l’éther pour innommables expériences… et parfois pratiques tout aussi innommables, pour peu que la créature eut un rappel, même infime, de la féminité.

Là aurait pu s’achever l’histoire du Cerbère Croc-D’Argent, passé de mains de maitres considérés, à la vie sauvage, puis livré sans arrière-pensée en celles de maitres qui étaient, à la vérité, bien plus cruels. Apprécié, oublié, puis finalement, écrasé avant de retourner au Voile où certains disaient qu’il appartenait.

Les Astres en voulurent pourtant autrement, et le délivrèrent de ce destin, en mains de ceux qui un jour, voulurent comprendre. Et compréhension, fut-elle d’une chose, ou d’un être, mène souvent à l’attachement, puis l’affection. Et par nature, affection éprouvée et traduite en l’action incite attachement qui lui ferait miroir. Ainsi, un homme du clan, Davarion, se prit-il d’affection pour le Cerbère. Et s’apprivoisant l’un l’autre, Croc d’Argent en vint à lui rendre son attachement. Pour la première fois, le Cerbère connaissait autre chose qu’un maitre, bon ou intransigeant, ou que la solitude. Et du sentiment fort, naquit loyauté indéfectible, du Cerbère à l’homme, comme de l’homme au Cerbère. Pour lui, l’homme brisa les barreaux de la cage qui le retenait, motivé par les sentiments qui l’habitaient. En contrepartie, le Cerbère se fit gardien de ce à quoi l’homme tenait. Si différents, mais capables de confiance menant à la symbiose, leur histoire porte leçon.

Ne te fie pas aux apparences, homme du clan ,et cherche avant tout compréhension et entendement. Et souviens-toi, homme du clan, que les monstres ne sont pas toujours ceux qui en ont l’allure, ou ceux que l’on prétend.
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Davarion Margyas, Eodh

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeLun 3 Oct - 17:01

Le Cerbère (Suite)

Si le chien est le meilleur ami de l'homme, alors qu'est ce qui pourrait être mieux qu'un gentil chien a trois tête? On ne nait pas un monstre, peu importe l'apparence du pauvre bougre. Ce sont ceux qui t'entoureront qui en déciderons. Ainsi prendre un animal, aussi doux soit il, si il est maltraité sans cesse et tenu dans des conditions execrables il est normal qu'il puisse devenir mauvais avec le temps, il en est de même pour un homme qui serait placé dans ces conditions. Mais au fond de lui le Croc d'Argent est un noble créature, il ne demande qu'un peu d'amour et un peu de métal pour se nourrir, comme n'importe quel animal de compagnie. Si son apparence peu en effrayer plus d'un, il faut savoir passer outre le premier jugement, souvent rapide et sans fondement. Ainsi il faut laissé une chance au gens et au animaux de montrer leur vrai visage! Et celui de Croc d'Argent et bien celui de la douceur et de la loyauté, tout comme son compagnon humain!
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 4 Oct - 0:44

Macsen, ou le Compteur  

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Vanita10

Macsen n’avait pas toujours, parmi le clan, été connu sous ce patronyme, même si par sa taille haute, on eut pu croire le nom tout trouvé, au jour de sa naissance. Non, il avait choisi ce nom pour lui-même, après son rite de passage l’intronisant comme homme aux yeux du clan et du monde. À ce moment, jeune encore, il s’imaginait que l’apropriation d’un patronyme qui serait sien en tout dompterait un peu le chaos du monde, qui l’effrayait. Oh, à ce jour, devenu homme fait, comme il se gaussait des illusions qu’il avait.

Les années lui avaient appris l’indomptabilité du monde, l’inéluctabilité du chaos qui le constituait. Et cette idée même, à laquelle il avait pourtant dû se résigner, le tétanisait. Malgré sa haute taille, malgré sa dénomination qui en faisait « le plus grand », il se laissait dépasser par l’imprévisibilité.

Macsen avait hérité de la tâche, peut-être un peu malgré lui, de tenir l’inventaire des ressources dont disposait le clan. Il avait endossé son mantel de responsabilités en renâclant, mais soulagé au fond. Car en comptabilisant le nombre de fourrures, de boisseaux de grains séchés, de pots de baies confites ou de vasques d’hydromel, il trouvait là le refuge qui lui faisait défaut. Dans la simplicité des nombres qu’il comptabilisait, il trouvait sérénité d’âme. Il domptait le chaos du monde, en dénombrant les choses, usant du Chiffre comme certains usaient du Verbe. Et il lui semblait pour une fois, exceptionnellement en cet univers tissé d’imprévu, dompter en tout le chaos qui causait son tourment. Il se commuait, homme à la merci de son univers, se transfigurait et se faisait Dieu, égal aux Astres à sa façon parmi ces éléments dénombrés, catégorisés, entreposés.

Les objets, artefacts, les ressources laissées en son décompte n’auraient pu avoir meilleur gardien. Car de leur préservation dépendait l’harmonie de l’univers extérieur comme intérieur de Macsen. Ainsi lorsqu’il découvrit ses étagères dérangées, certaines denrées manquantes, ce qui l’obligeait à recompter, il s’était fait telle entité divine et vengeresse, dont la Création aurait été dérangée par quelque agent du chaos insidieux, qui s’y serait immiscé sans invitation.

Le larcin était sans importance, quelques fruits confits pour l’hiver entreposés là, pris sans avertissement sans doute par quelqu’un que la faim avait tenaillé. Une histoire sans importance, pour une babiole, pour certains. Mais pas pour l’Homme qui comptait. C’était là le chaos qui rampait et s’infiltrait, dans le sanctuaire qu’il préservait farouchement. Macsen, créateur outragé, se fit entité vengeresse. Il se décida à piéger certaines denrées qui avaient été touchées. Il était déterminé, à ce que l’Ordre reprenne ses droits en l’autel qu’il lui avait dressé, et que celui qui avait spolié ce sanctuaire le paie chèrement par la navrure de son propre corps.

Nuits et jours passèrent, puis de la tente qui servait de réserve, vint un jour un glapissement douloureux, que l’on eut cru venu de la gorge d’un renardeau ou d’un louveteau sentant venir la mort. Puis vint le silence. Macsen, triomphant et vengé, se précipita en son sanctuaire, pour ajouter l’injure à la blessure et réprimander celui ou celle qui avait osé déranger, ce qu’il passait ses jours et ses nuits à compter.

La vue, au sol, d’un garçonnet le figea sur ses pas. Il reconnaissait des traits similaires aux siens, en ce petit minois. Le visage du captif était déjà livide, le piège qui n’aurait dû que blesser un adulte avait tranché l’artère à la cuisse du garçonnet qui grimpait aux étagères pour y chiper les friandises. Malgré son sens accru de l’anticipation, la résultante de son acte qu’il avait calculé, Macsen se retrouvait devant une situation sur laquelle il n’avait pas compté.

C’est à la vue du petit corps brisé, celui d’un frère non seulement de clan mais aussi de sang, que Macsen découvrit et comprit, trop tard seulement, ce qui comptait le plus.

Homme du clan, dans l’adversité des situations les plus critiques, dans l’imprévu comme dans la routine, souviens-toi en toute heure et en toute chose, avant qu’il ne soit trop tard, de ce qui compte vraiment.


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Siv

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 4 Oct - 18:13

Les Dryades, ou les Gardiennes des Forêts

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Dryad10

Il fut un temps où les Dryades, créatures sacrées si tant étaient, de par leur rôle de protectrices sylvestres, étaient une vue rare. La multiplication des failles, le tourment du Voile, a toutefois semblé les inciter à sortir de l’ombre.

En un passé pas si lointain, la vue d’une dryade tenait de l’exception. Un homme ou une femme du clan l’apercevant, en était un pour qui la parfaite symbiose avec la sylve méritait crédit et telle récompense. Quant à ceux qui les offensaient... rarement retrouvaient-ils le chemin du camp, car à la vérité dryades se font égale à la forêt, bienveillante et accueillante pour ceux sachant l’honorer, mais sans merci pour ceux qui y outrepasseraient leurs droits. Il est dit que les shamans du clan, une fois le Voile franchi, peuvent en certaines heures critiques, revenir sous cette forme pour dispenser au clan conseil, avertissement, ou secours. Ce fut le cas pour la shamane Seivwyfar, celle qui me précéda. Les bouleversements récents, précédant l’éclatement de ce monde et le déchirement du Voile, la menèrent à reprendre pied en ce monde même, suivant le rite de l’Appel, que le clan peut initier. En ramenant âme méritante d’un protecteur du Cycle dans ce corps sylvestre, et quasi-éternel, infusé par la magie naturelle, le clan peut ainsi s’assurer de la prévalence de la nature, face aux forces qui peuvent la corrompre. Dans les parages de Menoch, elle se fit mère des dryades déboulées d’une faille, confuses et incertaines face au monde neuf qu’elles apprivoisaient. Destinée à les guider selon les principes séculaires, qu’elle avait préservé de son vivant. Entretenues et protégées du clan, le jour viendra peut-être où, dans la lutte entre nature et corruption, ce monde et les entités hostiles vomies par les failles, grâce à leur aide les premiers pourront triompher sur les seconds.

Une constante demeure, toutefois, malgré les bouleversements. Les Dryades sont créatures vivant en symbiose avec les forêts qui les abritaient, qu’elles fussent obscures ou claires, denses ou clairsemées. Elles tendent, bien souvent, à ne sortir de leur réserve que de protéger les forêts dont elles se sont faites gardiennes. Chaque dryade tend à s’attacher à un arbre, dont elle aurait planté la graine, et dont elle aurait supervisé la croissance, le nourrissant des forces qui l’habitaient parfois pour en élever le tronc et les branches en un temps surnaturel.
 

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Mortme10

Elles sont aussi défenderesses des esprits naturels, à leur façon. De par le clan, il est coutume d’évoquer « la chasse au cerf blanc » comme un acte final, d’un homme ou une femme du clan trop éprouvé par la vie, diminué par l’âge ou par la blessure. Certains ingénus, étrangers à la nature de l’apparition d’un cerf immaculé, se lancent aux trousses de la créature, pour que s’achève leur existence sitôt que le sang perle, sur la fourrure immaculée. Car le cerf blanc demeure esprit naturel et guide, et il est dit que les dryades s’en font naturellement gardiennes. Cette chasse, finale et ultime, permet à ceux l’entreprenant, en connaissance de cause ou non,de quitter ce monde la tête haute, dignement, leur âme conduite par delà le Voile, par les dryades qui viendraient la recueillir pour l’y conduire directement. En cette conjoncture, en ces moments finaux, il est dit que les dryades lisent dans le cœur du chasseur, et que le traitement accordé au chasseur est égal au respect qu’il aura témoigné pour la Forêt, sa vie durant. Son âme se fera au sein du Voile, ainsi que son corps se faisait en forêt, allié bienveillant accueilli, ou individu hostile plongé là malgré lui.

Souviens-toi, homme du clan, de notre profond attachement que nous avons, avec les dryades. Qu’en elles, il peut arriver de retrouver une âme connue, et ancestrale. Sache les traiter, de fait, avec la déférence qui leur revient.
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Davarion Margyas, Eodh

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeVen 7 Oct - 13:23

Les Djinnes, ou les marchés a la Duran

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd 87800410

Il existe maintes et maintes créatures aggressives et violentes dans le monde. Leur apparence vont parfois de pairs avec leur personnalité. Laid a l'intérieur, comme a l'extérieur. Pourtant on dit que la beauté est a l'intérieur, car on peut etre particulierement hideux a en dehors mais etre bien gentil.. c'est ce qui compte au final, du moins selon certain. Mais il y a aussi ceux qui sont particulierement beaux a l'exterieur, mais bel et bien pourris a l'interieur. C'est le cas des mystérieuse créature que l'on nomme djinnes.

Si jamais vous êtes seul dans votre demeure et que tout a coup vous entendez une voix sensuelle et qu'en vous retournant vous voyez une jolie femme, vous pouvez vous poser des questions. Si vous êtes en compagnie de vos amis et que vous la voyez de nous mais que vos compagnons dise ne pas pouvoir la voir ou l'entendre, rassurez vous, vous n'êtes pas fou! Ces créatures magiques du désert, n'apparaitrons qu'a ceux ou celles qu'elles désirent abusés et prendront des apparences qui vont plaire a leur victimei.. Ainsi une magnifique femme aux courbes forts agréables, avec un bien jolie visage, vêtu.. assez peu, pourrait un jour vous apparaitre. Déja la vous vous direz : Mais quel chance que j'ai aujourd'hui. Et après cette femme étrange, étrangement belle vous dira qu'elle peut réalisé votre désir le plus cher! Ma foi, c'est votre jour de chance! Et probablement votre dernier si vous faite le con en acceptant son marché...

En effet, les djinnes vous offrirons grâce a leur grand pouvoir magique le souhait que vous désiré, mais en contrepartie elles demanderont un petit paiement de votre part.. votre âme. De plus ces fourbes peuvent se montrer des plus insistantes! Elles apparaitront au moment ou vous vous sentez seul, a faire vos affaire.. et pouf! elle sera la a vous carressez par derriere en vous demandant de choisir rapidement votre souhait pour qu'elle puisse vous piquer votre âme. Mais sa elle vous le dira pas nécessairement.. avant qu'il soit trop tard, car un mauvais marché vous le savez après l'échange que vous vous êtes fait rouler, mais dans ce cas ci c'est malheureusement fatal. Alors si vous faite la gaffe de faire le voeu éviter au moins de partir dans la honte en demandant une omelette..

Le mieux a faire sera bien sur de l'ignorer, de refuser tout marché avec elle. Éventuellement elle pourra se lasser et chercher une nouvelle victime. Si elle persiste vous pouvez essayer de l'enfermer dans une bouteille ou autre contenant, mais c'est un procédé assez complexe, alors le mieux a faire c'est d'éviter d'attirer l'attention de ces créatures, comment? Je sais pas...

Ainsi sachez bonne gens, qu'une jolie femme qui veut vous offrir ce que vous désiré le plus au monde est malheureusement souvent trop beau pour être vrai. Alors méfiez-vous des marchés trop beau pour être vrai, car souvent vous vous ferez avoir comme des débutant, et cela mes amis, ce n'est pas drôle, alors soyez vigilant!
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Siv

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 11 Oct - 11:41

(La Djinne – Suite)

Les propos de mon comparse, à la vérité, sont bien avérés. Mais il est plus à la Djinne qu’un intérieur pourri, et un joli minois. Il s’agit là, à la vérité, d’une créature capable d’une puissante magie, de plier la réalité à sa volonté sans effort. De fait, les dons d’un ou une djinne peuvent être convoités, aux fins d’accomplir l’impossible, fut-ce pour mortels et immortels.

Mais, toujours, la quête d’un djinn vient à un prix important. Car la créature aime à se jouer de ce que les uns convoitent, ou de ce que les autres chérissent, pour les affecter comme pour les tenter.

Les Djinn ne sont pas simplement enfantés de l’éther. Mais, il s’agit plutôt à la vérité d’âmes en peine, demeurées en ce monde trop longtemps à titre d’errance, ayant laissé mijoter longuement leur dernière palabre ou pensée, toujours vengeresse. Ils furent ceux, et celles, parmi les généreux, et les justes, qui furent lésés dans leurs derniers instants.

C’était le cas de Dina Dorreh, la Djinne de Menoch, venue hanter les nuits et les jours des hommes de la cité, par ses tentations matérielles comme salaces. Elle avait autrefois été, suivant le Premier Cataclysme survenu il y a un millénaire, femme puissante mais généreuse, usant sans compter de ses dons magiques pour le secours des autres survivants, puis colons, le cœur plein d’abnégation. D’autres cependant, jugeaient déplacé qu’une femme se trouve à même de plier l’éther, comme la volonté des hommes à ses désirs. C’était le cas d’un dénommé Sparfel, qui trouva moyen de faire condamner et conduire au bûcher Dina, dans la jeune colonie qu’était Menoch alors. Sur le bucher funeste, ce qui était bonne volonté se fit dépit, et dépit se fit hargne vengeresse. Elle qui, de son vivant, avant exaucé de bonne foi les souhaits de ceux l’entourant, les exaucerait de bien mauvaise foi depuis l’au-delà. Et elle tint sa finale promesse, venant hanter ceux qui l’avaient torturée, réduite à néant, les leurrant de promesses. Par delà leur mort, elle s’acharna sur leurs descendants, et sa rage vengeresse ne connut plus de frontière, alors que ses pouvoirs croissaient, et que son essence se liait davantage au Voile, pour se commuer en la créature qu’elle devint.

Si le clan fit sa capture, non sans sacrifice, et s'il se réserve voeu bénéfique, qui pourrait gommer les torts causés par la vengeresse voleuse d'âmes, il n'en reste pas moins qu'il est toujours doute, quant au fait qu'une telle créature, si pleine de vindicte, trouve enfin la paix.

Les djinns sont créatures rouées, ainsi elles ne sont réellement vincibles que par la ruse. Leur lien au Voile est si fort, leurs pouvoirs, si étendus, qu’il est invraisemblable de les vaincre par la force des armes conventionnelles. Il est dit qu’ainsi, il faut une petite armée pour espérer en venir à bout, en espérant dans le meilleur cas qu’il reste sur le lot une poignée d’hommes capables de conter leur victoire. Il faut donc les conduire à un piège magique, puis en un contenant spécialement conçu pour les contenir, au gré de leurs initiatives tentatrices, par moyens subversifs. On n’asservit au fond un Djinn qu’en se montrant plus malin. Mais puisque l’âme immortelle se trouve en jeu, en cette lutte des manœuvres et esprit, il n’est aucune marge d’erreur, pour qui lance telle initiative.

Mais prend garde, homme du clan. Si tu dois vaincre le feu par le feu pour soumettre un ou une djinn à ta volonté, sache qu’il y a fort risque de s’y brûler.
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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 11 Oct - 13:51

L'Oiseau-Tonnerre, dit le Corbeau-Garou, ou Raviya

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Raviya11

Nos Ancêtres évoquaient la visite d’une créature, au fil de leurs rêves. Un oiseau vaste, si immense de par son envergure, qu’il était dit qu’il déplaçait les nuages d’un simple battement d’ailes, que le claquement de son bec était égal au son du tonnerre, dont il savait frapper ses proies avec la même vivacité foudroyante, et que l’immense oiseau pouvait soulever sans effort montagnes, entre ses serres. Parfois, un tel oiseau se présentait-il sous la forme d’un aigle, inspiré et mythique, mais le plus souvent paraissait-il, sous le visage d’un immense corbeau.

Sa visite, à travers le songe, était présage favorable, réponse à l’une ou l’autre question qui trottait dans la tête de celui à qui venait l’apparition. L’oiseau, par nature libre et féru de légèreté, ainsi que le sont beaucoup de ceux nés sous la constellation des mois d’été, portait là l’invitation à suivre ses instincts, se détacher. Son cri tonitruant, était un appel à la liberté.

On raconte qu’un soir, au moment de la Première Chûte, le corbeau gigantesque, l’Oiseau-Tonnerre, passa du monde des songes à notre monde, arraché au même moment que les fées des âmes des Inspirés.

Abouti en ce monde, marri et confus, le plus grand des Corbeaux entreprit de le découvrir. Interloqué, sur ce qui y ferait écho. Loin des anciens royaumes qu’il occupait, il se souvenait de la cour des fées et de ses litiges, tout en y demeurant étranger. Parmi les tribus, puis les civilisations humaines, il demeura tout aussi libre, bien que lui manquait le vol de ses nuées. Malgré leur absence, il suivait ses instincts, dont il était tributaire. Mythique créature, il se fit témoin séculaire et bien souvent silencieux, des naissances et des trépas, des hommes comme de leurs civilisations.

Le Corbeau, désormais connu comme Corbeau-Garou par ceux qui avaient embrassé sa vue sans comprendre, même s’il était seul, trouvait satisfaction en sa liberté. D’une aile, il pouvait protéger, aider. D’une serre, il pouvait au contraire anéantir. En tout, il suivait les commandements de ses instincts, et de son cœur. Du haut du ciel, le Corbeau veillait et réprouvait, chassait et s’abritait, libre et de ce fait, content, malgré tout.

Le jour vint, pourtant, où un clan d’hommes éleva ses yeux vers le ciel, et apercevant l’Oiseau-Tonnerre, décida de s’approprier son pouvoir. Le clan Massoud avait coutume de convoiter les créatures exceptionnelles. Lorsqu’il entendit le fracas de la marche des armurés et les tambours annonçant le conflit qui à ses oreilles avaient si souvent sonné depuis des âges, le Corbeau-Garou ne se douta pas, cette fois, que l’on venait pour lui.

De par leurs armes, et leur magie, ils dérobèrent les ailes et la force de l’Oiseau-Tonnerre. Du corbeau gigantesque, vivant en ce monde mais demeurant toujours un peu au-delà, ne resta plus que l’âme coincé en corps de femme. Années durant, l’Oiseau-sans-ailes subit leurs avanies et les disgrâces. Il apprit la faim, la peur, le poids de la solitude, la fragilité des hommes qu’il avait survolé si longtemps.

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Raviya13

Une ancienne proie vint un jour pourtant à lui. Celui qui n’aurait en un autre temps été rien de plus qu’un repas, vint pourtant briser ses chaines. Titubante et confuse, femme encore, l’Oiseau-qui-n’en-était-plus-un aboutit en cité des hommes, qu’autrefois elle aurait jaugée de haut. Au sein des murailles qu’elle n’aurait pas de coutume fréquentées, elle retrouva ses ailes, et put de nouveau s’envoler.

Désormais l’Oiseau-Tonnerre plane encore. Commandée toujours, par ses instincts et la primordiale liberté de sa race, consciente pourtant des luttes et épreuves qu’endure l’humanité.

Homme du clan, prend exemple sur l’Oiseau mythique si tu pouvais, capable de chérir sa liberté maintenant qu’il en connait toute la mesure. Si tu suis son exemple, il te portera sur ses ailes.


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Aethyr

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 1 Nov - 17:39

Les frères Waranyë ou les fruits de la vengeance

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd O3syqTt

Les frères Waranyë étaient des chasseurs valeureux du village d’Orphée qui avaient maintes cicatrices pour prouver leur penchant à affronter des créatures dangereuses. Si les histoires de leur héroïsme lors de la défense dudit village n’existent pas, c’est parce que les frères étaient loin des leurs au moment du massacre et ne constatèrent l’horreur qu’à leur retour. Aegon, le cadet, mais aussi le plus sage du duo audacieux, en fut profondément troublé, mais Alerion ne pouvait penser qu’à la vengeance. Avec grand peine, Aegon réussit à convaincre son aîné de rester pour protéger les survivants qui tenteraient de trouver un nouvel endroit où s’établir.

Comme nous le savons, le groupe prendrait éventuellement résidence dans les marécages de Crebain’Dor, mais le voyage ne se fit pas sans encombre. Alors que le groupe de rescapés quittait les ruines du village avec quelques possessions, une femme remarqua un duo à la lisière de la forêt. L’information se transmit et les frères Waranyë fixaient bientôt les hommes du clan responsable du pillage qui les avait mis dans cette situation. Ces hommes ne se cachaient pas, laissant les Elfes les apercevoir et semblant leur dire que s’ils pouvaient partir, ce n’était qu’avec leur permission.

Alerion ruminait face à leur culot tandis qu’Aegon tentait de le calmer. Lorsque les survivants d’Orphée s’éloignèrent assez pour les perdre de vue, le frère aîné déclara qu’il allait s’assurer qu’ils n’étaient pas suivis par un nombre plus important de combattants. Aegon voulait l’accompagner, tant pour sa sécurité que pour l’empêcher de faire quelque chose d’imprudent, mais Alerion indiqua qu’il était le plus discret des deux et qu’il courait moins de chances d’être détecté seul, sans compter que les leurs comptaient désormais très peu de combattants. Le cadet accepta à regret de laisser son frère partir.

Silencieusement, Alerion Waranyë se faufila entre les arbres jusqu’à ce qu’il retrouve la trace du duo. Il suivit ces hommes un moment, n’arrivant qu’à penser à la façon dont leur clan avait trahi les Elfes pour des provisions qu’ils n’avaient même pas, ayant déjà partagé leur récolte avec ce clan. Au final, ils avaient surtout volé des vies et, s’ils ne pourraient jamais les rendre, le chasseur pouvait les faire payer à leur tour. À une distance raisonnable, il encocha une flèche à son arc et relâcha la corde; le projectile traversa la distance en un clin d’œil et sa victime n’eut jamais la chance de réagir. La flèche se ficha entre ses omoplates et il tomba à genoux, puis au sol tout à fait.

Son partenaire se réfugia immédiatement derrière un arbre. Alerion se cacha lui aussi, sachant qu’il devait persuader son adversaire de se dévoiler. Prudemment, l’homme maniant la hache darda de tronc en tronc, tentant de déterminer où attendait le chasseur embusqué. Ce dont il ne se doutait pas était que le Waranyë avait pris position dans les branches d’un arbre. Il ne vit jamais venir le trait non plus. L’Elfe acheva ses victimes avec une lame, puis, sa tâche accomplie, il alla rejoindre son groupe. À Aegon et aux autres, il dit tout simplement qu’ils n’étaient pas suivis.

Deux jours passèrent sans incident, puis, alors que le soir poussait de plus en plus cette deuxième journée vers son trépas, une vigie sonna l’alerte. Une vague d’hommes enragés déferla sur les rescapés, ou c’est ce qu’il sembla dans le chaos. Lorsque les Waranyë abattirent l’un des assaillants, ils comptèrent une dizaine de ses frères tout au plus. L’attaque avait semblé plus formidable sous l’effet de la surprise. Avec d’autres Elfes aptes à combattre, ils défendirent férocement les autres survivants et, lorsqu’il ne restait plus que trois agresseurs, ceux-ci se regroupèrent et battirent en retraite.

Plusieurs rescapés avaient perdu la vie ou la voyaient s’échapper lentement, dont Aegon. Son frère pleura en constatant la blessure mortelle et avoua au cadet son geste qui avait attiré les foudres de leurs ennemis. Aegon lui fit promettre une chose; il lui dit : « La prochaine fois que l’on te fera souffrir, souviens-toi de ce que ta soif de vengeance nous a apporté. On récolte ce que l’on sème; ne sème pas la haine. » Il rendit bientôt l’âme et Alerion décida de ne pas poursuivre les trois hommes. Les Elfes marchèrent plutôt une partie de la nuit en direction opposée, laissant derrière eux leur vie d’antan et ses conflits.

Souvenez-vous des mots d’Aegon, car agir avec la haine dans le cœur risque d’attirer celle-ci sur le clan en retour.
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Siv

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeJeu 3 Nov - 17:06

L’Ogre et les Trolls ou la petitesse des géants

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Ogre10

Peu après la première rupture du Voile, dans la jeunesse du clan,  les pérégrines de ce dernier le conduisirent jusqu’à une terre prometteuse, féconde, adjacente à une forêt giboyeuse et sise à l’ombre d’une montagne. Pourtant, chasseurs et éclaireurs ne tardèrent pas à dénicher, dans le voisinage du campement nouvellement établi, occupants plus anciens du val convoité. Entouré de troncs d’arbre entiers, piqués à même le sol, au faîte légèrement aiguisés, se trouvait un camp peuplé de trolls des montagnes. Ces géants, tout sauf paisibles, ne tardèrent pas à chercher à fondre sur les éclaireurs, harangués par un ogre immense, brandissant un arbre arraché comme massue.

La petite troupe d’éclaireurs dut replier, devant l’assaut coordonné. Les trolls, vindicatifs mais peu perceptifs, ne tardèrent pas à rentrer dans leurs enceintes, une fois que leurs proies eurent pu, sans trop de mal, déjouer leurs sens. S’étant dispersée, la poignée d’éclaireurs dut faire le constat, en se rassemblant, qu’un de leurs membres était venu à manquer.

Le chasseur le plus discret de la troupe, né sous l’égide des Astres hivernaux du Serpent, se décida à se lancer à la recherche de leur frère de clan manquant. À l’abri du boisé dense et des rochers accumulés, l’éclaireur put se faufiler, vers le camp occupé par les géants. Tendu, le chasseur se faufilait, de carcasse en pierre, de pierre en pièce de mobilier grossier, en quête de son comparse, qui pouvait se trouver au cœur du campement. Si les trolls des montagnes sont agressifs, leur perception fait parfois autant défaut que leur cognition. Ainsi, sans encombre, derrière une pile de carcasses, le chasseur dénicha-t-il son comparse, livide de peur, mais bien vivant. Il étreignit les épaules de son comparse de ses mains, exprimant sans parole la joie de le retrouver, et une récrimination silencieuse d’être ainsi resté derrière. D’un geste de bras léger, pourtant, le chasseur livide attira l’attention de son frère de clan venu le secourir. Leurs regards se déportèrent, sur l’ogre qui rudoyait les trolls de son entourage, tyran parmi les géants de sa commune, maitre de par sa force brute, qui n’avait d’égale que sa cruauté. En leur observation, ils purent l’apercevoir battre certains des plus faibles de ses pairs, dévorer quelques trolls nouveaux-nés entiers, dérober ce qui lui faisait envie des mains d’autrui.

Il régnait sur ses pairs, ainsi que l’on fait Empereurs et souverains d’autre temps, sans considération pour ceux qui lui étaient dits assujettis. L’ogre, après tout, demeure l’humanoïde, aux faims et aux gloutonneries qui ne sont jamais bridées par les obstacles de la conscience.

À sa façon, ce campement reflétait davantage de l’humanité qu’il n’y paraissait, faisant le portrait de tyrans passés et à venir, des masses assujetties par la force brute ou écrasées par force de convention ou de lois.

Une idée sembla conjointement germer, dans la tête du duo d’éclaireurs, même si à défaut de pouvoir en discuter, ils ne s’entendirent pas sur son exécution. Le campement des trolls constituait une menace au clan, établi provisoirement dans le voisinage. Il leur sembla adéquat alors, de terrasser le tyran. Car si le camp des géants se mobilisait, leur assaut sur le campement de fortune du clan pourrait causer de lourdes pertes. Ces géants indélicats étaient connus pour le ravage qu’ils causaient, pour dévorer des hommes entiers. Et, c’était, après tout, une question de temps. Mais ils savaient que de par la force brutale, ils ne pourraient terrasser l’ogre, et surtout pas un camp entier de trolls entassés et belliqueux.

Le premier chasseur, plus téméraire que le second, se décida à sortir de la cachette d’où il s’était dissimulé, espérant attirer l’attention du plus gros des géants, uniquement. Son comparse, venu à sa rencontre pour le secourir, en resta mortifié : il avait aperçu, quant à lui, une troupe de trolls avoisinante, qui l’avait aussi vu émerger. Mais bien vite l’ogre les écarta de son chemin, d’une solide bourrade, pour se précipiter sur l’homme lui faisant face. Gueule ouverte, il s'élança sur le chasseur. De la fronde, il envoya dans le gosier béant une flasque incendiaire, qui éclata dans le fond de la gorge du colosse, et le laissa en plein désarroi. Le second chasseur sortit de sa cachette, s’attendant à devoir défendre chèrement son comparse comme sa propre vie. Pourtant les trolls restèrent là, stoïques. Voyant l’ogre se tordre de douleur, à l’agonie, les entrailles littéralement en feu, ils les virent même –célébrer- la chute de leur tyran de grognements approbateurs. Les réjouissances furent de courte durée, et les trolls eurent tôt fait d’engager entre eux une mêlée, pour déterminer qui serait le prochain souverain de leur petite communauté.

Le duo d’éclaireurs en profita pour détaler, rejoindre les autres, qui se promirent de revenir au lendemain pour jauger les résultats de la mêlée. Au petit jour, ils tirent parole, et revenant sur les lieux du campement des géants, ils ne trouvèrent que sanglante dévastation. À l’ombre de la montagne, au voisinage de la forêt giboyeuse, le clan put établir ses camps provisoires pour cet été-là, et les suivants. En passant dans le val, au voisinage d’un monticule recouvert de mousse, relief des enceintes du campement des géants gagné par le végétal, les plus expérimentés des chasseurs et éclaireurs rappelaient aux plus jeunes :

Souviens-toi, homme du clan, des fruits qui germent tantôt de la tyrannie, tantôt de l’opportunisme, de la soif de pouvoir et de la bêtise, qui n’est monopole ni des puissants ni des écrasés. Évite de te faire ni Ogre, aux insatiables et brutaux appétits, ou Troll, fort uniquement de sa sottise, aveuglément soumis à quelque maitre ou seigneur. Souviens-toi que tu seras le plus grand des hommes, si tu ne rejettes ta conscience, et si ni ton cœur ni ton esprit ne se racornissent.
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Aethyr

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MessageSujet: Re: Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd   Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd Icon_minitimeMar 22 Nov - 18:55

L'ascension ou le mythe crebain'dorien de la création

Légendes et Bestiaire du clan de Sovenghärd H9izqw8

Lorsque s’éveilla Dyrinmin, la première entité, ses pensées confuses créèrent notre monde dans tout son chaos. Des âges passèrent et l’être apprit à contrôler ses pulsions, ses effusions et ses pouvoirs illimités. La force qu’était Dyrinmin tenta alors d’apporter de l’ordre à son environnement et sectionna, rangea et organisa ce dont son existence purement créatrice avait peuplé l’univers, lui-même inventé de ce fait. C’est ainsi que naquit le Voile.

Dans un coin de ce monde, Dyrinmin constata l’existence de deux êtres. Ses enfants vivaient main dans la main, deux parties d’un tout, incapables de même considérer quelque séparation que ce soit. Leur union était entière et pure. L’entité se présenta à son fils Tybìr la Lune et à sa fille Luthiell le Soleil. Ils conversèrent et leurs paroles marquèrent la terre à jamais de symboles et de sens. Ensemble, ils procédèrent à toute sorte d’entreprises et donnèrent naissance avec plus de précision, de curiosité et d’expérience que jamais.

Finalement, la fatigue gagna Dyrinmin qui dut se reposer. La première entité ferma les yeux et on raconte que toutes les constellations, celles que l’on voit et celles que l’on ne peut même pas deviner tant elles sont lointaines, sont ses rêves qui glissent contre la surface du Voile à l’extrémité de toute chose.

Malgré tout ce qui pouvait exister de par le monde, Luthiell affirmait que la plus belle création était nulle autre que Tybìr. Son souhait le plus cher était que tous, présents comme futurs, puissent l’observer dans toute sa splendeur. Tybìr, lui, ne se disait que le reflet de la beauté de Luthiell. Il désirait par-dessus tout que tous, présents comme futurs, puissent se baigner dans sa lumière. Aussi grands artistes étaient-ils devenus, ces êtres, chargés de l’énergie génératrice de Dyrinmin, n’arrivaient pas toujours à la contrôler. Ainsi, par la force de leurs désirs, ils s’élevèrent dans les cieux et s’exaucèrent mutuellement.
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